La Région Aquitaine organise le premier débat sur les agences régionales de santé


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/05/2008 PAR Nicolas César

Notre système de santé coûte cher, très cher. La dépense publique de santé a été multiplié par trois en 40 ans : alors que la France y consacrait 2,4% de sa richesse nationale en 1960, ce chiffre s’élève aujourd’hui à plus de 7,5%. Entre 2000  et 2004, les dépenses en médicaments ont augmenté de 7%. En 2007, le déficit du régime général de la Sécu a atteint la somme record de 12 milliards d’euros. « Pour autant, il n’est pas le meilleur au monde. Le Japon consacre moins de dépenses et leur espérance de vie est meilleure « , explique Yann Bourgueuil, expert à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes). Un constat mis en évidence dans les rapports du député Yves Bur et de Philippe Ritter, préfet honoraire.

Des états généraux de la santé ?

Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine a alerté sur la désertification médicale auxquels sont aujourd’hui confrontés certains territoires. Pour ne parler que de l’Aquitaine, le Lot-et-Garonne et la Dordogne commence déjà à manquer, entre autres, de médecins… « Les questions de santé sont des questions territoriales », confirme Michel Autés, président de la commission santé de l’Association des régions de France. Alain Rousset suggère donc que la création des agences régionales de santé soient l’occasion de mettre en place des Etats généraux de la Santé. Aujourd’hui, l’urgence est de rendre notre système plus lisible pour les usagers. « Notre système de santé est inégalitaire sur un plan social et géograhique. On assiste à une « suradministration » dans le domaine de la santé publique. Il manque aujourd’hui un système de pilotage », souligne Yann Bourgueuil. Partant de ce constat, l’Etat a donc décidé de créer des agences régionales de santé pour mieux coordonner les soins.

Quels pouvoirs pour les Agences régionales de santé ?

« Nous attendons beaucoup des ARS. Aujourd’hui, des médecins ont des difficultés à trouver des successeurs sur certains territoires et même dans des villes où on ne s’y attendait pas  comme Libourne », rapporte Frédéric Laurentjoye, le président de l’ordre régional des médecins. « Il est urgent que tout le monde se mette autour d’une table », ajoute t-il. De son côté, le représentant de l’Etat, Jacques Cartiaux, directeur régional des affaires sanitaires et sociales d’Aquitaine, a assuré que « les ARS seront un organe de décision et qu’il n’est pas question de changer le système de financement actuel ». Ainsi, le directeur des ARS sera nommé en conseil des ministres. Par ailleurs, l’ARS sera coordonnée par un directoire de 6 personnes, un conseil de surveillance (25-30 personnes). « L’enjeu est de réussir la deuxième révolution de la santé publique », rappelle André Cicolella, expert à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques. « J’espère que l’ARS ne donnera pas lieu à 22 sécurités sociales, qu’il y aura une égalité des soins », s’inquiète Guy Rambaud, président de la CPAM de Gironde. « Je ne voudrais pas que les ARS se traduisent par un transfert de charges au détriment des collectivités territoriales », renchérit Gérard Gouzes, président de la Communauté de communes du Val de Garonne. Paul Veersé, pour sa part, le président du CISS, collectif des usagers, regrette que « la refonte des institutions ne soit pas une refonte totale du système ». Les Agences régionales de santé devraient être créées d’ici 2010.

Crédit photo : Dessin Arawak, Scénario Arthur Wneir 

Nicolas César

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