Jean-Pierre Limousin, nouveau Président du CESER : « Nous ne sommes pas là pour reconduire les programmes et les politiques anciennes »


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 04/02/2016 PAR Romain Béteille

@qui! – Il règne encore un certain flou sur le futur nom de cette grande région, qui sera statué pas l’Assemblée régionale en juillet avant d’être adopté par décret avant le 1er octobre prochain. Dans quelle mesure le nouveau CESER va-t-il participer à son choix ? 

Jean-Pierre Limousin – C’est un des premiers sujets que nous allons traiter dès cette semaine, puisque ni le groupe d’assistance technique à la gestion du CESER ni l’assemblée plénière ne se sont encore réunis. Je vais saisir mon assemblée de façon tout à fait prioritaire pour que l’on puisse apporter notre obole, que l’on donnera dans les délais et pas au dernier moment. Il faut le faire suffisamment en amont pour que cela puisse être l’objet d’une maturation et d’un deuxième débat. Cette contribution n’est pas encore arrêtée : elle pourra être unique ou donner un choix, nous ne sommes pas obligés de nous arrêter sur un seul nom. Des intérêts économiques, sociaux, de lisibilité internationale peuvent préconiser plusieurs noms selon le point que privilégiera l’autorité politique par rapport à d’autres. 

Il faut que le nom en question ait une visibilité internationale, c’est essentiel. Il ne faut pas aller construire un néologisme qui serait très long et très coûteux à pouvoir diffuser ni aller mettre trop de mots les uns après les autres qui seraient difficilement traduisibles dans des langues étrangères essentielles. Le but, c’est d’assurer la promotion de la région, de ses atouts et de ses qualités. Il faut donc que ce nom soit à la fois facilement mémorisable et facilement formulable. 

Ca me paraît également tout à fait évident que la consultation soit bien plus large que celle du seul CESER. Les pays peuvent avoir leur contribution à faire, on peut envisager un genre de référendum ou des sondages. Nous allons passer par plusieurs filtres successifs, le premier étant une consultation la plus large possible et le deuxième l’expression de toutes les collectivités locales. Le CESER sera consulté en troisième position, avant la décision du Conseil régional. C’est sans doute l’esquisse d’une démarche qui me paraîtrait convenable. 

@qui! – A échéance de 2018, le Ceser va devoir se réorganiser en interne, passant de 266 à 180 membres. Cette transition va-t-elle être une priorité de votre mandature ? 

J.P.L – Le challenge des deux années qui viennent, c’est déjà de fonctionner à 266 membres. Tout notre travail dans l’organisation des commissions, des groupes de travail, des commissions mixtes avec le Conseil régional doivent tendre à faire en sorte que l’on se soit organisés pour fonctionner parfaitement à 180 quand nous serons arrivés au 1er janvier 2018. Mais la priorité n’est pas vraiment l’organisation interne du CESER. Ce que nous devons d’abord tenter de faire, c’est donner confiance à ces trois territoires d’origine pour les faire passer d’une situation de relative défiance les uns à l’égard des autres à une situation de confiance en se découvrant mutuellement. Une des responsabilités du Conseil Économique, Social et Environnemental, c’est de faire en sorte que ces trois régions aient vocation à découvrir leurs atouts, leurs potentialités, les expériences réussies pour qu’elles aient le sentiment que toutes les trois aient à s’enrichir les unes des autres. La cuisine interne est une modalité, pas un objectif. 

@qui! – Quels seront les premiers grands objectifs de ce Ceser XXL ?  

J.P.L – Les objectifs de la nouvelle politique du CESER, c’est avant tout que tout le monde ait envie de s’intéresser aux problèmes de tout le monde. Comment le Limousin a intérêt à se pencher sur l’avenir de la façade atlantique vers laquelle penche manifestement le territoire de cette région. Comment la région Atlantique devrait s’intéresser aux territoires de montagnes qui sont pour elle une « terra incognita »-mis à part les Pyrénées-Atlantiques. Comment faire en sorte que les gens, au final, aient le sentiment de participer à un nouvel ensemble, que nous ne sommes pas en train de gérer trois ensembles juxtaposés. Cela permettra d’apporter un oeil neuf et une analyse innovante sur un certain nombre de sujets et d’aller construire des politiques nouvelles. Nous ne sommes pas là pour reconduire les programmes et les politiques anciennes mais pour aller en construire des nouvelles à la dimension de cette nouvelle région, avec ses atouts et ses contradictions. Nous avons donc deux ans pour passer de régions qui se regardent à des régions qui regardent ensembles. 

Pour faire tout ça, il faudra d’abord se tourner vers l’innovation et promouvoir l’expérimentation. L’innovation technologique mais aussi sociale, culturelle, sportive, environnementale. Il faut essayer de toujours aller chercher des solutions nouvelles puisque la dimension de la région fait que les solutions anciennes ne seront plus du tout adaptées. L’expérimentation ensuite, car nous sommes un territoire pour partie disparate auquel il faut donner de l’unité. Mais si nous arrivons à expérimenter, nous aurons des solutions nouvelles dans chaque domaine qui ne seront pas forcément intra-régionales mais qui pourraient être aussi exportées vers les autres régions françaises ou européennes. 

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