Gilles Savary bataille pour le monde rural girondin


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/11/2014 PAR Romain Béteille

« J’avais souhaité une grande consultation nationale, mais c’était un peu lourd à porter. Dans ce rapport, on a tenu a adresser le message d’une circonscription rurale. On a consulté les maires, obtenu quelques pistes lors du dernier forum rural et organisé 3 ateliers pour mesurer l’attractivité économique des territoires », déclare Gilles Savary, député socialiste de la 9ème circonscription de Gironde, en tenant dans ses mains un rapport rédigé par Laurence Harribey, sa suppléante et maire de la commune de Noaillac. L’enjeu de la cinquantaine d’élus et des différentes acteurs économiques : participer au débat des assises de la ruralité, soulever les problèmes et proposer des solutions concrètes au niveau local. « Cette circonscription est assez caractéristique des problèmes rencontrés actuellement par la ruralité », précise ainsi Laurence Harribey, « On a trois configurations différentes : la « campagne des villes » ou rural périurbain, les « bourg-relais » et la ruralité profonde. On ne voulait pas d’un rapport d’expertise, mais plutôt un écho de ce qui se vit actuellement sur les territoires, la réalité du terrain pour un maire rural aujourd’hui ». 

Entre problèmes et angoissesConcrètement, on retrouve au menu de ces 9 pages des réflexions (basées sur des verbatims qui reprennent les réponses aux questionnaires distribués aux élus et aux clubs d’entreprises participants) s’articulant autour de 3 problèmes majeurs. Le premier, c’est cette notion de distance partagée par les acteurs ruraux. « La ruralité a aujourd’hui l’impression d’être une laissée pour compte, face à une politique urbaine exclusivement dirigée vers les populations urbaines« , déclare Laurence Harribey. Elles « aspirent donc aux mêmes services », alors même que le monde rural est en augmentation démographique constante. (l’exemple cité est celui de Noaillan qui est passé de 900 habitants en 1999 à 1640 en 2014, soit une augmentation de 60% en 15 ans). « Les services sociaux envoient des familles en milieu rural, et nous devons faire face à cette affluence », affirme l’élue. 

Le deuxième obstacle rencontré par les élus locaux, c’est un « urbanisme urbain » qui ne répond pas aux spécificités des communes rurales : « La loi ALUR est pour nous en totale contradiction avec le milieu rural. On nous impose des restrictions budgétaires, mais on nous dit qu’il faut tout de même soutenir et développer la croissance ». Enfin, la complémentarité revendiquée entre le rural et l’urbain : Cette étape franchie ne se traduit pas dans les politiques, « alors même que les zones rurales sont pourvoyeuses de main d’oeuvre dans les villes ». 

Des solutions envisagéesLe rapport ne se contente pas de dresser la liste des problèmes auxquels les élus locaux doivent faire face, il propose aussi plusieurs pistes à suivre pour les surmonter. D’abord, la nécessité d’innover dans la politique d’urbanisme et de logement, en concevant « une agence nationale de la revitalisation rurale » adaptée à ses spécificités, un outil de maîtrise du foncier ou encore des transports adaptés avec l’intermodal : « Les élus ne demandent pas chacun une gare chez eux, ils réflechissent à une utilisation commune des réseaux », précise Gilles Savary.  Le développement économique avec un soutien aux entrepreneurs innovants, une valorisation touristique des patrimoines et une aide à la résorption de la fracture numérique semblait aussi de mise.

La troisième piste s’orientait vers le service public, avec un souhait de transparence des dispositifs. « Les politiques nationales en matière de service public sont archaïques », insiste Laurence Harribey. « Il y a une multitude d’initiatives innovantes en milieu rural qui ne sont jamais traduites ni reconduites à l’échelle nationale« . Enfin, la dernière piste proposait une meilleure organisation territoriale (en écho avec la réforme récemment discutée par l’exécutif). Là aussi, le rôle du département semble, selon les deux élus socialistes, un point majeur à prendre en compte pour la vie rurale.

Des résultats, pas des principes« La région n’a pas de réaction concrète pour les élus ruraux. Le département est une structure plus accessible, notamment grâce à son mode de scrutin. Il est très adaptable et il incarne la démocratie de proximité », souligne Laurence Harribey. Au point même qu’ils opposent la grande métropolisation prévue en janvier à un autre idéal : « la départementalisation de la métropole« . « La plus grande ressource pour les années qui viennent, c’est le monde rural. L’investissement public local doit être soutenu », rajoute Gilles Savary, le tout avec un idéal : une fusion des politiques rurales et agglo. 

Le rapport, quant-à-lui, devrait être prochainement présenté aux élus eux mêmes, mais aussi aux Président du Conseil général et  du Conseil régional d’Aquitaine, et devrait faire l’objet d’une prochaine bataille politique pour Gilles Savary en janvier prochain lors des débats autour de la troisième loi territoriale. En attendant, l’élu reste convaincu que « l’agglo est une chance pour le milieu rural girondin, si on peut en partager les ressources. On veut des résultats, pas des principes« . 

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