Gironde: la nouvelle carte cantonale chahutée mais validée par les conseillers généraux


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/10/2013 PAR Solène MÉRIC

Actuellement, le département de la Gironde compte 63 cantons représentés au sein de son Conseil général par 63 conseillers généraux. Parmi eux 12 femmes et 51 hommes. Demain, le projet présenté par le Préfet et approuvé par les élus ce vendredi prévoit que le futur «Conseil Départemental », représentera 33 cantons pour 66 conseillers départementaux dont 33 hommes et 33 femmes élus en duos paritaires au scrutin majoritaire à deux tours. Un principe de parité souligné comme «le pilier de cette réforme» par nombre d’intervenants.
Si la loi fixe le nombre de cantons par département à «la moitié du nombre de cantons existants au 1er janvier 2013, arrondi à l’unité impaire supérieure si ce nombre n’est pas un entier impair», c’est la donnée démographique qui a délimité le dessin des frontières des nouveaux cantons, chacun d’eux devant avoir une population équivalente, à plus ou moins 20%.
Un ensemble d’éléments qui apportent au total des modifications substantielles au paysage cantonal girondin. Des modifications qui pour Philippe Madrelle pourtant « ne changent rien » au rôle et mode de fonctionnement du Conseil général, la réforme permettant de «conserver un nombre de cantons ruraux supérieurs aux cantons urbains en Gironde», tout en garantissant une égalité démographique, qui n’était plus d’actualité. En effet, nombre de cantons actuels n’ont pas vu leurs frontières évoluées depuis 1801, et ceux malgré les évolutions et désormais les disparités démographiques fortes qui marquent les cantons du département.

Interdépendance des territoiresUn enthousiasme sur les bancs socialistes loin d’être partagé par les membres de Gironde Avenir. Michel Duchêne dénonce «un tripatouillage», «un charcutage» notamment sur les cantons de Bordeaux dans un but uniquement électoraliste pour le PS. Jacques Chauvet, pointe quant à lui «le manque de cohésion et de respect des identités des territoires» dans le redécoupage des cantons ruraux. Enfin, pour Yves D’Amecourt, cette carte cantonale, ne respecte ni la cohérence territoriale, ni les communautés de communes et agglo, pas plus que les arrondissements ou les circonscriptions législatives. En effet un certain nombre de ces structures et entités se trouveront à cheval sur différents cantons.
Un argument qui ne gêne pas les élus socialistes, à l’image de Jean-Luc Gleyze qui souligne que qu’elle que soit la carte cantonale, « les territoires infradépartementaux sont interdépendants les uns avec les autres ». Un constat qui ira, selon lui, dans le sens d’un approfondissement face au développement inéluctable du fait urbain. En d’autres termes, les guerres de clocher sur la délimitation des cantons seraient stériles, puisque, c’est bien au niveau plus large du département et des équilibres entre urbain et rural que les enjeux de demain seront à envisager.

« Mensonge, mensonge d’Etat! »Mais en point final de ses critiques, Yves D’Amecourt dénonce cette nouvelle carte cantonale comme illégale. Il considère que la méthodologie suivie par le Préfet n’a pas respecté celle posée par une circulaire du Ministre de l’Intérieur; évitant notamment la consultation des conseillers généraux y compris de l’opposition en amont de l’élaboration de la carte. Face au démenti du Préfet sur ce dernier point, le conseiller général accuse alors Michel Delpuech de «mensonge d’Etat», vivifiant un peu plus les échanges suivants.
Le calme reviendra un peu plus tard lorsque Dominique Vincent, voisin de banc d’Yves D’Amecourt interviendra à l’intention du Préfet pour «présenter des excuses pour ce qui a pu se dire», avant qu’en toute fin de séance, le représentant de l’Etat, et l’élu du Canton de Sauveterre de Guyenne, s’accordent sur le fait de s’être bel et bien rencontrés, avant la publication de la note du Ministre de l’Intérieur.
Un incident qui reste sans conséquence sur la mise en œuvre de la réforme et de la future carte cantonale en 2015 mais qui, pour la postérité, aura contribué à rendre cette séance plénière doublement «exceptionnelle» : sur le fond et sur la forme.

La future carte cantonale ayant reçu l'avis favorable ce 4 octobre par le Conseil général
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