Les pêcheurs d’Arcachon se joignent à la protestation des pêcheurs de La Rochelle contre le prix du gazole


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Publication PUBLIÉ LE 18/05/2008 PAR Nicolas César

Lundi 19 mai, les pêcheurs de La Rochelle entamaient leur cinquième jour de grève pour. Depuis mercredi 14 ,mai, ils bloquent l’accès aux principaux ports de la ville (ports de pêche, de commerce, de plaisance…). Et chaque jour, la colère monte. Samedi matin, les patrons pêcheurs ont organisé, avec quelques véhicules, une opération escargot sur le pont reliant l’île de Ré au continent pour sensibiliser le grand public à leurs difficultés. Hier soir, ils ont encore franchi une étape, en bloquant les trois dépôts de carburant du port de commerce de la Pallice. Car, « nous ne pouvons plus travailler. Aujourd’hui, en sortant en mer, des bateaux, comme le mien (chalutier de 19m50), perdent de l’argent. Avec la flambée du pétrole, je dépense 1 300 euros par jour en gazole. Il faut donc que je rentre pour 1 300 euros de poissons, avant de commencer à payer les charges et les salaires de mes cinq employés. C’est intenable, on ne peut même plus payer les matelots et les fournisseurs ! », tonne Jean-Luc Jauffrais, patron du chalutier, les « Deux tours », et vice-président du comité des pêches à La Rochelle.

Pour les matelots, la situation devient très délicate. Sébastien, 34 ans, père de deux enfants, seule source de revenus de la famille, est touché de plein fouet par cette crise. « J’ai un crédit sur ma maison, sur ma voiture. Avant, je pouvais gagner jusqu’à 3 000 euros nets, mais aujourd’hui, je ne peux pas espérer mieux que 1 300 euros. Avec 1 500 euros de crédits chaque mois, je ne pourrais jamais m’en sortir. D’ici un mois ou deux, c’est fini… », s’inquiète t-il.

« La grande distribution doit réduire ses marges »
Les pêcheurs ne se font aucune illusion. Le prix du pétrole va continuer à augmenter dans les mois et dans les années à venir. Pour Jean-Luc Jauffrais, il n’y a qu’une seule solution : que la grande distribution réduise ses marges. « On ne demande pas une aide ou des subventions de l’Etat . On veut des prix corrects à la vente. Par exemple, aujourd’hui, la langoustine est achetée à 6 euros à la criée. Le mareyeur lui la revend à 8 euros. Et dans la grande distribution, on retrouve la même langoustine à 18 voire 20 euros… Si nos poissons étaient payés deux euros de plus, on pourrait payer notre gazole sans problèmes », explique cet armateur.

Blocage du dépôt pétrolier de Bassens

Dans le même ordre d’idées, Gérard Mesly, pêcheur arcachonnais mandaté sur le dossier gazole par le syndicat des marins d’Arcachon, qui participe au blocage du port de La Rochelle avec 7 autres pêcheurs arcachonnais, a demandé au gouvernement « la mise en place de cours planchers » du poisson pour pouvoir répercuter le coût du gazole. En Gironde aussi, la mobilisation s’organise. Une vingtaine de pêcheurs du port d’Arcachon ont bloqué ce soir (mardi 20 mai) le dépôt pétrolier de Bassens, à proximité de Bordeaux.

De son côté, Michel Barnier, le ministre de l’agriculture et de la pêche, a assuré, dans un communiqué, les pêcheurs de la « mobilisation » du gouvernement à leur égard, « conscient du contexte nouveau et particulièrement difficile dû à l’augmentation accélérée du (prix du) gazole ». Pour en juger, les pêcheurs grévistes, attendent avec impatience le résultat de la réunion prévue mercredi avec Michel Barnier sur le suivi du plan d’aide de 310 millions d’euros en 3 ans pour les pêcheurs français, un plan dévoilé en janvier. Pour l’heure, la France reste dans l’attente d’un accord de la Commission européenne sur ce plan d’aide.

Nicolas César



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