Engagée, intègre, indépendante, résolue, audacieuse, anti-conformiste pourraient être les mots clefs permettant de définir Françoise Verchère venue répondre, en chair et en os, aux spectateurs de l’Utopia, qui n’étaient, ce soir là, ni à un meeting, ni à un concert de soutien, ni indifférents à la charge d’élue. A j-3 du premier tour des Régionales, la protagoniste du film* réalisé par Luc Decaster personnifiait l’animal politique, ce serviteur, cette courroie de transmission entre les citoyens et l’état, sous sa forme la plus humaine, sensible et volontaire dans un contexte souvent kafkaïen.
Portrait de femme sans groupe
Véritable leçon d’instruction politique et civique, filmée sur une année ; vécu d’une élue s’efforçant de résoudre l’équation entre l’intérêt collectif et individuel de ses concitoyens au prisme de ses convictions, le parti pris du réalisateur est clair : glanner des bribes de vie et nous faire partager le quotidien de Françoise Verchère en situation, en confidences ou en silence. Frappée par la perte d’un être cher, tout juste évoquée au détour d’un discours, la blessure et la solitude sont perceptibles, voire accentuées par Luc Decaster, et expliquent les doutes et les remises en questions de Françoise l’insurgée. Mais qu’on se rassure, il y a une vie après la mandature de maire, délaissée pour ne pas sombrer dans la sclérose, et le désencartement du PS pour incompatibilité d’orientation. Françoise Verchère est aujourd’hui conseillère générale du canton de Rezé, vice-présidente du conseil général de Loire-Atlantique déléguée à l’environnement (élue sur son seul nom) et vient de commettre un livre politique des plus drôles (si, si c’est possible !) intitulé : « Dictio-maire, petit traité à l’usage des citoyens curieux »… Il en reste.
« Etat d’élue » sera projeté plusieurs fois jusqu’au 28 mars à l’Utopia. Pour les horaires, se référer à la gazette.
Isabelle Camus