A l’annonce de la demande d’annulation par le rapporteur public de la déclaration d’utilité publique sur le tram-train du Médoc signée le 23 mars 2012 par le préfet de Gironde, certains ont élevé la voix. C’est le cas de Stéphane Saubusse, Secrétaire régional d’EELV (Europe Ecologie les Verts) Aquitaine, qui, dans un récent communiqué, attaque plusieurs associations engagées contre la ligne (notamment Trans’cub et Aquitaine Alternatives), essentiellement au motif d’une évaluation socio-économique insuffisante dans le rapport public du projet. Ainsi, il déclare en quelques lignes que « les personnes qui ont rédigé ce recours ne sont jamais passées par Blanquefort, le Taillan ou Eysines aux heures d’embauche et de débauche et qu’elles n’ont pas observé l’augmentation de la population du sud-Médoc depuis une décennie« . Parmi les points sensibles évoqués lors de l’audience du 9 octobre dernier figuraient, notamment, une rentabilité et un nombre d’utilisateurs potentiels « largement surestimés » par les auteurs du projet. Stéphane Saubusse s’oppose à cette vision : pour lui, le tram-train semble d’utilité publique : Je prends la ligne TER du Médoc pour me rendre à Bordeaux, et je constate qu’elle est laissée en déshérence. Trans’cub, Aquitaine Alternatives ont multiplié les opérations de lobbying pour que le tram-train ne voie jamais le jour. Ce sont des bobos bordelais qui ne se soucient pas du tout de ce qui passe en région. Le sud-médoc n’est pas la campagne, de nombreux habitants attendent que ce projet soit mené à terme », assène ce dernier.
Un projet surestimé ?
Cette nouvelle ligne de tram, qui utiliserait le réseau ferré autour de 6 arrêts qui s’étendent de la station Cracovie jusqu’à la gare de Blanquefort fait pourtant grincer quelques dents, notamment celles de Patrick Du Fau de Lamothe, Conseiller régional délégué aux TER, qui accuse même le projet de n’être qu’un coup politique. « C’est parce que M. Feltesse était maire de Blanquefort, à l’époque, que la ligne passe par sa ville. Il y a de nombreuses lacunes dans ce dossier. L’enquête publique avait pour but de monétariser les avantages. Si elle comporte bien une analyse socio-économique, elle ne dispose d’aucune analyse financière. Or, cette procédure administrative a bien pour but d’informer le citoyen de la manière dont on dépense son argent ! », répond le conseiller. Au rang des autres failles principales de la construction du tram train, on retrouverait la fameuse surestimation des utilisateurs. « Ce n’est pas la peine de multiplier les usagers quand ils ne sont pas là. On ne peut pas passer son temps à s’inquiéter de la dette et engager des projets comme ceux-là. Et ce n’est pas parce qu’il y a des populations dans ces secteurs qu’elles vont forcément toutes prendre le tram ! ». L’élu nuance ses propos en affirmant que « la décision du tribunal sera platonique, la construction va s’achever dans les mois qui viennent. Il ne faut pas que Mr Saubusse se trompe de combat ».
La CUB, quant à elle, est plus que « platonique ». L’un de ses conseillers déclare « attendre le jugement du tribunal » et rester « confiant et serein » sur la future décision, attendue dans les prochains jours. De son côté, Stéphane Saubusse reste déterminé : . Si le tribunal ne remet pas en place les DUP, nous ferons circuler une pétition. Elle est déjà prête », affirme-t-il.