Le Béarn, ce n’est pas qu’une sauce, Henri IV, et Bayrou


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 11/07/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

Cette démarche  a été présentée à Pau lors d’une soirée « prise de contact » qui a rassemblé près de 300 personnes.  Les maires d’Orthez et d’Oloron s’y sont retrouvés aux côtés de personnalités comme le sénateur Jean-Jacques Lasserre, ancien président du Conseil général, et le député Jean Lassalle. Peu de socialistes par contre. Même si l’un d’entre eux, Stéphane Coillard, conseiller général de Morlaàs, se disait intéressé par toute initiative permettant de mieux mettre en lumière ce territoire de plus de 350 000 habitants.

Un pays que beaucoup ignorent

En fait, l’idée n’est pas nouvelle. En 1997, une association Béarn XXIe siècle avait déjà vu le jour, sans guère de résultat. Mais François Bayrou n’en démord pas. A notre époque de mondialisation, les gens sont « en mal d’identité » et la compétition engagée entre les territoires ne peut être gagnée que si l’on a quelque chose à défendre. Or le  Béarn, miné par ses divisions, a disparu du paysage collectif. Au point qu’une étude a montré que bon nombre de Français le décrivent en trois images : une sauce, qui n’a en réalité rien de local puisqu’elle a été inventée dans la région parisienne, la figure d’Henri IV, et la notoriété acquise  par un certain… François Bayrou . Ce qui, estime-t-il, est loin d’être suffisant.

L’exemple du Pays Basque

Dans le même temps, rappelle l’élu palois, « le Pays Basque a fait depuis trente ans un travail extrêmement puissant d’identité et de solidarité. » Un exemple à méditer pour des Béarnais. D’autant plus que leur territoire ne manque pas d’atouts. Son histoire est riche : « Il y a mille ans, nous avons vu naître ici  la première démocatie du monde moderne. Une société où les laboureurs avaient les mêmes droits que les rois. » Son économie possède plusieurs fleurons :  un des plus grands centres mondiaux de recherches en sciences du sous-sol avec Total, le leader mondial des moteurs d’hélicoptères qu’est Turbomeca, des entreprises capables de fabriquer le train d’atterrissage d’Airbus, un puissant complexe chimique sur le bassin de Lacq, un centre hospitalier pouvant assumer des missions habituellement attribuées aux CHU etc.

Autant de points forts qu’une seule ville ou une seule communauté d’agglomération ne peut pas mettre en avant à elle seule, estime François Baurou. D’où la nécessité pour tous les acteurs du territoire de faire preuve de « solidarité active ». Y compris lorsqu’il s’agit de faire taire les « guerres de religion », pas vraiment anecdotiques, engagées sur la bonne façon d’écrire l’occitan ou le béarnais.

Un territoire miné par ses divisions, y compris linguistiques

Parler d’une seule voix

Dans la salle, le discours a été applaudi. Et quelques idées ont commencé à émerger : lancer un slogan « fabriqué en Béarn », voir une licence en occitan être préparée à l’université de Pau (comme le basque l’est déjà à Bayonne),  faire front commun autour d’un projet de désenclavement, organiser un événement auquel le nom du territoire serait automatiquement associé etc.

 Bref, parler d’une seule voix. Mais aussi se montrer fier de ses racines a renchéri le maire de Pau.Avant de donner une volée de bois vert aux slogans anglophones imaginés récemment par les professionnels du tourisme afin de séduire une clientèle  essentiellement locale : « Béarn touch » et « Be Béarn, be yourself ». « Je comprends très bien qu’on parle anglais à des Anglais. Moins quand on s’adresse à des Toulousains ou des Bordelais. Considérer que le Béarn c’est ringard, c’est faire preuve d’une haine de soi profondément pénalisante»

Rendez-vous en septembre

Une « association pour le pays de Béarn » verra le jour pour exprimer tout cela, et définir des objectifs. Elle comprendra des commissions ayant par exemple pour thème l’économie, la formation, la culture et la langue, les sports, l’urbanisme, l’université, et elle se réunira fin septembre. Quant au « soupçon politique » qui pèse sur le projet, François Bayrou l’écarte d’un revers de manche.  « Il faut le désamorcer. La seule chose qui compte, c’est d’avancer. Ceux qui ne sont pas là viendront». Affaire à suivre.

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