L’Etat vient à la rescousse de Bordeaux pour sauver son classement Unesco


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Publication PUBLIÉ LE 25/06/2008 PAR Nicolas César

« Si cette passerelle, qui est un témoignage de notre architecture industrielle du XIXème siècle, était démolie, cela pourrait poser problème avec l’Unesco ». Alain Juppé, le maire de Bordeaux rapporte l’avertissement lancé lundi 24 juin par Francesco Bandarin, directeur du centre du patrimoine mondial à l’Unesco, lors de son passage à Bordeaux. Il concerne la passerelle Eiffel, un pont métallique de 500 mètres de longueur premier chef d’œuvre, qui a fait connaître Gustave Eiffel en 1860, alors qu’il n’était encore qu’un jeune chef de chantier de 26 ans. Aujourd’hui, en mauvais état, son propriétaire, RFF (Réseau ferré de France) envisage de la détruire. Or, aux yeux de l’Unesco, cela constitue visiblement une d’atteinte grave au patrimoine.

22 millions d’euros pour rénover entièrement la passerelle Eiffel
Selon un rapport commun de la ville de Bordeaux, de la CUB, de la SNCF, de RFF, de la DRAC et du conseil régional, la rénovation complète de la passerelle coûterait près de 22 millions d’euros. Trop pour la mairie, qui ne peut assumer seule un tel investissement. Mais, « mon appel aux autres collectivités (conseil général de Gironde et la Région Aquitaine, ndlr) n’a pas été entendu », regrette Alain Juppé. Seul, Vincent Feltesse, le président de la CUB, se serait engagé, verbalement, à débloquer un ou deux millions d’euros. Des attaques auxquelles Alain Rousset, le président du conseil régional n’a pas manqué de réagir : « Battez-vous et assumez, Monsieur Juppé ! Et cesser de faire porter aux autres vos propres responsabilités ou échecs ! », a t-il déclaré dans un communiqué le 25 mai. De son côté, Myriam Larnaudie-Eiffel, descendante bordelaise de Gustave Eiffel et porte-parole de l’association « Sauvons la passerelle », s’étonne du prix de la rénovation. Selon les études qu’elle a réalisé avec l’aide d’experts en travaux publics, il serait possible d’envisager une restauration « convenable » de la passerelle pour 7 ou 8 millions d’euros.

L’Etat se mobilise pour sauver la passerelle Eiffel
Quoi qu’il en soit, conscient, que le classement de la ville au patrimoine mondial est en jeu, le maire de Bordeaux est monté au créneau le 24 juin, pour demander publiquement à l’Etat de « sauver la passerelle Eiffel ». « L’Etat peut protéger l’ouvrage en le classant d’office, ce qui nous donnera un an de respiration », souligne t-il. L’idée étant de suspendre les travaux de démolition, avant qu’il ne soit trop tard… L’appel a été entendu. Le 26 juin, Alain Juppé a obtenu du ministère de la Culture l’ouverture d’une procédure de classement au titre des monuments historiques. Il lui reste désormais un an pour trouver les financements nécessaires à la restauration de la passerelle Eiffel. La prochaine réunion du comité du patrimoine mondial de l’Unesco, quant à elle, est fixée au mois de juillet.

Nicolas César

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