Bayonne: Jean-René Etchegaray repart pour un tour


Félix Dufour
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 20/01/2020 PAR Felix Dufour

Invité le 8 décembre par nos confrères de France 3, alors que sa nouvelle candidature aux municipales de mars prochain était évoquée, le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray avait déclaré que s’il jetait l’éponge, il aurait l’impression d’abandonner ses concitoyens mais il se disait encore nourri d’incertitudes. Depuis cette semaine, il n’en a aucune: il l’a officiellement annoncé à la presse, depuis l’hôtel Loustau, à deux pas de la Gare, un lieu emblématique et en pleine transformation de la rive droite de l’Adour. Notamment par la présence d’un Trambus qui a modifié la physionomie de la ville. Malgré sa charge de président de l’agglomération territoriale Pays basque aux 158 communes; la plus importante de la Nouvelle Aquitaine, il repart donc pour un tour.  Avec un petit cadeau: Bayonne a été désignée comme une des villes les plus agréables de l’Hexagone. « C’est le hasard, mais cela fait plaisir. Je ne savais pas que le Journal du Dimanche allait sortir en cette période ce palmarès où Bayonne fait partie des deux premières villes où il fait bon vivre. »

De l’attentat de la mosquée aux flux migratoires

« J’y ai réfléchi cet été. Certains ne me croiront pas, mais il s’agissait pour moi de mesurer la charge d’une telle mission. Ce mandat a été dense, avec des réalisations prévues mais aussi des choses imprévues, tel l’attentat de la Mosquée qui a secoué la communauté musulmane mais aussi des faits quiElections Bayonne Etchegaray ont visé d’autres communautés religieuses. » (NDLR.- Des tombes souillées ou détruites au cimetière juif). 30% des maires, particulièrement des villes de zones rurales, ne repartent pas en mars prochain et cela signifie aussi une certaine lassitude. »

Autre imprévu: depuis l’an dernier, en raison des événements et des reflux de migrants par l’Italie, la frontière d’Hendaye a été une route de transit pour les immigrés et la collectivité de Bayonne a mis en place un accueil à leur intention. « Nous avons pris nos responsabilités au nom du principe humanitaire, explique Jean-René Etchegaray. Il fallait gérer puisque Bayonne se trouve sur ce flux migratoire. Qu’elle soit devenue une halte fait qu’il ne s’agit pas d’une ville banale. Oui cette ville vibre dans tous les pores de ma peau. J’ai 67 ans, j’ai attendu avant de me déclarer car je suis respectueux de ce mandat et je souhaitais l’accomplir jusqu’au bout ».Je veux continuer le travail en constituant un large rassemblement, Républicains, Modem, LRem, UDI  (NDLR.- Il en est le président du département), et Radicaux valoisiens) et d’autres qui sont nulle part, voire d’ailleurs. Et un renouvellement de 30% de ses éléments en bénéficiant de l’expérience des Anciens et le renouvellement  des générations. On est au milieu de quelque chose. Mais il n’y aura pas de quotas de formations politique et la liste ne sera pas estampillée de quelque parti soit-il. Il n’y aura pas de dogme, je déteste les dogmes. Je veux transmettre un message de confiance car je suis d’un naturel optimiste. Cela m’aide, mais aide les autres aussi. Moi, j’ai confiance en l’avenir et en celui de ma ville. Bayonne est capitale du Pays basque, c’est un fait établi, avec un ciment: une communauté qui avec sa force ses différences. »
Dans ce ciment, on pourrait retrouver, comme il l’a dévoilé ce mercredi sur France Bleu Pays basque, dès le premier tour son adjointe Sylvie Durruty, dans des relations bien plus cordiales qu’en 2014,  mais aussi l’avocate Laurence Hardoin, ancienne candidate aux législatives sous la bannière EH Bai ou encore Loïc Corrégé, le référent des Pyrénées-Atlantiques de La République  En Marche.
Quel nom portera cette liste?  » En 2014 elle s’appelait « Bayonne un temps d’avance », rappelle-t-il « Elle pourrait s’appeler  »Bayonne, gardons un temps d’avance », mais ce n’est encore tranché », balaye-t-il en souriant.
Bayonne, un amour qui ne date pas d’hier: c’est dans son village natal du Labourd de Briscous (2732 habitants en 2016), qu’ll débute en politique en 1993 avant de rejoindre le maire de la ville d’Entre Nive et Adour, Jean Grenet dont il deviendra l’adjoint à l’urbanisme en 1995, comme il l’a rappelé ce mardi. Pendant treize ans! Parallèlement, il devient Conseiller général de Bayonne Est entre 1999 et 2005. Avant donc de succéder à la dynastie Grenet qui passe des mains de chirurgiens à celui d’avocat.

La  Communauté d’agglomération en toile de fond

Mais une nouvelle donne est intervenue depuis l’élection de 2014, alors qu’Il ne devançait au deuxième tour son adversaire socialiste Henri Etcheto que de 26 voix: la création, suite à la loi NOTre en août 2015, visant une nouvelle organisation territoriale dans un but décentralisateur. Et le Pays basque – français — devenait la plus grande Communauté territoriale en Aquitaine en « fédérant » ses 158 communes. Une espérance de longue haleine depuis des dizaines d’années devenue réalité. « Cela n’était pas prévisible mais voulu ardemment. À commencer par moi, mais cette communauté du Pays basque était une évidence. En être le président? Ce sont mes collègues qui l’ont choisi. Je ne calcule pas, je fais ce que je dois faire. Comme lors de mon investissement pour la paix au Pays basque. Ce qui m’a valu le titre d’abertzale compatible. Or je ne suis pas un indépendantiste, tout le monde le sait. Mais il y a des circonstances qui vous font prendre des risques. Dans mon esprit je suis quelqu’un de libre. »

Briguera-t-il un nouveau mandat à la tête de cette agglo? « Ce n’est pas le moment d’en parler, je ne m’imposerai nulle part. De nombreux maires m’appellent à poursuivre, mais chaque chose en son temps. Une chose est sûre l’agglo est un prolongement du mandat municipal. » Enfin, recueillera-t-il en 2020 les fruits de son investissement  – indiscutable — dans la défense de l’identité  Pays basque?
À ce jour, il trouvera sur sa route, en face, son adversaire et challenger socialiste de l’élection municipale précédente, Henri Etcheto (Bayonne ville ouverte), et deux duos:  le Conseiller régional Mathieu Bergé et Sophie Herrera-Landa (Demain Bayonne, Bihar Baiona), Jean-Claude Iriart_-Sophie Bussière (Baiona Verte et solidaire), plus une liste en cours d’élaboration, de Pascale Leseillier (Bayonne Plurielle)


Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! SPÉCIAL > Nos derniers articles