Landes : Emmanuelli réélu sans surprise

Pour ce premier round d’observation en plénière du Conseil départemental fraîchement élu, tous ont promis de travailler dans le respect et la sérénité. Après les applaudissements nourris des nombreux élus de gauche et spectateurs du balcon, et ceux plus mesurés de Geneviève Darrieussecq et des conseillers de droite au moment de sa réélection, Henri Emmanuelli qui dirige le département depuis 1982, a commencé par remercier les Landais pour leur mobilisation (55,27% de participation, près de 5 points au-dessus de la moyenne), saluant la nouvelle parité de l’assemblée (15 femmes contre 5 jusqu’alors), et le fort renouvellement des élus (21 nouveaux sur 30).

SérénitéLe député a aussi tenu à rassurer ses collègues sur les futures compétences de l’assemblée : « je ne vois pas de quoi on va être amputé », a-t-il dit, y compris sur le transport scolaire pour lequel entre la gratuité et la régie départementale landaise, « je pense que la nouvelle région n’ira pas s’encombrer de cette problématique-là ».

En venant au travail de l’assemblée landaise, l’ex-premier secrétaire du PS dont la main-mise sur les décisions a été pointée en campagne par la droite, a souligné avoir « l’habitude de travailler dans un climat de sérénité » : « tout le monde sera associé à la gestion du département, comme ce fut le cas par le passé », et « il n’y a pas de services à la carte pour une raison simple : tous les dossiers passent en commission permanente » où l’opposition est représentée.

Cette commission qui siège une fois par mois et traite des affaires courantes, a d’ailleurs également été élue jeudi, et à l’unanimité puisque la droite a été associée à sa composition. Ont été nommés : Xavier Fortinon, Monique Lubin, Dominique Coutière, Odile Lafitte, Yves Lahoun, Muriel Lagorce, Jean-Luc Delpuech, Rachel Durquety, Paul Carrère, Catherine Delmon, Olivier Martinez, Dominique Degos, Mathieu Ara, Geneviève Darrieussecq, Lionel Camblanne, Marie-France Gauthier, Alain Dudon et Chantal Gonthier. Les neuf premiers sont désignés vice-présidents, les six derniers représentent, eux, l’opposition. Le détail des commissions intérieures ne sera voté que le 17 avril.

RésistancePour le Front de gauche, Jean-Marc Lespade (PCF) a ensuite pris la parole pour affirmer que « c’est sans langue de bois », en étant « exigeant et constructif que nos trois élus entendent prendre toute leur part au sein de cette assemblée », le tout dans un esprit de résistance aux politiques gouvernementales.

Félicitant M. Emmanuelli pour sa réélection, Mme Darrieussecq a, elle, dit ne pas concevoir « l’action publique comme l’affrontement permanent mais plutôt comme une co-construction » : « ce n’est qu’avec un travail complémentaire que nous arriverons peut-être à convaincre les électeurs du Front national que les élus peuvent être efficaces quand ils sont dans une dynamique centrée autour du bien de la population ». Pour la maire MoDem de Mont-de-Marsan, il faudra, dans un esprit « apaisé », « développer des politiques qui apportent des solutions à la population » en matière de vieillissement, d’équilibres territoriaux, de maîtrise foncière, de maintien et de créations d’emplois.

Ce à quoi M. Emmanuelli a répondu pour clore les débats de la matinée, que « pour créer de l’emploi, il faut bien monter des projets », que ce soit dans l’agroalimentaire avec AgroLandes, ou le tourisme avec le pôle golfique de Tosse. Une dernière idée lourdement critiquée par la droite lors de la campagne électorale…