Le sénateur socialiste Bernard Cazeau choisit Emmanuel Macron


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/04/2017 PAR Claude-Hélène Yvard

@qui.fr : Vous qui êtes investi  dans la vie politique depuis de nombreuses années, quel regard portez vous sur cette campagne présidentielle  ?
Bernard Cazeau, sénateur de la Dordogne : Nous vivons une campagne très différente de toutes celles que nous avons vécues précédemment. Pour quelqu’un qui s’intéresse à la politique, elle est passionnante car nous avons des choix très différents, des choix d’avenir pour la France en fonction des candidats. Ce qui en fait la spécificité, c’est qu’elle est très pertubée par les affaires, au moins sur les deux candidats que sont Marine Le Pen et François Fillon. Il ne faut pas pour autant mettre de côté les programmes. Ils sont  pour la plupart très élaborés et présentent des choix très différents pour l’avenir de notre pays. Les propositions de François Fillon sont drastiques et vont faire souffrir encore plus les Français et aggraver encore plus les problèmes de pauvreté. Celles de Benoît Hamon ne sont pas réalistes. Quant à Jean Luc Mélenchon, même s’il est sur une dynamique, il veut passer deux ans à changer la République pour passer de la Ve et à la VIe République. Pendant qu’on fait cela, on ne peut pas prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays de l’ornière. 

@qui.fr : Contrairement à vos amis socialistes, vous ne soutenez pas Benoît Hamon. Quelles en sont les raisons ?
Bernard Cazeau :
Normalement, j’aurais du soutenir le candidat du parti socialiste. Je reste de gauche avec des convictions de gauche.  Les primaires ont été une erreur. Je n’ai jamais été favorable à la primaire, même si je me suis exprimé. (NDLR- Bernard Cazeau a voté Vincent Peillon, l’ancien ministre de l’Education nationale). C’était au parti de décider. C’est un système américain qui n’est pas adapté à la France. C’est la première fois que je vois un candidat dont les orientations politiques n’ont pas été discutées et non pas fait l’objet d’un accord de congrès. C’est pour cela que je ne l’ai pas soutenu. Je suis absolument contre la philosophie du travail développée par Benoît Hamon. Cela va à l’encontre de ce que j’ai défendu toute ma vie , le chemin de la rigueur, de l’économie, du travail et de la redistribution en fonction de ce que l’économie vous a rapporté. Les Français n’attendent pas des aides mais des solutions pour trouver un travail qui leur permette de vivre et de s’exprimer dans la vie. En plus, Benoît Hamon, a pourri le quinquennat de François Hollande. Quand on a été capable de voter une motion de censure contre son propre gouvernement, c’est que l’on tient peu compte de la discipline de parti, qu’il préconise aujourd’hui pour les autres vis à vis de lui. 

« Les vieux schémas sont morts »

 @qui.fr : Quelles sont vos impressions sur Emmanuel Macron ? Est il capable de l’emporter et d’avoir une vraie majorité  s’il est élu ?
Bernard Cazeau. Emmanuel Macron est jeune et il est expérimenté et convaincant. Il a été ministre et il a montré ce qu’il savait faire à travers des lois qu’il a proposées. Surtout, il s’agit d’un homme qui tente de rompre avec le manichéisme droite / gauche, qui nous a pourri la vie,  en tant que parlementaires, pendant cinq ans. Un coup,  c’est la droite, et on supprime ce qu »a fait la gauche. Un coup,  c’est la gauche, et ont supprime ce qu’a réalisé la droite. Ce n’est pas comme cela que la France peut avancer. Emmanuel Macron compose à la fois une option basée sur l’économie et sur le travail qui convient tout à fait à la philosophie que j’ai sur le travail. Il est attaché à l’Europe, c’est important vis à vis de nos partenaires comme l’Allemagne.  Je pense que notre pays est dans un tel état d’endettement, de contraintes, et de chômage, qu’il faut trouver des solutions nouvelles. On ne peut pas continuer sur des options anciennes qui font que la moitié de la France gouverne contre l’autre moitié. Le schéma gauche / droite tel qu’il est vécu est dépassé. Les vieux schémas sont morts. 
S’il est élu, Emmanuel Macron aura une majorité.  Nos concitoyens sont réalistes. C’est Mitterrand qui le disait, si les Français élisent un président, c’est pour lui donner une  vraie majorité. Cela s’est toujours vu au cours de la Ve République, depuis De Gaulle. C’est un argument d’opposants, d’autant que chez Macron,  il y a une grande partie de gens de gauche, du centre et même certains du centre droit qui peuvent construire une majorité de projet.

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