Humeur: Régulation c’est le mot de la rentrée


Teyuped
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 30/09/2008 PAR Joël AUBERT

Les mêmes qui aujourd’hui « chouniquent » comme des enfants fautifs, en appelant au secours la masse des citoyens du G8 pour donner au pot. Après le téléthon, le « capitalothon » permettant de refaire surgir l’adage : « privatiser les profits, socialiser les pertes » . Voilà. L’histoire ne faisant pas sens, l’homme a une mémoire souvent dimensionnée à l’épaisseur de ses intérêts et de ses pouvoirs personnels. L’homme par nature, est dans la compétition et non dans la collaboration. L’actualité nous montre encore que l’heure de la collaboration a sonné, le temps de mettre en place cette indispensable sauvetage d’un système, pur fruit d’une compétition implacable que se livrent en permanence les faiseurs de spéculation. Pratique, n’est-il point ?

Mais qu’est-ce qu’entendent les hommes politiques par régulation ? Faute de leur demander, les journalistes qui font l’actu laissent aux citoyens le soin de comprendre le sens de ce mot. Et il y a fort à parier qu’à la question sur le sujet, le citoyen européen comme américain aurait beaucoup de mal à en expliquer son sens. Pour palier à ce manque, j’ose vous en proposer une définition idéale : « permettre à l’homme, dans le cadre d’une démocratie, de remettre au juste endroit ce que l’économie représente pour l’humanité : un outil de développement de l’être pour l’être, et non de l’avoir pour l’être ».

Dans la sphère de l’accompagnement managérial, à la pointe des recherches en psycho-socio et en développement des organisations (dont Pierre Morin a été l’un des porte-flambeaux dès les années 70), il est d’actualité de rappeler qu’un bon management consiste à considérer l’homme comme un « être en développement » et non comme « un outil de production ». Et qu’un bon management aide à faire progresser des groupes d’invidus, en leur permettant de devenir des « équipes performantes » au bénéfice de l’organisation auxquels ils appartiennent. Le tout étant dans la partie et la partie dans le tout, ces modèles qui ont fait leurs preuves peuvent sans aucun doute nous renvoyer aux fonctionnements humains de nos sociétés modernes, post mur de Berlin… En fait, la régulation consiste en notre capacité d’arrêter de faire ce que nous sommes en train de faire, pour débattre de la façon dont nous le faisons, du pourquoi nous le faisons et si nous partageons le fait de le faire. Vu comme ça, on pourrait imaginer que les hommes qui nous gouvernent, par la voix du peuple, puissent poser d’autres règles que celles en vigueur, afin de remettre l’économie à sa juste place : celles d’un jeu d’échanges avec des règles établies sous l’autorité des représentants de nos sociétés, et non érigées en lois immuables telles qu’on nous les chante depuis quelques décennies. Rappelons-nous que l’économie n’est pas une science et ne l’a jamais été ; elle n’en porte ni les contraintes ni les richesses. Alors, lorsqu’on parle sérieusement de régulation, ne s’agit-il pas de remettre en cause les mécaniques déficientes d’un système qui poussent l’humanité à sa perte ? C’est à se demander pourquoi Français et Hollandais ont dit non à une constitution européenne qui portait en elle, tous les permis de construire de plus gros « finançoducs »…

Photo : Teyuped

Michel Q.


PS : Et pour rajouter une dose sur le sujet, je vous renvoie sur cet excellent papier de novembre 2007… dans le Monde Diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/A/15301

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle !
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles