Le logement des jeunes en Aquitaine : entre précarité et parcours initiatitique vers l’âge adulte


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/03/2011 PAR Solène MÉRIC

« Quand on interroge les jeunes sur leur représentation du logement, les réponses sont spontanément négatives : « taudis », « inaccessible », « garants », « soucis »… » Voilà le constat d’Aurélie Guenant, experte qualitativiste, dans son étude menée à la demande de la région entre le 17 janvier et le 9 février 2011, auprès de 60 jeunes aquitains. Pourtant, si l’approche est négative et source d’inquiétudes profondes, l’aspiration à un « chez soi » est forte car synonyme de « fierté », de « réussite », d’« indépendance », ou encore de « responsabilité ». En bref, c’est le signe tangible d’entrée dans l’âge adulte. Cela dit, que ces jeunes aquitains soient dans des situations particulièrement chaotiques en rupture avec le cadre familial, ou au contraire soutenus d’une manière ou d’une autre par les parents (pas forcément financière), les problèmes dont ils témoignent sont, à des degrés divers, bel et bien là, avec pour certains des itinérances mouvementés d’appartements en expulsion entre squat et colocation, avec parfois un passage par la case de la rue.

Emploi-logement: le cercle vicieux
La première barrière de l’accès au logement, c’est l’emploi. Or sur ce thème, les jeunes ne sont pas non plus les mieux lotis. Laurie 21 ans en témoigne : « Notre dossier pour des locations est laissé sur le coin du bureau, mon copain est intérimaire et moi je n’ai pas d’emploi ». Emploi et logement forment le « cercle vicieux » du jeune qui a soif d’indépendance : « sans logement, pas d’emploi mais sans emplois, on ne trouve pas de logement ». La faute au double verrou « caution-garants » exigé par les bailleurs, et ce, même si le loyer pourrait être accessible au candidat à la location. Autre frein : le hiatus entre l’offre de logement et les besoins réels des jeunes : «on leur demande d’être de plus en plus mobiles, que ce soit pour leur travail ou leur formation; le plus souvent ils ont donc besoin de logements à courte durée, là où le système de location priorise la stabilité, le durable, le rigide… » constate Aurélie Guenant.

Hébergement des saisonniers dans les internats de lycéesLe futur site internetrégional destiné au logement des jeunes
Une situation qui, si elle est déjà prise en compte par les foyers de jeunes travailleurs ou les missions locales, fait réagir Stéphane Delpeyrat, Vice-Président du Conseil régional, chargé de la jeunesse et Emilie Coutanceau, la conseillère régionale en charge de la jeunesse et de la vie étudiante. Après s’être attaqué avec succès au logement étudiant (3200 places créées en Aquitaine entre 2006 et 2011 et 1400 logements rénovés), c’est maintenant le tour du logement des jeunes en général d’être pris en charge au niveau régional, et hors compétence, à coup d’aides financières, et d’expérimentations de nouveaux modes d’habitats. Plus cohérents avec le besoin de souplesse et mobilité de beaucoup de ces jeunes, les élus citent l’hébergement de saisonniers estivaux dans des internats de lycées, ou encore la mise en place, bientôt généralisée sur toute l’Aquitaine, d’un réseau d’hébergement en chambre chez des particuliers. Enfin, dernier outil présenté ce 3 mars : un site internet destiné à dresser l’état des lieux de l’offre « institutionnelle » de logement pour les jeunes et à permettre une plus grande lisibilité quant aux démarches à suivre. Un projet qui se veut à la hauteur des attentes des jeunes; ils avouent eux-mêmes leur méconnaissance des démarches administratives, juridiques voire pratiques d’accès au logement ou à des aides. La mise en ligne du site est prévue courant avril.

Solène Méric

Photo: Aqui.fr

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