Grande région, l’Aquitaine prête à « réinventer l’action publique »


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/01/2015 PAR Solène MÉRIC

Dans un premier temps de cette assemblée spéciale, les élus régionaux ont laissé la parole à trois universitaires ; Anne-Marie Cocula, historienne, puis les professeurs Pierre Delfaud, économiste à l’Université de Bordeaux, et Olivier Bouba-Olga, professeur en aménagement de l’espace et urbanisme à l’Université de Poitiers. Tous deux sont revenus sur quelques grands chiffres et caractéristiques notamment économiques et démographiques de la future région.

Une hauteur de vue permettant aux élus d’ainsi mieux faire connaissance avec leur future grande région. Pour autant, au fil de leurs interventions, c’est bien d’avantage des inquiétudes et suggestions liées à la mise en oeuvre même de la fusion au sein de l’administration régionale et sur le territoire qui les préoccupent. Si l’occasion a été saisie par nombre d’entre eux pour rappeler leur incompréhension quant aux choix du Gouvernement d’avoir d’abord fait voter le périmètre de ces régions avant leurs compétences, l’heure était globalement au consensus politique sur le sujet de la fusion. Consensus sur les interrogations liées à la question de la dépense publique (gestion et prime des personnels, mutualisation des services, délais de mise en oeuvre…), tout autant que celle de la gestion « géographique » de cette région, et de sa présence effective sur son territoire. Autant de difficultés a priori, que Genviève Darrieussecq (modem) résume dans une crainte sous forme d’avertissement: « que d’une collectivité de projet, la région ne deviennent, une administration de gestion ».

« Inventer une politique de proximité »

Alain Rousset accueillant, Marylise Lebranchu devant l'Hôtel de Région

Des sujets également repris par Alain Rousset, qui insiste sur la nécessité d’innovation à mettre en place pour cette fusion, tout en affirmant avec conviction que dans cette grande région « on n’y va pas à reculons, on y va l’oriflamme en haut ». Une innovation, qui devra se faire à un double niveau. D’abord en interne « par la mutualisation nécessaire des fonctions et services supports », mais aussi sur ce territoire régional XXL, où «il faudra inventer une politique de proximité». Il suggère à plusieurs reprises une présence au niveau des bassins de vie, avant de préciser que «cette proximité devra se faire dans l’action, dans un service à inventer et non pas simplement en installant des guichets partout».
Une solution de proximité que Michel Dieffenbacher, imagine pour sa part, comme pouvant trouver sa place dans les compétences collèges et routes, dont les Régions auront peut être la charge. Une double compétence dont Alain Rousset réaffirme par ailleurs ne pas vouloir « du tout », même s’il reconnaît qu’au vu des débats législatifs sur la réforme, il est « dans l’impossibilité de dire ce que seront nos compétences ».

« Il faudra une fiscalité plus adaptée »Une question des compétences mais aussi des ressources notamment fiscales de la Région, qu’il a d’ailleurs renvoyée à la Ministre Marylise Lebranchu venue conclure cette session plénière.
Sur les compétences, la Ministre de la Décentralisation et de la Fonction Publique, a réaffirmé la vocation de la Région à être chef de file de l’action économique. Promettant au passage dans ce domaine, une réorganisation de l’Etat et de ses grandes directions, dont la DIRECTTE, pour plus de clarté pour les citoyens.
«C’est la Région qui doit entraîner tous les territoires. Nous allons donner plus de forces aux Régions, notre défi prioritaire est l’emploi. Nous avons encore des années difficiles devant nous, nous comptons sur cette coordination.» a-t-elle affirmée à la tribune du Conseil régional. Quant à la question des ressources maintes fois critiquées par le Président Aquitain, qui demande une fiscalité plus dynamique, la Ministre lui accorde, sans beaucoup de précisions tout de même, qu’ «on ne peut pas rester sur cette situation. Pour les régions, il faudra une fiscalité plus adaptée, le Premier Ministre s’y est engagé».
En forme de boutade, elle ajoute « vous n’aurez pas 100% de satisfaction mais 97 ou 98%», avant de glisser à l’intention d’Alain Rousset : « M. le Président gardez votre optimisme ! ». Et ce dernier, un peu dubitatif de rétorquer : « on a confiance, on est optimiste », mais, faisant référence à celui qui ne croit que ce qu’il voit, « je suis Saint Thomas maintenant ».

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles