Les policiers déposent armes et téléphones pour de meilleures conditions de travail


Hélène Fiszpan | Aqui
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 08/11/2007 PAR Nicolas César

Hier matin,à Bordeaux, comme dans de nombreuses grandes villes de France, plus de 90% des officiers de police ont déposé leurs téléphones, voire même leurs armes sur le bureau de leur chef, à la prise de service. Le succès du mouvement en dit long sur la colère des gradés de la police nationale, qui ont aujourd’hui le sentiment d’avoir été bernés. "Un mouvement d’humeur rare", a souligné Dominique Achispon, secrétaire général du SNOP,pour qui "cela prouve qu’il y a un réel malaise et que le mouvement ne va pas s’éteindre de sitôt". A l’origine du conflit, un accord signé le 17 juin 2004 avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur sur le passage au statut cadre des officiers de police. Dans ce protocole, il est prévu que le passage des 12 000 officiers de police au statut de cadre au 1er janvier 2008, implique de nouvelles conditions de travail et un autre régime indemnitaire.Ainsi, les heures supplémentaires ne devraient plus être comptabilisées, les rappels au service, week-ends et jours fériés, seraient récupérés dans la semaine, sans majoration.

« Travailler plus pour gagner moins… »

A l’époque, le deal était le suivant rappelle Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint de Synergie Officiers : « nous avions accepté le principe d’une réduction du nombre des officiers, 18 000 en 1995, 14 800 en 2004, 12 000 aujourd’hui, 9 000 en 2012, en échange d’une valorisation et d’une augmentation. C’était ça la philosophie de Sarkozy : moins de fonctionnaires mais mieux payés." Or, les compensations financières sont très loin de ce qui était attendu : de 50 à 100 euros par mois, selon les grades, d’ici à cinq ans, de 15 à 17 euros dans l’immédiat. Pour certains policiers, qui tiennent à garder l’anonymat, il s’agit en fait de « travailler plus, mais pour gagner moins… ». Malgré l’ampleur de la mobilisation, les propositions de l’administration restent très insuffisantes, selon les syndicats.Elle propose seulement un maintien des 30% d’augmentation de la prime de commandement sur 5 ans. Sur la garantie du temps de travail, une réunion avec les syndicats est prévue dès la semaine prochaine. Désormais, les officiers de police attendent une réponse du politique. Et si elle ne vient pas, ils envisagent de faire descendre leur famille dans la rue (car ils n’ont pas le droit de faire grève eux-mêmes) le 15 novembre, le jour où le président de la Républiquedoit présenter à 1 800 policiers et gendarmes lors d’une grande réunion ses "grandes orientations pour la sécurité". Mais, hier, nous avons appris que cette réunion a été repoussée à une date ultérieure…

Nicolas César

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle !
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles