La nouvelle région est installée, Alain Rousset à sa tête


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 04/01/2016 PAR Solène MÉRIC

C’est sous la présidence de droit du doyen des élus régionaux, le centriste et Maire de Biarritz, Michel Veunac, 69 ans, que s’est ouverte la séance d’installation du nouveau Conseil régional d’Aquitaine Limousin Poitou-Charentes pour lequel celui-ci a souhaité, en ce début de mandature, « hauteur de vue, droiture et courage ». Un président temporaire qui a donc chapeauté l’élection d’un autre, sous le regard attentif du cadet des élus, le périgourdin Benjamin Delrieux, 24 ans, désigné pour l’occasion, et par la loi, secrétaire de séance. Après le passage des 181 élus présents par l’isoloir et le dépouillement des bulletins, c’est donc Alain Rousset qui a été logiquement élu Président de l’assemblée régionale. A son compte : 108 voix, soit une de plus que sa propre majorité. 29 voix sont allées au candidat FN, autant dire autant que son groupe en compte, tandis que 45 bulletins, attribuables au Centre et aux Républicains ont été déclarés blancs ou nuls.

« Rechercher des majorités d’idées »Le premier Président de la nouvelle région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, qui entame là son quatrième mandat régional, s’est dit à la fois « ému et fier » et prêt à endosser le rôle, « avec bonheur, gravité et une grande responsabilité ».

Une responsabilité « qui pèse sur les épaules de chacun des élus régionaux », a-t-il souligné dans son discours de mandature, avant d’insister sur l’idée du rassemblement au regard des élections de décembre. « Nous rassemblons les forces, nous rassemblons les identités, nous rassemblons 5,8 M d’hommes et de femmes à qui il faudra apporter notre souci du quotidien et la préparation de l’avenir ». Rassemblement encore, énonçant « le défi singulier » de cette assemblée, celui d’« ouvrir, rechercher des majorités d’idées et des majorités de projets ».
Autre défi rappelé par le Président de la désormais plus grande région de France : « la proximité ». Il y sera répondu d’une part « par des élus qui représenteront la région sur le territoire, pour coordonner et accompagner les dossiers sur le territoire », d’autre part par la création « très rapidement » prévue d’une « « DATAR »  qui aura une capacité d’analyse et d’action auprès des territoires les plus en déprise ». L’idée affirmée au global est celle d’une « co-construction des stratégies territoriales » tant avec les territoires, qu’avec les acteurs des mondes associatif, citoyen, industriel, etc… Une co-construction comme « une nouvelle démocratie territoriale, plus ouverte plus collaborative ». En tout cas, promet-il « il n’y aura pas de centralisme bordelais, ni sur le plan économique, ni sur le plan culturel ni sur le plan éducatif et universitaire ».

Alain Rousset, a retrouvé son siège de président de région ce 4 janvier 2016. Un même siège pour une nouvelle région Aquitaine Limousin Poitou-Chaentes

Quatre groupes d’oppositionAutre ambition d’Alain Rousset, « inventer une administration du futur, pas plus chère » qui intègrera par exemple, « des équipes mobiles sur les territoires ». Il invite l’assemblée « à réfléchir à une nouvelle forme d’action publique » liant tout à la fois « quotidien et solidarité » au bénéfice des citoyens. Une action publique également porteuse de politiques de prévention, prévention en matière de décrochage scolaire et de santé notamment.
Quant au reste des axes politiques énoncés, il a repris les grandes lignes de sa campagne, en matière de modernisation des infrastructures, de développement du réseau haut débit, de la sa stratégie de l’innovation en matière économique, la création d’un fonds d’investissement régional, celle d’un service public régional de l’emploi, la forêt et la chimie verte, la poursuite du programme Usines du futur…

Quant à l’opposition composée de 4 groupes: Front National, les Républicains, le Modem et l’UDI, auquel il faut ajouter un « intergroupe » entre Les républicains et le Modem, elle pourrait peut être être amenée à évoluer, Joan Taris, du Modem se disant ouvert à un rapprochement avec le groupe UDI, présidé par le maire d’Agen, Jean Dionis du Séjour. Tous deux en tous cas, se sont dit ouverts à « des convergences de fond » avec le Président Rousset et la majorité ; séduits semble-t-il par l’idée de « majorité de projets » lancée par ce dernier dans son discours. Du côté du Front national, Jacques Colombiers, présentant son groupe comme « une opposition pas systématique ni stérile, mais une opposition claire ». Quant à Virginie Calmels, elle positionne son groupe Les Républicains « dans une opposition présente, vigilante et responsable ».

Virginie Calmels, Présidente du groupe Les Républicains, lors du vote pour le Président de la Région


Toujours pas de nomEnfin, si la nouvelle grande région a désormais une existence, une assemblée installée et un président élu, elle n’a toujours pas de nom définitif. Un « détail » d’importance qu’il s’agit de choisir avec soin, car « nommer c’est inscrire dans l’histoire une immense région », estime Alain Rousset. Ce nom, qui doit « parler à tous les habitants » et résonner comme « une marque, pour nos produits agroalimentaires ou notre tourisme », sera voté par l’assemblée régionale « d’ici le mois de juin » annonce le Président, pour que le Conseil d’Etat puisse le valider par décret, le 1er octobre 2016.

A la suite de l’élection du Président, cette séance d’installation a également donné lieu à l’élection des quinze vice-présidents du Conseil régional Aquitaine Limousin Poitou-Charentes dont la liste est à retrouver ci-dessous. A noter la place symbolique du Président sortant du Conseil régional du Limousin Gérard Vandenbroucke, et à travers lui de la ruralité, en Premier Vice-Président du nouveau Conseil régional.

  1. Gérard Vandenbroucke (Haute-Vienne PS) : Aménagement du territoire, politique contractuelle et Très Haut Débit

  2. Nathalie Lanzi (Deux-Sèvres PS) : Jeunesse, sport, culture et patrimoine

  3. Jean-François Macaire (Vienne PS) : Finances, budget

  4. Françoise Coutant (Charente EELV) : Transition énergétique

  5. Bernard Uthurry (Pyrénées-Atlantiques PS) : Développement économique et économie numérique

  6. Nathalie Delcouderc (Corrèze PS) : Economie territoriale, ESS

  7. Jean-Louis Nembrini (Gironde SC) : Education et lycées

  8. Sandrine Derville (Pyrénées-Atlantiques PS) : Tourisme

  9. Gérard Blanchard (Charente-Maritime SC) : Enseignement supérieur et recherche

  10. Isabelle Boudineau (Gironde PS) : Europe et international

  11. Jean-Pierre Raynaud (Dordogne SC) : Agriculture, agroalimentaire, forêt, mer et montagne

  12. Catherine Veyssy (Gironde PS) : Formation professionnelle, apprentissage et emploi

  13. Renaud Lagrave (Landes PS) : Infrastructures, transport, mobilités

  14. Geneviève Barat (Creuse PS) : Ruralité, vivre ensemble, vie associative et citoyenneté

  15. Nicolas Thierry (Gironde EELV) : Environnement et biodiversité

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