La LGV GPSO en débat au Conseil départemental des Landes


Cette plénière aura permis de lever un doute quant au calendrier de la réalisation des travaux du GPSO. La Bordeaux-Dax ne devrait pas attendre 2037 pour voir son chantier démarrer.

La LGV GPSO en débat au Conseil départemental des Landes, en présence de Guy Kauffman et André BayleAqui.fr
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 22/10/2021 PAR Solène MÉRIC

Après avoir cru le dossier de la LGV GPSO « renvoyé aux calanques grecques », suite aux annonces de 2017, la réouverture du dossier, et son accélération par Jean Castex est « un moment important à saisir », selon Xavier Fortinon, président du Département. Un moment en deux temps pour les élus landais puisque, après ce premier point d’information et de débat, ils seront amenés avant le 13 décembre prochain à exprimer par le vote leur volonté à participer, ou non, au projet et plus spécifiquement à le financer en prenant leur part au sein de l’Etablissement public chargé du projet et de son financement. Un calendrier contraint car fixé comme tel par la loi LOM, en vue justement de la validation de la création de cet établissement public par le Conseil d’Etat au plus tard fin décembre 2021.

« Tous les feux sont au vert »
A la tribune, le président Fortinon, s’est dit « à titre personnel », « particulièrement favorable » à cette adhésion du Département des Landes. « Pour moi ce dossier est plus que fondamental pour notre Département particulièrement déshérité en matière de lignes et de dessertes ferroviaire ». Une position favorable, « constante pour le Département des Landes » a-t-il rappelé.

Reprenant, pour la partie Sud de Bordeaux, les arguments de la saturation de la ligne existante, du caractère structurant de cet axe du point de vue européen, du succès de la LGV SEA en termes de nombre de voyageurs, des plus de 10 000 camions par jour « subis » sur l’A63 (ex N10) ou encore des bénéfices de la création d’un établissement public pour le financement du projet versus l’hypothèse d’une société de concession, comme ce fut le cas pour la LGV Tours Bordeaux, le Président du Département, insiste : « tous les feux sont au vert ». D’autant, précise-t-il que « les trois Déclarations d’utilité publique concernant le projet sont purgés de tout recours ». Et il tranche, selon lui tout débat sur « l’utilité même du projet est suranné».

« On enchaînera les travaux sans poser la pioche »
Un élan qui n’est pourtant pas sans limite. Xavier Fortinon posant une condition unique, mais lourde, à la participation landaise au projet : « la concomitance des travaux vers Toulouse et vers Dax ». Il faut dire que la partie de la LGV au Sud de Bordeaux, est pour l’heure en effet seulement prévue au planning pour un début de chantier en 2037.

Face à cette demande que les landais ne sont pas les seuls à porter en Nouvelle-Aquitaine, Guy Kauffman, le directeur de projet des LGV nouvelles auprès du préfet coordonnateur, a ce vendredi ouvert la porte à une réponse acceptable par tous. « Le préambule du plan de financement en cours de préparation va sans doute proposer que l’on enchaîne les travaux vers Toulouse puis vers Dax, sans poser ni la pioche, ni le stylo, entre les 2 lignes. Le préfet coordonnateur a bien compris cette demande unanime des collectivités, et nous allons dans ce sens-là ». Un point rassurant non seulement dans les Landes mais au-delà en Nouvelle-Aquitaine, comme l’avait laissé comprendre les débats au sein du Conseil régional sur ce même thème début octobre.


« L’assurance de la sanctuarisation de la gare de Dax »
Si cette interrogation a pu être levée, l’intervention de Guy Kauffman en réponse aux remarques des élus landais, pour l’essentiel visiblement favorables au projet, ou au pire en réserve mais sans opposition forte déclarée, a également pu rassurer sur d’autres sujets. A commencer par le sort de la gare de Dax. Tout comme lors des débats au Conseil régional, la question de la pérennité de la gare de Dax comme gare LGV a été posée par certains élus comme condition à l’acceptation du projet. Dans la salle du conseil du Département des Landes, c’est l’élu de l’opposition Julien Dubois, par ailleurs maire de Dax, qui posait notamment, avec la concomitance des travaux, cette condition de « l’assurance de la sanctuarisation de la gare de Dax » pour valider un accord au financement du chantier.

Une crainte de vider la gare dacquoise, et l’attractivité de l’agglomération, au profit d’un projet de halte ferroviaire à Saint-Geours-de-Maremne. Une inquiétude là encore a priori écartée par Guy Kauffman et André Bayle assurant tous deux qu’ « il n’y avait rien de prévu concernant la gare de Dax ni dans la phase 1, ni dans la phase 2 (à savoir le dernier tronçon Dax- Espagne, ndlr) ».

Nécessaire anticipation sur le foncier
Autre préoccupation mise en avant cette fois par Eva Belin (PS) lors des échanges : « le risque d’inflation foncière de nos territoires. Il y a une vigilance à avoir sur le maintien d’une qualité de vie pour tous dans le département » . Confirmant « qu’il est vrai qu’une valorisation foncière est toujours observée », Guy Kauffman, invite alors à l’anticipation, tout en précisant qu’il plaide, « personnellement », « pour que l’établissement public financier ait des compétences pour accompagner dans la réflexion les territoires concernés ».

Une nécessaire anticipation partagée par Xavier Fortinon, qui souligne qu’avec la littoralisation « le prix du foncier a déjà explosé, alors que la LGV n’est pas là. Le défi de l’habitat est le défi fondamental auquel nous allons être confronté, LGV ou pas… Et j’accueille positivement l’accompagnement de l’établissement public en matière d’ingénierie sur ces questions ».

90 M€ sur 40 ans
Sur le plan de financement en lui-même, et qui prévoit une répartition à 40% pour l’Etat, 40% pour les collectivités de Nouvelle-Aquitaine et 20% pour l’Europe, avec en soutien la création de deux taxes, le Département des Landes serait appelé à contribuer à hauteur de « 90M€ environ après la mise en place de la fiscalité », précise Xavier Fortinon. Un montant étalé sur 40 ans, soit 2,5 M€ par an.

« Quand on investit annuellement 90 M€ pour le remboursement de la dette, c’est tout à fait dans les capacités du Département », déclare Xavier Fortinon, soucieux de préciser tout de même une réserve quant à l’une des deux taxes envisagées. Si l’une concerne les bureaux, et donc les entreprises en fonction de leur proximité avec l’infrastructure, l’autre « taxe spéciale d’équipement », concerne l’ensemble de la population.

Rappelant que « l’acceptabilité d’un projet est un véritable enjeu », il propose quant à lui une augmentation des taux de droits de mutations : « cela permettrait de fiscaliser les gains liés à l’arrivée de l’infrastructure plutôt que l’ensemble des propriétaires », explique-t-il avant d’insister sur « son engagement total » sur le financement du projet et de lancer aux élus face à lui : « Si on veut donner une chance à notre Département, il faut qu’on y aille ! »

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