Les contrats de partenariat public-privé : Eclairage sur le mode de financement du nouveau stade


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/06/2013 PAR Cyril Champ

Deux paramètres peuvent motiver le lancement  d’un PPP, l’urgence et la complexité d’un projet. A Bordeaux tout a commencé en 2008 par le rapport de la commission Séguin en amont de la candidature française à l’Euro 2016. Les stades français ne répondant plus aux exigences liées à l’organisation de grands événements, la participation de certaines villes fut conditionnées à la création de nouvelles enceintes, comme à Bordeaux. A cette époque, les Girondins connaissent une réussite sportive exceptionnelle. L’actionnaire majoritaire M6 se lance dans le financement du nouveau stade avec pour horizon, une livraison en 2015. Le club s’engage à hauteur de 100 millions d’euros sur les 185 du budget total. Le reste sera à la charge des collectivités (Ville, Région, CUB).

La Ville de Bordeaux, propriétaire du terrain, décide de céder à la mode du PPP. Dans le but de mutualiser les compétences dans la conception, la construction et l’entretien d’un produit complexe, de grandes entreprises du BTP sont auditionnées afin de faire progresser le projet dans ses spécificités. Le groupement Vinci/Fayat est retenu à l’issue d’un dialogue compétitif de 6 mois. Cette étape aura permis de fixer les engagements concrets du partenaire privé sélectionné pour l’élaboration de l’enceinte. Et chaque oublie prend le risque d’être sanctionné par le bâtisseur. Au grand stade de Lille, la demande de bancs de touches « homologués » sans autre précision a permis à Vinci de s’épargner l’achat d’équipements professionnels. Celui-ci s’est contenté d’installations amateurs tout en répondant strictement aux termes du cahier des charges.

Un crédit de 30 ansAu terme du processus, un contrat sur 30 ans fut signé liant la Ville au partenaire privé. La redevance s’élève ainsi à 7,90 millions d’euros par an, dont 3,85 millions reversés par les Girondins. Un dispositif bénéfique à court terme pour le public. En attendant son remboursement complet, le stade sera géré par le groupement privé « Stade Bordeaux Atlantique » émanation de Vinci et Fayat, alors que la collectivité pourra étaler ses paiements. L’apport initial du club s’élève à 20 millions d’euros. La gestion au quotidien du site par le constructeur/gestionnaire doit permettre à la ville de récupérer une installation à l’état neuf au terme du contrat. Quant à l’après, il est difficile pour les acteurs actuels d’évoquer les coûts pour la puissance publique.

Ce montage permet-il de certifier un rapport avantageux avec les procédures habituelles (marchés publics, délégation) ? Difficile à dire. Le principe même du financement par les collectivités d’une installation n’ayant pas pour objet d’assurer une mission de service publique interroge. D’autre part les exemples désastreux d’enceintes financées à l’aide d’uun PPP (Le Mans, Grenoble), par des clubs aujourd’hui retombés au niveau quasi amateur, rappellent qu’un désengagement des Girondins en cas de relégation à un niveau inférieur n’est pas impossible. Pour assurer la cohérence financière présente, la municipalité table sur les économies réalisées sur le stade Chaban Delmas (2 millions par an) et la future vente du nom du stade (naming), évaluée à 15 millions d’euros. 

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