La région Aquitaine s’engage (306 millions d’euros) pour la LGV Tours-Bordeaux


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Publication PUBLIÉ LE 26/10/2010 PAR Joël AUBERT

Alain Rousset et sa vice-présidente en charge des finances, Isabelle Boudineau, avaient commencé à déminer le terrain, en fin de semaine dernière, en renvoyant sur l’Etat et sa réforme de la fiscalité locale en cours, la responsabilité des choix difficiles que l’Aquitaine allait devoir faire pour tenir ses engagements. (cf aqui.fr du 24/10). Traduction en séance plénière ce 25 octobre : la décision confirmée d’augmenter la TIPP, ce que la loi de finances de 2010 a rendu possible pour les régions dès lors qu’elles s’engagent en faveur des infrastructures ferroviaires et fluviales. Cette décision a pour conséquence la levée d’une ressource nouvelle estimée à 33 millions d’euros. Isabelle Boudineau ne s’est d’ailleurs pas fait faute, en séance, de revenir sur ses propos du 23 octobre, rappelant que la réforme de la fiscalité locale aura fait perdre à l’Aquitaine de l’ordre 250 millions d’euros. Certes, la Région pourra compter sur le produit de la CVAE, cette fameuse Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises, succédané de la taxe professionnelle mais son taux, fixé au niveau national, reste soumis au bon vouloir de l’Etat qui, rappelons-le, a décidé de geler pour trois ans ses dotations. L’approche, certes technique mais volontairement politique, quand on sait la pugnacité avec laquelle Alain Rousset dénonce cette recentralisation voulue par Nicolas Sarkozy, ne pouvait pas rester sans réaction. Au nom de l’UMP, Dominique Ducassou a invité l’exécutif de la région à réduire ses dépenses de fonctionnement et s’est interrogé, en particulier, sur l’opportunité de poursuivre, au niveau actuel, les investissements en faveur de l’Université. Débat ouvert qui se prolongera nécessairement au moment du vote du budget, en décembre prochain.

Reste que la Région a voté, largement, en faveur de l’engagement d’un financement à hauteur de 306 millions d’euros pour la Ligne à Grande Vitesse Tours Bordeaux. Un choix qui ne pouvait pas satisfaire les écologistes (lire ci-dessous) mais a réuni PS, UMP et Modem. La Région qui avait, heureusement, poursuivi sa politique de désendettement, a conservé une capacité d’emprunt qui l’autorise à monter en première ligne sur la LGV. Le débat politique autour de pareille implication a connu quelques forts moments de vérité. C’est ainsi que le maire de Barsac, Philippe Meynard, Modem, a expliqué les raisons de son vote : « je comprends mieux que quiconque le trouble que représente un tel projet pour les populations, pour les villages, et en particulier pour deux, voire trois villages de la communauté de communes dont j’assume la présidence, je n’oublie pas non plus les villages un peu plus loin, en s’enfonçant dans la lande Girondine. Mais, pour que les choses soient très claires, je suis malgré tout philosophiquement et politiquement favorable à la LGV; je voterai donc pour le cofinancement de la Tours-Bordeaux. C’est à mon sens un rendez-vous avec l’histoire, et nous n’avons pas le droit de le rater. »

« Europe Ecologie-Les Verts s’explique »
Dans un communiqué signé Monique De Marco, vice-présidente du conseil régional, les élus du groupe Europe Écologie – Les Verts, expliquent notamment qu’ils  » ont voté contre ladélibération concernant la Ligne à Grande Vitesse Tours-Bordeauxestimant que d’un point de vue économique, social et écologique leprojet était inutile. Ils appellent à la mise en place d’un grandplan rail, égalitaire et socialement juste pour tous les aquitains, oùqu’ils aient besoin de se déplacer sur les territoires.

Le groupeEurope Écologie – Les Verts a contesté le fait que cette ligne seraitd’intérêt général. Elle sera payée par tous et réduira la capacitéfuture de la Région à améliorer le réseau ferré actuel, donc le traindes déplacements quotidiens pour les habitants de la Région Aquitaine. LesLignes à Grande Vitesse feront rouler des trains à très grande vitessequi seront utilisés par une partie de la population qui en aura lesmoyens, laissant aux autres un réseau ferroviaire à moderniser. Maisavec quels moyens pourra se faire cette modernisation ?

Noussommes favorables au train comme moyen de déplacement au service du plusgrand nombre. C’est la seule façon parvenir à la reconversion del’économie que nous souhaitons. »ajoute-t-il.

Langue basque : Vif plaidoyer, lors de cette session, de Jean-Jacques Lasserre, ancien président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, en faveur de l’enseignement en immersion de la langue basque. M. Lasserre a rappelé que les ikastolas, reconnus par le ministère de l’Education Nationale, scolarisaient aujourd’hui plus de 2.200 élèves de la maternelle à la terminale. Il a souhaité que le Conseil régional, pour ce qui relève de sa compétence en matière de lycées, s’engage lui aussi, pour « le projet novateur » de construction à Biarritz d’un lycée neuf et d’un internat, comme le département l’a fait, au bénéfice du collège Pierre Larzabal de Ciboure ou le fera demain à Cambo. 

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