Interview : Marcel Desvergne, président d’Aquitaine Europe Communication : faire le chemin vers l’écosystème numérique chinois


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 31/05/2011 PAR Joël AUBERT

@qui! – En tant que président d’Aquitaine Europe Communication, à la faveur de cette mission en Chine, qu’avez vous appris de nouveau que vous n’imaginiez pas auparavant de l’univers numérique ?

Marcel Desvergne – Une confirmation et deux certitudes. La confirmation est l’aspect planétaire de notre quotidien numérique. Une fois encore l’observation du comportement des chinois dans leur utilisation des outils nomades numériques – téléphones intelligents, vidéos, télévisions, panneaux d’informations, … – montre que nous assistons à des comportements identiques à Pékin, à San Francisco, à Bordeaux ou à Tunis. Les réseaux sociaux se multiplient, le commerce électronique s’étend, l’éducation à distance s’installe. C’est assez normal quand on rencontre les opérateurs et fournisseurs de services chinois, et que l’on note leur croissance en phase avec les « inventeurs » de la Californie où de la Cote Est des Etats Unis.

Nous sommes dans la  Civilisation numérique même si les références historiques et culturelles sont différentes. La première certitude est évidement ce dont je n’avais pas pris conscience : l’importance du nombre d’adeptes du numérique. Cette « masse » d’utilisateurs, de « clients » potentiels, de « citoyens » attentifs au modernisme est renversante pour nous. Entendre un responsable formuler que sa clientèle représente 250 millions de  personnes deux ans après le lancement de son service laisse sans voix !

Enfin je n’avais pas conscience de l’articulation entre le « plan quinquennal national » décidé depuis le pouvoir central et les règles d’un capitalisme conquérant. Cette « alliance » appliquée au numérique est signe de vigueur. Et entendre le premier « agrégateur » d’informations expliquer qu’il souhaite imposer sa matrice après en avoir éliminé son compétiteur américain est source de réflexion.  

@! –  Est-ce que la dimension recherche-innovation est très présente au cœur de l’économie chinoise ?

M. D. – J’ai été frappé par le discours concordant des  décideurs rencontrés mariant avec conviction l’université, l’entreprise et la recherche. Une approche partagée par tous a été de mettre en avant le besoin « d’élites » au service de la recherche-innovation.

La multiplication des parcs scientifiques, des zones d’innovation, des lieux de présentation des productions innovantes, des maquettes de campus numériques sont les preuves que l’économie chinoise fait choix de cette stratégie. Par ailleurs les thèmes annoncés sont en phase avec ce qui ce « pense » dans le reste du monde. Les Green-tech, la mobilité, la e-santé, les transports, les bio et nanotechnologies sont bien présentes. La compétition est mondiale.  

@! –  Revenez-vous avec la conviction qu’il existe des possibilités de pénétrer le marché chinois pour des entreprises régionales du secteur  des technologies numériques ?

M. D. – Nous sommes revenus, représentants de collectivités locales, avec la conviction que l’évolution de nos territoires ne peut ignorer cette lointaine contrée de un milliard quatre cent millions d’habitants.

Cette conviction implique de proposer à des entreprises du secteur des technologies numériques de faire le chemin vers l’écosystème numérique chinois. Il ne faut pas être naïf devant le nombre et la stratégie offensive, mais il est nécessaire d’envisager à notre tour une stratégie cohérente, organisée, ayant abattu quelques « bastides » et permettant aux décideurs aquitains et français de « jouer » avec les « grands ».

Le sel de la terre aquitaine n’est pas fait que d’excellents vins appréciés sur ce territoire de 4 municipalités, 22 provinces et 5 régions autonomes !

Propos recueillis par Joël Aubert

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