Hamon, Duflot, Laurent : comme un air de gauche alternative à Vieux-Boucau


JD
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/10/2014 PAR Julie Ducourau

Au moment de prendre la parole au Hall des Sports de la petite station balnéaire endormie dimanche matin, Benoît Hamon a « la voix effacée mais les idées claires ». La faute au banquet festif la veille au soir où les jeunes militants des Yvelines d’un Monde d’Avance, son courant au PS, l’ont fait chanter à tue-tête. Pour l’éphémère ministre de l’Education nationale qui n’aura pas eu le temps de faire la rentrée des classes après son discours anti-austérité de Frangy-en-Bresse avec Arnaud Montebourg, c’est l’heure des comptes. Celui qui pourrait ambitionner de prendre le PS au prochain congrès, a assuré n’être « pas dans l’opposition » et vouloir que la gauche « retrouve la confiance avec le peuple » dans les deux ans et demi qui viennent, regrettant que ses amis « persistent dans l’erreur ». Car jusqu’ici, « notre politique n’a pas de résultat, nous ne tenons pas une partie de nos promesses » et « nous acceptons le démantèlement de l’Etat », a attaqué le député des Yvelines, mettant en garde : « il n’y a pas de gauche qui triomphe si le peuple n’espère pas », mais « il peut y avoir l’extrême droite qui triomphe si le peuple désespère ».


Alors qu’Arnaud Montebourg rassemblait au même moment ses troupes dans le Gard et que « Maintenant la gauche » était dans l’Essonne, Benoît Hamon a souhaité que l’an prochain tous soient réunis au même endroit. Car « nous devons travailler à un rassemblement beaucoup plus large ».

Hamon
Une primaire pour 2017?VIe République, offensive sur le coût du capital (ce « tabou dans l’économie française »), augmentation du Smic, «croissance modeste, intense en emplois et sobre écologiquement », partage du travail… Ses mots ont eu grâce aux yeux de Pierre Laurent et Cécile Duflot.

Le numéro un communiste qui a dénoncé une « France rackettée par la finance », a alors parlé d' »une alternative de gauche possible » face « aux choix d’austérité ». Déjà très applaudi à l’université d’été du PS à La Rochelle, le sénateur PCF a récidivé ici, attendant le moment où « des socialistes (viendront) se faire applaudir dans des salles communistes ! ». 

Alors que les 60 engagements de François Hollande avaient permis en partie de rassembler la gauche en 2012, « il faut être lucide, a souligné Benoît Hamon, on ne peut rajouter à la crise une déprime de la gauche surtout quand ce qu’on a proposé n’a pas échoué puisqu’il n’a même pas été tenté ! ».


« C’était possible », « ce que les Français nous reprochent c’est de ne même pas avoir essayé », a renchéri Cécile Duflot, chargeant « une ligne politique ultra-minoritaire qui gouverne de façon décomplexée ». Après un hommage à la résistance passée des résiniers landais, l’ex-ministre écologiste du gouvernement Ayrault, en quasi-locale de l’étape, est même allée jusqu’à se dire « plus socialiste que le Premier ministre» aujourd’hui. Réfutant toute « coalition des frustrés qui ne sont pas au gouvernement », elle a proposé « l’alternance à une politique de résignation » en « bâtissant une galaxie nouvelle » pour « retrouver la voie d’un projet de transformation sociale ».


« Si elle n’est pas rassemblée, la gauche ne sera pas présente au second tour » de la présidentielle 2017, a pour sa part averti Henri Emmanuelli, ne comprenant « pas cette politique qui, au lieu de rassembler la gauche, la divise ». « Mettons nous au travail ! », a lancé le député et président du Conseil général des Landes.

La marche est sans aucun doute encore très longue. Jusqu’à peut-être une primaire de toute la gauche? Rien n’est moins sûr. « L’échéance essentielle n’est pas l’échéance présidentielle, et ça vaut pour moi », a en tout cas assuré Cécile Duflot à son arrivée.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Landes
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles