Jean-Pierre Chevènement entre en campagne à Bordeaux


Guillaume Paumier
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/05/2011 PAR Aymeric Bourlot

Derrière un titre volontairement provocateur et d’apparence pessimiste c’est en fait un appel au renouveau que Jean-Pierre Chevènement propose pour la France. Car à la question « La France est-elle finie ? », c’est une réponse négative qu’il apporte finalement. Basée sur une analyse historique et politique couvrant l’ensemble du XXème siècle et le début du XXIème, la réflexion de l’ancien Maire de Belfort  comporte plusieurs grands points ; la critique de l’Europe néolibérale, la remise en cause du fonctionnement de la zone Euro et la dénonciation de l’immobilisme de la gauche Française.

 

« Offrir à l’Europe d’autres perspectives que l’austérité à tout prix »
Sur l’Europe, dont il réaffirme la « nécessité », Jean-Pierre Chevènement précise toutefois ne pas se reconnaitre dans cette Europe à 27 « au fonctionnement difficile, voire impossible car les solidarités qu’on peut observer en Europe au niveau national, n’existent pas à l’échelle européenne». Pour lui l’Europe doit être « à géométrie variable et tenir compte de la démocratie des peuples en étant davantage une confédération qu’une fédération ». Ainsi, il préconise, plutôt que de donner le pouvoir à des instances « pas du tout démocratique ne tenant pas compte des réalités des nations», d’instaurer  un système de décision « intergouvernemental ». Enfin, il se déclare favorable à une ouverture de l’Europe aux pays de la rive sud de la Méditerranée sous forme de partenariats.
Concernant la monnaie européenne, il regrette qu’elle soit tant surévaluée, « Un Euro trop fort nuit à notre compétitivité et à nos exportations» explique t il avant de suggérer « une modification du fonctionnement de la zone Euro et en particulier de la Banque Centrale Européenne à laquelle il faut donner d’autres missions pour offrir à l’Europe d’autres perspectives que l’austérité à tout prix. Si nous n’arrivons pas à nous défaire du néolibéralisme que nous impose l’Europe, l’Euro s’écroulera».

 

« La gauche est piégée »
Sur les questions de politique intérieure, il déplore l’absence de vraies politiques de recherche et d’industrie « La France a perdu beaucoup de sa substance industrielle. En 1982 elle représentait 30% du PIB, contre 13% aujourd’hui. Le problème c’est que nous n’avons pas de grand tissu national de petites et moyennes industries, seulement des grands groupes qui font leur profit à l’étranger et n’investissent pas en France». Mais sans des changements profonds au niveau des instances européennes la position française ne risque pas de s’améliorer selon lui. Une position faible qui provient à l’origine de « l’Européisme » des gouvernements socialistes dans les années 80. « La gauche est aujourd’hui piégée par les textes d’influence néolibérale que lui impose l’Europe telle qu’elle l’a voulue ».
Constat plutôt sombre en somme. Mais  face à l’échec actuel, Jean-Pierre Chevènement veut croire que « la crise de l’Euro va servir à rebattre les cartes ». Une nouvelle donne dans laquelle « la France a de nombreux atouts » parmi lesquels il évoque la jeunesse de la population, son niveau d’éducation et son audace, la puissance des grands groupes français, mais aussi la position géographique de la France. Une situation qui reste quand même « bien moins désespérée qu’elle ne l’était en 40 » conclut-il.

« La France est-elle finie ? » de Jean-Pierre Chevènement (Prix du livre politique 2011)
Editions Fayard, 320 pages
Consultez l’agenda des rencontres proposées par la librairie Mollat sur le site http://www.mollat.com
Crédit Image : Guillaume Paumier

Aymeric Bourlot

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