L’attractivité pour lancer la Nouvelle-Aquitaine


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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 01/04/2019 PAR Julien PRIVAT

La salle Némo, du vaisseau Moëbius d’Angoulême se remplit peu à peu. Des acteurs de l’attractivité en Nouvelle-Aquitaine ont répondu présents. L’attractivité, une notion qui tient au coeur de Christelle Pieuchot; la conseillère régionale est déléguée à l’attractivité du territoire. « On se réunit aujourd’hui pour parler de l’attractivité dans sa globalité. L’objectif est de faire du lien, dans un esprit fédéral pour créer la communauté des Néo-Aquitains », explique-t-elle. Elle met en avant finalement une volonté de co-construire avec tous les acteurs. « Il faut défendre la Nouvelle-Aquitaine à l’échelon européen, voire international, en impulsant une dynamique de territoire en les fédérant autour de valeurs qui les rassemblent, telles que la qualité de vie ou encore l’innovation. »

Découverte de la Nouvelle-Aquitaine

Sophie De Paillette, experte en identité des territoires et des marques, a dressé un portrait identitaire de la Nouvelle-Aquitaine. Un travail qu’elle a mené pendant deux ans et demi avant la fusion des régions, sur le Limousin, l’Aquitaine et le Poitou-Charentes. Elle a mis en avant quatorze thématiques, qui allaient des couleurs, des minéraux, des paysages, de la politique, au social, jusqu’à la culture et la gastronomie. « Un contributeur me disait que les Néo-Aquitains se retrouvaient sur le gras ».

La qualité de vie, il en était question dans la conférence animée par Camille Chamard de l’IAE Pau-Bayonne : « Une région à vivre : comment préserver notre qualité de vie tout en développant notre attractivité ? ». « Pourquoi des gens viennent, pourquoi d’autres ne viennent pas en Nouvelle-Aquitaine ? », interroge-t-il en introduction. Après avoir défini ce qu’était la qualité de vie, il a évoqué la démographie. « Il y a une augmentation naturelle sur la côte Atlantique et au sud de la Nouvelle-Aquitaine. Elle sera positive, mais pas équitable selon les territoires de la région » avertit-il. Selon lui, il faut développer dans la région à la fois l’attractivité (les gens qui viennent) et l’hospitalité (les gens qui restent). « La qualité de vie est un trait d’union que la Nouvelle-Aquitaine doit travailler pour instaurer une situation pérenne, pour gagner en population et pour que les gens restent ici », résume Camille Chamard.    

Une deuxième conférence a abordé la stratégie d’attractivité. Elle était animée par Jean-Marc Devanne, directeur de CoManaging, expert en marketing territorial. « Le projet d’attractivité  est quelque chose d’opérationnel, comme apporter de la valeur ajoutée à chacun. Un territoire propose des modes de vie : « reconnaissance de ce que nous sommes auprès de nos concitoyens. » Il distingue cinq enjeux de l’attractivité : l’esprit fédéral, le cercle vertueux de l’attrait auprès des talents et des créatifs, rester champion de la qualité de vie, un soft power néo-aquitaine pour l’international, des territoires forts au bénéfice de tous. « il ne faut pas omettre de dire en Nouvelle-Aquitaine. Il faut s’approprier la Nouvelle-Aquitaine : la citer. »

