« J’en ai pleuré mais j’y retourne » Sophie Gargowitsch maire sortante de Blanquefort-sur-Briolance


Xavier Chambelland / CD 47
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 21/01/2020 PAR Sybille Rousseau

Un regard volontaire, une posture déterminée et surtout une parole droite, Sophie Gargowitsch est maire de Blanquefort-sur-Briolance depuis six ans. Avant d’épouser cette fonction, cette jeune quadra était conseillère municipale. « A l’époque, Pierre Mesqui qui était maire depuis 2001 m’avait demandé de prendre le relais. J’ai réfléchi pendant neuf mois, pesé le pour et le contre pour me décider. » Car endosser les habits d’un maire n’est pas de tout repos « c’est une lourde charge même ! » La campagne fut rude « j’étais celle qu’il fallait abattre », car en face d’elle la liste opposante était soutenue par le député Jean-Louis Costes. « Malgré cela nous avons été élus dès le premier tour ! »

Une gouvernance horizontale
Six ans ont passé… Aujourd’hui, l’édile se dit « épuisée mais toujours aussi passionnée ! » Passionnée par sa commune, passionnée par ses habitants et bien sur passionnée par les dossiers à défendre. Mais malgré cet engouement certain, au printemps dernier, cette dernière s’était jurée de ne pas repartir au « combat », d’autant que la relève était assurée. Mais, coup de théâtre, en juillet dernier, le conseiller qui avait décidé de reprendre le flambeau s’est dit incapable d’assurer et d’assumer cette mission. « J’ai tout à fait compris cette décision », assure Sophie Gargowitsch. Mais voilà, que faire dans une telle situation ? « Moi, je ne me voyais vraiment pas repartir, fatiguée comme j’étais. Certains de mes administrés viennent même jusque chez moi parfois pour me parler ! » Alors, une nouvelle fois, Sophie s’est posée, a réfléchi et a repris son bâton de pèlerin. « Oui, j’en ai pleuré mais je repars pour un nouveau mandat. En revanche, cette fois-ci je veux être davantage épaulée, prévient la première magistrate. Nous allons créer des comités citoyens afin de mettre en place une véritable gouvernance horizontale. »

La première école publique appliquant une pédagogie active
Aujourd’hui, à l’aube des prochaines échéances électorales de mars prochain, l’heure est au bilan. « L’équipe municipale et moi-même sommes particulièrement fiers des projets portés non sans mal car nous avons eu quelques obstacles qui se sont érigés sur notre route ». Le premier projet est la transformation de l’école. « Notre école s’est transformée, elle est devenue la première école publique appliquant des pédagogies actives comme Montessori ou Freinet. Une première nationale ! ». Cet enseignement redéfinit le rôle et le positionnement de l’élève en tant qu’acteur de son propre apprentissage. Cette pédagogie casse ainsi les codes de l’enseignement traditionnel. « A notre grand étonnement, ce projet a attiré de nombreuses familles venant d’autres départements. Donc nous avons enregistré un regain de population ». Aussi, cette mandature a été marquée par le refus du TAFTA et du CETA. En effet, le 21 juillet 2014, le conseil municipal a délibéré et déclaré la commune de Blanquefort-sur-Briolance, « commune hors TAFTA -Trans-Atlantic Free Trade Agreement, Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement entre l’Union Européenne et les Etats-Unis-, à l’époque nous étions la deuxième commune lot-et-garonnaise à prendre conscience du danger d’un tel accord ».

Une boulangerie écoresponsable
Autre projet, l’installation d’une station de trois vélos électriques. Dans une commune peuplée de 470 âmes cette mesure peut faire sourire. Madame le Maire s’en défend. « Comme nous sommes sur un territoire très vallonné, je souhaitais une sorte de Vélib électrique. Lors de mes recherches, je suis tombée sur Clean Energy Planet, une société innovante qui était assez représentative de ce que nous souhaitions mettre en place. Nous sommes une petite collectivité avec peu de moyens. Comme une bouteille à la mer, j’ai envoyé un mail et obtenu une réponse rapidement ». C’est donc en mai 2017 que cette nouvelle station a été inaugurée. Aussi, toujours dans le souci de faire participer les habitants aux décision municipales, l’équipe de Sophie Gargowitsch a lancé une enquête auprès de ses administrés pour savoir ce qui manquait à la commune. « Après sondage, les résultats ont révélé qu’une boulangerie était plébiscitée. Nous avons donc cherché un boulanger qui réponde à des critères environnementaux, sociétaux, économiques et de proximité. Ainsi, depuis avril Amandine et Nicolas se sont installés dans le village. Ils disposent d’un four à bois, font du pain au levain, leur matière première est issue de l’agriculture locale et les habitants sont très contents d’aller acheter leur baguette dans leur commune ». 

Un engagement citoyen viscéral
A l’énumération de ces projets, son visage s’ouvre, son regard pétille. « C’est vrai que la tâche est prenante, et quand on est une femme il faut travailler deux fois plus pour être écoutée, confie-t-elle, mais je ne peux pas abandonner mon engagement citoyen ». Car pour Sophie cet engagement passe par la politique, « c’est viscéral ! Pour moi, être maire est le plus beau mandat, l’humain est au centre de nos préoccupations ». Et elle le concède très simplement, « je fais des erreurs comme tout le monde mais je n’ai pas peur de revenir en arrière si une mesure n’est pas bonne, je n’ai pas d’égo surdimensionné et toutes les critiques sont bonnes à prendre si elles sont constructives », conclut Madame Le Maire.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Lot-et-Garonne
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles