Grande région: des sièges de l’administration régionale de l’Etat quitteront Bordeaux


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Publication PUBLIÉ LE 31/07/2015 PAR Solène MÉRIC

Bordeaux est donc désignée chef lieu provisoire de la future ALPC… Pour autant, cela ne signifie pas que l’ensemble des services de l’administration territoriale de l’Etat y auront leur siège, pour des raisons, notamment, d’équilibre du territoire entre Bordeaux, Poitiers et Limoges. « En effet, souligne le Préfet Dartout, cinq objectifs sont poursuivis par le Gouvernement à travers cette réforme : la simplification de cette administration, la cohérence de l’action de l’Etat sur le territoire, le renforcement de la proximité, l’amélioration de l’efficacité, tout en faisant des économies et par la modernisation des méthodes de travail et un équilibre des territoires conforté ».
Sur la simplification, il n’y aura donc, « qu’un chef-lieu, qu’un seul préfet de région, qu’un seul recteur de région, qu’un seul directeur général d’agence régionale de santé, et qu’un seul directeur par grand service de l’Etat. » Avec un petit bémol,déjà, concernant l’éducation nationale. Les 3 académies sont maintenues dans leur limites géographiques actuelles, mais sont regroupées en une région académique, dont l’un des recteurs, ici le Recteur de l’académie de Bordeaux, exercera la fonction nouvelle de Recteur de région académique. Une manière de « mieux coordonner et harmoniser l’action de l’Etat sur tout le territoire et permettre qu’il y ait un interlocuteur unique pour toute la région» ; même si celui-ci travaillera de façon concertée avec les deux autres recteurs, dans le cadre d’un comité régional académique.

DREAL à Poitiers, DRAAF à Limoges

Carte des sièges des services déconcentrés de l'Etat dans la future grande région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes

Sur l’organisation en elle-même les directions régionales seront multi-sites, avec la mise en place de pôles spécialisés, sur les 3 villes principales. La clef selon le Préfet Dartout d’une « administration plus efficace, équitablement répartie sur le territoire et permettant des économies via la mutualisation ».
Dans ce cadre et pour l’ensemble de la grande région Bordeaux, accueillera donc, la Préfecture de Région et le SGAR, le Rectorat de Région, et les sièges de l’ARS (Agence Régionale de Santé), de la DRFIP (Direction Régionale des FInances Publiques), de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelle), de la DIRECCTE (DIrection Régionale des Entreprises de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi) et de la DRJSCS (Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale). Le siège de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du logement) sera quant à lui installé à Poitiers, tout comme le siège régional de l’INSEE. Quant à celui de la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt), il sera à Limoges, qui se voit aussi fournie d’une toute nouvelle « Commission contentieux du stationnement payant », résultat de la mutualisation des différents services régionaux compétents…

Une organisation multi-site spécialiséeMais dans cette répartition géographique, il est seulement question des sièges, insiste Pierre Dartout. Car, en effet, chaque grande administration sera divisée en pôle de compétences spécialisés qui seront, dispatchés dans les 3 villes de Bordeaux, Limoges ou Poitiers, « en fonction des besoins des territoires ou des compétences pouvant exister dans les administrations », et de leur poids démographique.
Prenant l’exemple de la DRAAF, il explique qu’un pôle spécialisé en élevage et santé animale sera lui aussi situé au siège à Limoges, mais qu’un pôle grande culture et environnement, sera à Poitiers, tandis que Bordeaux conservera un pôle viticulture/arboriculture et un pôle dédié au pin maritime. Une organisation multi-site qui sera de rigueur pour tous les services régionaux de l’Etat, impliquant aussi nécessairement une modernisation des méthodes de travail via les moyens numériques, visio-conférences,etc…
« La réforme n’additionne pas les moyens actuellement en place dans les 3 régions, mais les mutualise par le regroupement des compétences et la spécialisation », insiste le Préfet Pierre Dartout, appuyé par Michel Laforcade, Directeur de l’ARS Aquitaine, désormais confirmé dans son rôle de Directeur préfigurateur de l’ARS pour la grande région.Et pour ne pas perdre de vue, l’objectif de proximité annoncé par la réforme, s’ajoute à cette réorganisation régionale, un renforcement des missions de proximités des directions départementales.

Et les fonctionnaires?Au total, les projets de l’organisation nouvelle au niveau des services régionaux de l’Etat, ne seront donc pas sans conséquence pour les fonctionnaires de ces administrations. Pierre Dartout se veut cependant rassurant sur la mobilité géographique que la réforme pourrait entraîner. « Nous voulons éviter le plus possible les mobilités géographiques, et ne pas forcer les gens à ces mobilités. Mais pour ça il faudra faire de la mobilité fonctionnelle, car si on reste sur le même territoire, les métiers et les fonctions vont eux fortement évoluer. Cela va nécessiter un fort accompagnement, en terme de formation et pourquoi pas d’aide psychologique auprès des fonctionnaires, pour une adaptation à cette réforme qui soit la meilleure possible pour eux… »
Au niveau de l’ARS par exemple, si Michel Laforcade s’est engagé à ce que 90% des personnels de Poitou-Charentes et Limousin y soit maintenus, « cela va nécessiter une reconversion fonctionnelle très importante qui concernera plusieurs dizaines de personnes, et peut être même plusieurs centaines ». Sur l’ensemble des administrations de l’Etat en région, ce sont entre 15 et 23% des fonctionnaires par services qui pourraient être concernés par ces quasi-reconversions professionnelles, et une opportunité pour l’Etat de réduire les effectifs par la diminution du nombre de postes.

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