La saison estivale approche, les interdictions de consommer des d’huîtres du bassin d’Arcachon reprennent…


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/04/2011 PAR Nicolas César

Les résultats des analyses effectuées par le réseau de surveillance de l’Ifremer ont conduit le préfet de la Gironde à interdire à compter de jeudi la pêche, le ramassage, le transport, le stockage, la purification, l’expédition, la distribution et la commercialisation en vue de la consommation humaine des huîtres en provenance du banc d’Arguin », indique le communiqué de la préfecture. Cette décision fait suite à la détection de toxines lipophiles au-delà du seuil de sécurité sanitaire défini. En effet, les fortes chaleurs amènent souvent le développement d’algues. Cette interdiction reste valable tant que deux résultats consécutifs d’analyse de l’Ifremer attestant du retour à la normale de leur qualité sanitaire n’auront pas été constatés.

Le wharf en question
Par ailleurs, le banc d’Arguin, qui est situé à l’entrée du bassin d’Arcachon, entre la dune du Pilat et la pointe du Cap-Ferret, sur la commune de La Teste de Buch, se trouve à quatre kilomètres du wharf. Construit en 1974, le wharf de La Salie déverse chaque jour soixante mille mètres cubes d’eaux usées, à seulement quatre cents mètres de la plage. Dans son documentaire, « Le bassin d’Arcachon, un paradis menacé », sorti récemment en salles, le photographe local, Stéphane Scotto, alerte sur cette situation. Ce n’est pas par hasard que les élus ont décidé d’implanter deux nouvelles stations d’épuration d’eau plus performantes, inaugurées en 2007 par l’ancien ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, et son prédécesseur, Alain Juppé. Ceci étant, elles ne règlent pas tous les problèmes. Elles ne peuvent pas traiter les produits chimiques contenus dans les lessives, les produits d’entretien et autres médicaments. Quant à l’usine de papier kraft implantée à Biganos dont les rejets sont contrôlés régulièrement elle utilise également, après traitement des eaux, le wharf.

On rappelera qu’une immense décharge à ordures à Audenge a été fermée en 2007. Même si une entreprise de dépollution a été décidée, il subsiste malgré tout des centaines de sacs d’amiante laissés à l’abandon, quoique protégés sous un hangar, une benne renfermant des déchets radioactifs qui dorment en attendant d’être évacués !

A l’évidence, la pollution du bassin a augmenté
A cela, il faut ajouter l’utilisation massive des pesticides ces dernières années, notamment pour la culture du maïs.  Tout ceci a amené une nouvelle espèce de spartine, plante qui contribue à l’envasement du bassin. Or, les vases renferment toute la pollution liée au nautisme. Si l’hiver est calme, l’été, 12 000 bateaux naviguent dans les eaux du bassin. Et, environ 70 % sont équipés de moteurs et certains ont une coque encore peinte avec de la peinture « antifouling », contenant des produits chimiques très nocifs pour le milieu marin. On estime que chaque été, ce sont entre 10 000 et 23 000 litres de peinture qui polluent le bassin ! Sans oublier les rejets de carburant, soit 4 000 litres par saison. Le documentaire de Stéphane Scotto est un cri d’alerte. Les ostréiculteurs s’inquiètent aussi pour leur avenir. Leur production de naissains (bébé huîtres) ne cesse de s’effondrer depuis quelques années. C’est la preuve évidente que la qualité des eaux diminuent. Il devient urgent que les élus du bassin réagissent pour endiguer cette pollution croissante.

                                                                                                                         Nicolas César

Crédit photo : AAPRA (Association Aquitaine de Promotion Agroalimentaire)


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