Les langues de l’Europe ou le prix de l’élargissement ?


Malgorzata Handzlik, députée polonaise au Parlement Européen, invitée d?honneur du 62ème congrès Espérantiste de SAT-Amikaro, organisé au Centre de La Promotion Sociale d?Artigues-près-Bordeaux du 7 au 10 avril, dévoile une Union Européenne de plu

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Publication PUBLIÉ LE 10/04/2007 PAR Catherine Boulanger

En prononçant son discours entièrement en Espéranto, Mme Handzlik a d’emblée attiré l’attention sur le fait que la devise principale de la Communauté Européenne «Unis dans la diversité» est, certes, ambitieuse, mais s’avère en réalité très difficile à appliquer. A l’issue des deux nouveaux élargissements de 2004 et 2007 l’Union est passée de 11 à 23 langues officielles. Le nombre de combinaisons de traduction a ainsi augmenté de 380 à 506. Il faut ajouter encore plus de 3.000 traducteurs assurant le respect du principe d’égalité linguistique au sein de l’Union. Cette égalité est néanmoins très coûteuse. A 274 millions d’euros, les frais de traduction occupent déjà près de 30% du budget annuel du Parlement Européen.

Une langue unique pour l’Europe ?

«L’UE ne sera pas en mesure de garantir la traduction de plus de 27 langues.» souligne Mme Handzlik. Une solution rapide et moins chère s’impose. L’adoption d’une seule langue, qui servirait comme un intermédiaire, permettrait de réduire jusqu’à 90% les coûts de traduction. A la grande déception de tous les participants de ce 62ème congrès national de l’Espéranto à Artigues, l’Union est loin d’opter pour l’Espéranto.
Elaboré en 1887 par un docteur polonais Louis Lazare Zamenhof, l’Espéranto représente pourtant un équilibre entre divers types de langues parlées dans le monde. Avec des règles de grammaire claires et transparentes, aucunes irrégularités, l’Espéranto se transforme très vite en une langue vivante, parlée dans le monde entier. En 1924, l’Académie des Sciences l’énonce comme «le chef d’oeuvre de logique et de simplicité.»
Malgré ces atouts non négligeables, l’Espéranto ne possède aucun statut linguistique officiel au sein de l’UE. «L’essentiel c’est d’abord de rendre les gens conscients qu’une telle langue existe, de les encourager à la découvrir ; une fois cela accompli on pourra réfléchir à l’avenir de l’Espéranto.» remarque Mme Handzlik. Doit-on donc se résoudre à la vision d’une Union parlant uniquement l’anglais ? «Vous croyez que les Français seront d’accord ? Jamais.» a conclu la députée.

Piotr Czarzasty
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