La majorité réunie en Université d’Été à Bordeaux-Lac


Yoan Denéchau
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Publication PUBLIÉ LE 08/09/2019 PAR Yoan DENECHAU

Deux conférences faisant écho aux manifestations qui ont marqué le pays cette année. Le député de la Vienne, Sacha Houlié, anime le débat sur la crise sociale, en compagnie de Muriel Pénicaud, Ministre du Travail, et de représentants d’organisations syndicales, patronales, ou encore, plus étonnant, du Secours Populaire Français. « Parce que le dialogue social, ce n’est pas que les syndicats ou le patronat, c’est aussi l’aide aux démunis », précise le jeune député poitevin. Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA (Union National des Syndicats Autonomes), a ouvert le débat, en comparant le dialogue social à la diplomatie, estimant que « c’est l’art du compromis». Le syndicaliste de poursuivre, « les syndicats tous ensembles représentent près de 2 millions et demi de personnes, mais ce sont ceux qui ont le moins besoin d’être défendus, comparé aux travailleurs isolés et aux chômeurs, par exemple. Il faut réussir à les ramener dans la sphère de la démocratie sociale ». Ce concept de démocratie sociale est d’ailleurs partagé par la Ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Cette dernière estime que la démocratie représentative ne suffit plus : « Les citoyens ne veulent plus être représentés, ils veulent parler, on l’a vu dans les mouvements sociaux de cette année ». Ainsi, Muriel Pénicaud propose le développement de la démocratie participative directe, et la démocratie sociale, « indispensables à la politique d’aujourd’hui », et à la mobilisation du citoyen…

Climat : « l’écologie n’est pas un sport de riche »

De participation citoyenne, il en est également question dans le débat sur la transition écologique. Pour ce débat, les invités font face à une salle comble, « signe de l’importance d’un tel sujet aux yeux des français », pour Emmanuelle Wargon, Secrétaire d’État auprès de la Ministre de la Transition Écologique. Selon elle, la transition écologique se joue au plan national et mondial, mais aussi et surtout au niveau local, dans les communes. « La transition écologique est un sujet de collectivités et du citoyen. Que ce soit les communes, les agglos, ou les Régions, nous devons tous avoir un projet de territoire, et toujours y faire participer le citoyen ». La participation citoyenne, Mathilde Imer y croit. La jeune femme est une des figures de la Convention Citoyenne pour le Climat, née quasiment en même temps que le mouvement des Gilets Jaunes. La jeune femme a donné deux exemples, Irlandais et Américain, où la participation citoyenne a permis de faire avancer les choses : « En Irlande, les assemblées citoyennes ont réussi à entraîner des avancées majeures, comme la légalisation du mariage homosexuel ou de l’avortement, alors que c’est un état à forte tradition catholique. Enfin, au niveau du climat, au Texas, centre pétrolier majeur des États-Unis est devenu le plus grand parc éolien américain à partir du souhait des habitants ». La Secrétaire d’État est d’accord sur le fait que les citoyens aient plus de pouvoir, à travers notamment une forme de démocratie participative, sur les thématiques du climat.
Pour Gilles Bœuf, biologiste et professeur notamment à la Sorbonne et au Collège de France, le constat est le même : « L’Humanité et la nature sont une seule cellule. Nous sommes entrelacés, jamais seuls. Tant que nous n’aurons pas compris cela, rien n’avancera. Nous ne vivons pas à côté de la nature, nous sommes à l’intérieur, avec du béton en plus. Agresser la nature, c’est nous auto-agresser, ce qui est con pour une espèce qui s’est nommée ‘Homo Sapiens’ » (étymologiquement ‘homme intelligent’ ou ‘homme moderne’). Pour le scientifique, « l’écologie n’est pas un sport de riche, c’est un combat qu’on doit tous mener ». Un spectateur, élu local, interrogeait d’ailleurs Emmanuelle Wargon sur l’existence d’une batterie d’outils pour permettre aux collectivités d’avoir une idée de tout ce qu’elles peuvent mettre en place en faveur du climat. La député de Haute-Marne Bérangère Abba, responsable de la thématique « Transition écologique » à LaREM lui a répondu qu’un « Laboratoire des Initiatives Locales » est en conception.

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