Interview: Alain Rousset entend s’attaquer au décrochage scolaire


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/01/2016 PAR Joël AUBERT

@aqui! Alain Rousset cette grande région vous avez encore jusqu’à l’été pour lui trouver un nom… Mais, enfin, il faut y réfléchir de nouveau… ?
Alain Rousset
– J’attache une importance extrême à la méthode autant qu’au nom qui sera choisi. L’appropriation par les habitants, les élus socio-professionnels, le monde économique, éducatif, culturel est essentielle. Il faut que tous puissent se reconnaître dans ce nom. Certes, cette Région c’est les Romains, les Gallo-Romains, Aliénor… l’Histoire.

J’ai confié à Anne-Marie Cocula l’animation d’un groupe de travail très ouvert. Il faut penser, aussi, peut-être à une association de personnes tirées au sort, relancer le site internet.

Je le répète: j’attache beaucoup d’importance à ce travail pour que l’Assemblée plénière de juin puisse se déterminer au terme d’une vraie démarche. Ce nom doit aussi être une marque; chaque habitant de cette grande région doit le ressentir et pouvoir le faire claquer, à l’échelle de l’Europe.

@aqui!  Comment abordez vous le grand effort à faire pour, à travers l’apprentissage, remettre dans le circuit les jeunes, lutter contre le décrochage scolaire?
A. R.
–  L’objectif, c’est d’abord de prendre en compte les nouvelles trajectoires de précarité. Et, donc, de mettre en place un dispositif de prévention, se dire à quel moment un jeune décroche du coeur de la classe…C’est souvent en quatrième ou troisième; cela peut même commencer avant. Notre responsabilité, en tant que Région, c’est surtout les lycées mais, en coopération aves les Départements et l’Etat, il y a beaucoup à faire pour accompagner ces jeunes.

Nous avons donc eu l’idée de créer une plateforme avec des élèves de Master. Elle a été mise en place au Québec avec des résultats exceptionnels puisqu’ils ont divisé par deux le décrochage. Pouvoir répondre à une difficulté en maths, en français, en langue ; c’est une forme d’aide aux devoirs que les communes connaissent bien au niveau du primaire. La Région a recruté des étudiants en Master, ce qui leur permet d’avoir, aussi, sans s’en détacher, une forme d’accompagement financier de leurs études.

@aqui! Dans un de vos discours récents vous avez évoqué l’intérêt qu’il y aurait à « flécher » les collégiens qui pourraient prendre la voie de l’apprentissage. Et-ce que ça remettrait en question le collège unique ?
A. R.
– Ce qui est important, c’est de tenir compte de la situation individuelle des jeunes. L’apprentissage, faut-il le rappeler, est une voie d’excellence, de réussite, y compris en terme de création d’entreprises. Souvent un apprenti devient créateur d’une entreprise, reprend même celle dans laquelle il travaille. Parfois çà peut être un sas pour passer une période de la vie et permettre ensuite de revenir dans un cycle plus long. Il faut montrer que les métiers que l’on dit manuels sont des métiers, aussi intellectuels que d’autres. D’ailleurs, il faut concevoir cette proposition, si le jeune le souhaite, avec des possibilités de retour dans l’enseignement long. Nous avons évoqué cela avec Jean-Louis Nembrini (1) auprès des trois recteurs.

@aqui! La région va s’associer au plan gouvernemental annoncé ?
A. R.
– Oui bien sûr.  J’ai été surpris des critiques qui sont formulées à l’égard de l’effort de formation annoncée. Sous prétexte qu’un homme politique, le président de la République en l’occurrence, propose de renforcer la formation tout cela est présenté de façon négative pour des raisons politiciennes alors, qu’en même temps, les mêmes personnes soulignent que, tout au long d’une vie, il va falloir changer de métier …

Il faut vraiment renforcer la formation de ceux qui ne sont pas inclus car l’immense majorité des crédits, aujourd’hui, va plutôt à ceux qui le sont; ensuite parce que les formations qualifiantes débouchent sur un taux d’insertion professionnelle de près de 70% La revendication des Régions de France, que je porte, de piloter la formation et l’accompagnement des chômeurs par la formation est légitime. Les Régions s’occupent de formation initiale, continue, d’apprentissage et aussi du développement des PME. Or la connaissance des PME est essentielle en ce domaine.

Il nous reste à obtenir de l’Etat, et je pense que le gouvernement y est ouvert, une forme de contrat d’objectif et de moyens pour que les Régions, avec une évaluation des crédits qui pourraient leur être délégués par l’Etat, mettent en place un dispositif très positif.

Jusque là, les Régions ne flèchent pas les chômeurs; c’est Pôle emploi et les Missions locales qui le font sur des stages Or, nous avons des stages qui ne sont pas remplis…Il y a d’abord tout un travail de la part des Régions pour détecter les métiers en tension, là où professionnellement on recrute  et ensuite pour porter des formations qualifiantes dont on sait qu’elles permettent un retour à l’emploi à près de 70%.

1. NDLR Ancien recteur d’Académie Jean-Louis Nembrini élu sur la liste d’Alain Rousset aux régionales est vice-président en charge des lycées

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