Grand stade de Bordeaux : la première pierre est posée

« Ce sera une œuvre d’art. Je prends le pari que l’on viendra à Bordeaux voir le stade comme on va visiter le pont de Millau ». Alain Juppé ne cachait pas sa satisfaction ce midi lors de la pose de la première du futur grand stade de Bordeaux. A ses côtés, le président socialiste de la Région était aussi élogieux. « Ce sera un élément d’attractivité pour la Région », a-t-il avancé. Conçu par les architectes Herzog et de Meuron, ce grand stade de Bordeaux se veut « en rupture » avec l’architecture des autres grands stades. « Après la série des enceintes dites en nids d’oiseaux, celui-ci va faire date comme le premier stade d’une nouvelle génération », a assuré Xavier Huillard, PDG de Vinci, qui construit l’enceinte avec l’entreprise bordelaise, Fayat. Ce grand stade va accueillir les matchs des Girondins, mais aussi de l’UBB, quelques rencontres de l’Euro 2016 et des spectacles.

Un projet contestéPour autant, les opposants à ce projet ont été nombreux allant jusqu’à déposer des recours devant les tribunaux pour tenter de le faire achopper. Au motif, que ce n’était la priorité en ces temps de crise et que le partenariat public-privé pourrait se révéler coûteux pour le contribuable, si les Girondins de Bordeaux font défaut. A 11heures, 30 minutes avant l’inauguration officielle, les écologistes ont d’ailleurs planté un arbre. « Cet arbre symbolise notre désaccord sur la destruction d’une surface de plus de 10 hectares classée zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique, située en partie en zone humide », a expliqué Pierre Hurmic, le chef de file des Verts à Bordeaux. D’un coût total de 183 millions d’euros, l’enceinte sera financée à hauteur de 75 millions d’euros par les partenaires publics (28 millions d’euros pour l’État, 17 millions pour la ville de Bordeaux, 15 millions pour la Région Aquitaine et 15 millions d’euros pour la Communauté Urbaine de Bordeaux), le reste (108 millions d’euros) étant à la charge du privé, essentiellement des Girondins de Bordeaux.

Pour Alain Juppé et Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, un nouveau stade était urgent. « J’ai quitté Bordeaux quand j’avais 22 ans. Et le stade Chaban commençait déjà à être un peu obsolète », a rappelé l’actionnaire principal des Girondins. « Quel est le lieu qui rassemble toutes les deux semaines plus de 20 000 personnes à Bordeaux ? Il n’y a que le stade », a conclu le maire de Bordeaux.