Le Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) passionne les conseillers généraux des Pyrénées-Atlantiques.


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Publication PUBLIÉ LE 23/10/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Les dirigeants espagnols tapent du pied de l’autre côté des Pyrénées. Ils piaffent d’impatience de dépasser la frontière qui les sépare du reste de l’Europe.Après Jaca-Sabiñánigo, les axes Sabiñánigo – Huesca et Pampelune-Huesca vers Saragosse, arrivent à maturité. Aussi, la construction à Saragosse d’une  » plate-forme logistique intermodale  » , qui sera l’une des plus importantes d’Europe, a ébahi Jean-Jacques Lassalle, président du groupe Modem au Conseil général qui est sceptique quant aux promesses et aux capacités de la ligne Pau-Canfranc. Il se demande comment une armada de camions pourrait passer par une ligne de chemin de fer qui a un aspect plus patrimonial et environnemental que véritablement productive. Bernard Uthurry, vice-président de la Région en charge des transports, est persuadé que le ferroviaire peut répondre massivement au Tout routier.« La Pau-Canfranc permettrait de conjuguer à la fois le transport de voyageurs et le transport en vrac entre l’Aragon et le Béarn. une alternative expérimentale à la Traversée centrale des Pyrénées qui coûte des dizaines de milliard d’euros » , explique-t-il modestement avant d’admettre que le ferrovaire à des limites : « Même si on améliore le réseau ferroviaire, il faut aussi améliorer le réseau routier ». Se pose alors la question de l’aménagement de la route Pau-Oloron, à l’ordre du jour du Conseil général le 19 décembre.

La LGV, une corne d’abondance qui ne convainc pas autant les Basques que les Béarnais.
Du côté français, L’État investit sur les vingt prochaines années près de 260 milliards d’euros, les deux tiers dans le ferroviaire. On devrait connaître le tracé définitif de la LGV début 2012. Elle devrait « irriguer l’Aquitaine », selon Bernard Uthurry, « et fertiliser les territoires ». Mais cette corne d’abondance oppose les Basques et les Béarnais. On aurait tendance à croire que les Basques n’en veulent pas. Par exemple, M.Iriart, conseiller général de St Pierre d’Irube, appelle au bon sens, quand il est question de traverser 25 km de zones sensibles. De l’autre côté, les Béarnais qui se sentent enclavés au pied des Pyrénées n’en démordent pas : dans une situation de concurrence territoriale, la LGV est une question de survie. Mais chaque maire considère que sa place et son clocher méritent une gare. M.Duchâteau, élu palois, plaide pour une halte dans les Landes pas plus. M.Molaire, le maire d’Orthez, n’envisage pas la LGV sans une desserte du Béarn des Gaves. Jean-Jacques Lasserre, maire de Bidache, entre le Béarn et le Pays-Basque, tente de synthétiser sans se prononcer sur le sujet épineux de la traversée du Pays-basque. « Le projet actuel est celui auquel on tient le moins. L’observatoire tranchera pour savoir où passe le plus de camions, mais le Département doit prendre la bonne impulsion » , plaide-t-il. Le représentant de l’État présent au Conseil général, quant à lui, tape en touche. «  L’Etat n’a pas choisi d’itinéraire. Il doit y avoir un débat public sur les quatre scénarios, les choix seront respectés » , promet-t-il. Faudrait-il que la LGV passe par le Béarn pour que les Basques en veuillent ? Bernard Uthurry tente de convaincre les collectivités basques de payer, essayant tant bien que mal d’assurer la réciprocité du paiement, car la ligne à grande vitesse n’arrivera pas à Bordeaux par magie.

photo : RFF / tous droits réservés

Olivier Darrioumerle

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