Les élections cantonales dans les Pyrénées-Atlantiques: Pau-centre et Bayonne-Ouest, au coeur d’une castagne politique historique


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/03/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques pourrait basculer à gauche aux prochaines élections cantonales. Un tournant historique puisqu’il est présidé depuis 35 ans par des hommes de droite. L’équation est simple : 26 cantons sont renouvelables, 15 à gauche et 11 à droite dont Pau-centre et Bayonne-Ouest, les deux cantons PS passés Modem le soir où la gauche, à l’avantage de deux sièges, croyait fêter sa victoire aux élections cantonales de 2008. 26 partout, égalité, balle au Centre. C’est sur un plateau, mais la mort dans l’âme, que Jean-Jacques Lasserre, président centriste de l’alliance UMP-Modem et du Conseil général, cédait son bureau à son allié UMP Jean Castaings. Le conseiller général  du canton de La Bastide-Clairence, doyen tous courants politiques confondus, est alors élu président au bénéfice de l’âge.

Une reconquête menée sous la bannière de l’éthique politique
« Jo » Labazée, chef de file PS, mène ses troupes à la reconquête sous la bannière de l’éthique politique face à une alliance Modem-UMP, de l’ancien président, Jean Jacques Lasserre qui juge la gauche locale, assujettie à la rue de Solferino, coupable de vouloir gonfler les élections cantonales d’un enjeu national.
Le président de l’alliance UMP-Modem se base sur son bilan équilibré au niveau local pour désamorcer les inévitables rapprochements avec le gouvernement UMP. Mais réduire les élections cantonales aux frontières des Pyrénées-Atlantiques ne suffit pas à Josy Poueyto pour être réélue dans le canton de Pau-centre. La transfuge du PS doit faire le grand écart entrela proximité à la terre, si chère à Jean-Jacques Lasserre, et la vague nationale actuelle en faveur de la gauche. Héritage socialiste aidant. Au PS, on parle de trahison. Battre Josy Poueyto dans le canton de Pau-centre est une question d’honneur. « Une question d’éthique », corrige Georges Labazée. Du côté de Bayonne, Monique Larran-Lange a déjà perdu la confiance de Jean Grenet, le maire UMP de la ville. Ce dernier a poussé dans la bataille son champion, le docteur Gouffrant, adjoint à l’urbanisme, qu’il considère comme seul capable de battre son ennemi intime, Yves Ugalde, déjà candidat aux municipales de 2014. Un doublon dont la gauche bayonnaise espère tirer parti. Mais en Béarn, bien malin celui qui pourra prédire l’issue du duel entre Josy Poueyto et Stéphanie Maza, candidate socialiste dans le canton de Pau-centre.

Une certaine Josy Poueyto
Bien que la liste d’Alain Rousset ait frôlé dans ce canton les 35 % au 1er tour des régionales de 2010, Josy Poueyto conserve une précieuse proximité avec les Palois du centre-ville qu’elle entretient, jour après jour, par une campagne de porte-à-porte intensive. Contre Stéphanie Maza, favorite de la nouvelle équipe de la place Royale, l’ancienne adjointe d’André Labarrère, malgré sa désertion des rangs du PS en 2008, séduit encore un certain électorat de gauche.
En se ralliant en mars 2008 au panache blanc de François Bayrou, qui passait plus de temps à Paris que dans les bureaux du Parlement de Navarre,Josy Poueyto espérait prendre en réalité le pouvoir à la mairie de Pau. Quitte à gâcher la victoire historique de ses anciens amis au Conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Rappelons qu’en 2008 les élections municipales et les élections cantonales avaient été regroupées à cause des élections présidentielles et législatives de 2007. Mais résultat des courses : François Bayrou a été torpillé depuis l’Elysée par la liste d’ouverture UMP-PS de l’ex fabiusien Yves Urieta maire de circonstance au lendemain de la mort d’André Labarrère. Et la même semaine, ajoutant l’insulte à la douleur, Josy Poueyto devait voter au troisième tour des élections cantonales pour Jean Castaings, le doyen UMP, élu grâce à elle au bénéfice de l’âge à la présidence du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques.
Difficile à cette heure d’écrire l’histoire. Ce n’est qu’à la fin des élections cantonales de 2011 que l’ancienne adjointe d’André Labarrère obtiendra la récompense de tous ses efforts ou paiera le prix de son pari malheureux. Car la politique veut que ce soit toujours, à la fin de la bataille, les vainqueurs qui écrivent l’histoire.   

photo : OD pour Aqui

Olivier Darrioumerle

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