Grand Oral d’un optimiste: Bruno Le Maire à Sciences Po Bordeaux.


Ombeline de Fournoux
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/10/2013 PAR Ombeline Defournoux

“Je cherche un agrégé sachant écrire”, telle était la requête du Général de Gaulle pour préparer ses discours politiques. Bruno Le Maire aurait sûrement eu le poste.  Ce gaulliste né en 1969, quelques jours avant la démission de Charles de Gaulle est un politicien littéraire de droite. Agrégé de lettres modernes, diplômé de Sciences Po Paris et de l’ENA,  Bruno Le Maire est devenu conseiller de Dominique de Villepin, député de l’Eure, Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères puis ministre de l’Agriculture sous Nicolas Sarkozy. Il a montré qu’il savait écrire à travers des discours diplomatiques comme celui notamment prononcé en 2003 par Dominique de Villepin à l’ONU contre l’intervention de la France en Irak. Sa plume, il l’a aussi usée dans des romans et des pièces de théâtre illustrant la vie politique française comme Jours de pouvoir, Des hommes d’Etat ou encore Le ministre.  Bruno Le Maire veut écrire pour témoigner, pour faire partager aux français ce qui leur appartient.  Jours de pouvoir est notamment une réflexion sur les limites de la politique.  

Y’a t-il encore de l’espoir en France?« Il n’y a que de l’espoir et cet espoir ce sont les français! » nous dit l’ancien ministre. La politique doit d’abord reposer sur la responsabilité des citoyens. La solution c’est vous! Il ne faut pas tout reposer sur les politiques. Ceux-ci fixent un cap mais ne sont pas la solution. Bruno Le Maire insiste sur la nécessité de repenser le pouvoir politique; il est partisan d’un pouvoir donné aux citoyens et de l’autorité laissée aux politiques; il est contre le cumul des mandats et propose de limiter à trois les mandats successifs des députes et des sénateurs. La démocratie coûte t-elle trop cher? Le politicien répond qu’on pourrait diviser par deux le personnel politique, la France serait aussi bien voire même mieux gérée. Le gaulliste dénonce la nouvelle aristocratie d’une Haute fonction publique privilégiée et en a même démissionné.

 “Le destin de la France est devant nous! Sa grandeur n’est pas finie! » assure Bruno Le Maire. Il n’est pas facile de se réinscrire dans l’Histoire après Saint Louis, Bonaparte, Molière, Victor Hugo. Mais nous devons nous nourrir de ces richesses pour continuer à écrire le destin français. Le Maire ne croit pas aux discours moroses qui dressent un portrait pitoyable de la jeunesse d’aujourd’hui. “Je n’ai jamais vu autant de jeunes français qualifiés, motivés, ouverts sur le monde. »

Quand on l’interroge sur son affinité particulière avec l’Allemagne, Bruno Le Maire nous répond: “On peut faire aussi bien voire même mieux que les allemands! Mais aujourd’hui, je refuse qu’on parle d’un “modèle français” quand le chômage est à plus de 10%, quand un jeune sur quatre est sans emploi. Il faut redonner à la France son poids économique pour qu’elle soit réécoutée sur la scène internationale. Mon choix c’est de travailer avec les allemands. Le gaulliste defend une Europe à 17 et non à 28 car selon lui ceux qui veulent l’élargissement veulent l’affaiblissement de l’Europe. Il propose une Europe qui reprenne le pouvoir, il n’est pas contre l’Europe mais pour une « Europe autre ». Bruno Le Maire espère que l’UMP, sa famille politique ne renoncera pas à la construction européenne “sinon on est le FN”. En matière d’immigration, l’ancien ministre dit qu’il faut remettre de l’autorité et du contrôle sur les flux migratoires. Dans l’affaire Léonarda, “François Hollande fait le jeu des extrêmes. Je demande l’application stricte de la règle de droit car je crois au droit d’asile et il ne faut pas l’encombrer. »

Enfin, quand on l’interroge sur son avenir politique, sur sa possible candidature en 2017, Bruno Le Maire esquisse un sourire et répond: “Je trouve indécent aujourd’hui d’afficher les ambitions personnelles.” L’urgence pour ma famille politique est de « défendre la révolution démocratique de notre pays dans une unité et un esprit collectif. Préparons les élections municipales et européennes avant de nous préoccuper de 2017. »

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