La diversité des expériences

Ensuite, deux tables rondes ont été organisées pour que les acteurs de l’attractivité dans la région puissent livrer leurs témoignages et partager leurs expériences. La première revient sur « les démarches d’attractivité, vecteur de développement pour les territoires. Le premier à s’exprimer est Aurélien Charpille, directeur général de Brive Tourisme (Corrèze). Il est venu parler de la marque 100% Gaillard mise en place par l’office de tourisme. « Nous avions une difficulté, Brive n’est pas une grande métropole, ni une capitale, il était nécessaire de lui créer une notoriété, une fierté d’appartenance. » Les collectivités ont suivi, la marque n’est pas seulement briviste, elle se développe sur les 47 communes et plus de 110 000 habitants. La boutique de seulement 20m2 présente un bilan encourageant avec 180 000 euros de chiffre d’affaires. « 100% Gaillard ne nous rapporte pas beaucoup, mais elle ne nous coûte rien ». Pascal Laperche, vice-président en charge du marketing territorial, a évoqué lui les 43 communes autour de Marmande (Lot-et-Garonne). « Nous devons essayer de valoriser ensemble notre territoire. Le moteur du développement reste l’économie pendulaire. » Avec de la proximité de la métropole bordelaise, beaucoup de personnes vivant à Marmande vont travailler à Bordeaux et consomment plutôt en Lot-et-Garonne qu’en Gironde. Autre exemple, celui de Poitiers, Jean-Marc Maréchal, directeur général de l’attractivité et du développement économique de Grand Poitiers rappelle que la ville a « perdu le statut de capitale régionale ». Elle souffre d’un déficit d’images malgré son CHU à la pointe ou encore son université et ses atouts. « Nous avons besoin de travailler collectivement sur l’attractivité et faire une synthèse. » Grand Poitiers envisage aussi de lancer sa marque. Mais Jean-Marc Maréchal a préféré garder le secret pour une annonce qui se fera d’ici peu. Bordeaux aussi travaille sur son attractivité. Mathieu Roussennac est le directeur de la mission Magnetic Bordeaux à Bordeaux Métropole « Bordeaux est attractive, mais cette attractivité, elle ne la fait pas toute seule.  Le magnétisme ne prend pas compte de l’attraction, mais aussi du rayonnement. » Il a rappelé que Bordeaux était une marque avec une notoriété surtout connue dans le domaine de vin et un peu moins dans l’industrie aéronautique ou encore le laser, deux domaines où elle excelle. « Bordeaux doit s’inscrire dans une démarche locomotive plus qu’aspirateur. Il y a des coopérations qui sont mises en place en dehors de la métropole. Je pense que c’est une chance pour la Nouvelle-Aquitaine », conclut Mathieu Roussenac. 

La deuxième table ronde a abordé le fait d’entrer dans une dynamique collective : un atout pour tous les acteurs de la région. Certaines entreprises y sont favorables. C’est le cas de Legrand à Limoges. Delphine Camilleri, directrice de la communication interne et relations extérieures, a mis en avant son intérêt pour le « projet d’attractivité dans le recrutement des talents, tout en faisant attention à la mixité. » Elle a également rappelé le phénomène d’enclavement à la fois ferroviaire et autoroutier de Limoges. Autre exemple, celui de la PME située à Poitiers, Goulibeur. Brigitte Arnaud-Boué, est la présidente de cette entreprise du patrimoine vivant depuis 2016. Cela fait 42 ans et demi qu’elle confectionne des Broyés du Poitou. « Je porte ce produit. C’est culturel. J’ai envie de le faire connaître en Nouvelle-Aquitaine ». Une belle ambition. La technopole de territoire de la Charente, Eurekatech a également été évoquée par Joël-Denis Lutard qui la préside dans « un esprit fédérateur ». Une association qui poursuit son évolution un peu plus d’un an après sa mise en place. 

Le Lancement du club de l’attractivité

Ce premier forum a été surtout l’occasion de lancer le club de l’attractivité en Nouvelle-Aquitaine. « Tous les acteurs vont pouvoir parler d’une seule voix, défendre des valeurs communes, infuser quelque chose de transverse », explique Christelle Pieuchot, conseillère régionale déléguée à l’attractivité du territoire. Ce club sera ouvert à tous les acteurs économiques, touristiques, associatifs et institutionnels de la Nouvelle-Aquitaine. Pour y adhérer, il suffit de se rendre sur la page www.naqui.fr/attractivité. Il fonctionnera autour d’ateliers thématiques  (convaincre, valoriser, recruter, rayonner, accueillir, communiquer). Ils seront co-animés par l’ADI, CRT, L’ANA. « Ce seront des échanges sur des bonnes pratiques, voire les besoins des différents acteurs du territoire et mutualiser les forces ». Les première actions auront lieu dès cette année et déboucheront peut-être sur un salon du « made in Nouvelle-Aquitaine. »

Ce club disposera d’un outil. Il s’agit d’un carnet d’inspiration. « C’est une sorte de guide des bonnes pratiques qui nous aidera à tous à avoir un même discours. Un espace de ralliement pour porter le territoire ». La région cite souvent en exemple le CES de Las Vegas où elle organise une véritable formation. « Après La Poste, nous sommes la deuxième marque française la plus visible sur le salon », rappelle Christelle Pieuchot. 

La région Nouvelle-Aquitaine « pose les premiers jalons » de ce club et ne veut pas forcément en garder les rênes. « On veut que chacun puisse l’alimenter, y participer. » Le premier rendez-vous fixé par le club attractivité est le 17 mai prochain. Le lieu reste pour l’instant à déterminer.


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