Madrelle : « Supprimer le département est un attentat à la République »


Simon Barthélémy / Rue 89 Bordeaux
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/09/2014 PAR Pierre Sauvey

Alors que Manuel Valls a confirmé mardi lors de son discours de confiance devant l’Assemblée Nationale, que les élections cantonales se dérouleront au mois de mars 2015, le président du Conseil général de la Gironde Philippe Madrelle se dit confiant pour l’avenir des départements. Invité du Club de la Presse de Bordeaux lundi, il s’est livré à un nouveau plaidoyer en faveur des conseils généraux et de leur action. Il emploie même une formule choc : « supprimer les départements est un attentat à la République » !

 Pour Philippe Madrelle « le département, comme la commune, est un pilier de la République ». Pour lui, à l’heure de la réforme territoriale, où l’on se dirige vers « de très grandes régions qui risquent de faire renaître des féodalismes »(…) « le département est l’échelon intermédiaire qui assure la péréquation entre communes riches et communes pauvres». Président de Conseil général, il se dit favorable à la clarification des compétences. Sénateur socialiste, il pense que le Sénat ne votera pas la disparition des départements : « ça ne passera pas au Sénat » Difficiles sénatorialesTête de liste du Parti Socialiste pour les élections sénatoriales en Gironde, dans le difficile contexte actuel pour son parti, il veut cependant croire qu’il peut conserver les trois sièges de sénateurs sortants dans le département, malgré l’échec des municipales. « On part avec l’espoir de maintenir nos positions actuelles. La fois précédente, nous avions raté le 4ème siège de 44 voix. On est aussi dans la réalité de ce qui se fait dans les communes, où l’accueil que l’on reçoit est bon. De nombreux élus municipaux me remercient pour ce que je fais pour leurs communes en tant que président du Conseil général. Ça se joue ! Chaque voix comptera ! » explique-t-il. Il reste sur le ringPas question en tout cas pour Philippe Madrelle de mettre fin pour l’heure à sa carrière politique. « Je ne souffre pas d’intoxication carriériste. Mais au moment où l’on parle de la fin des départements, que je considère comme un des piliers de la République, au moment donc où l’on est en plein combat, je ne descendrai pas du ring. Si le Conseil général n’était pas là, qui s’occuperait de la rénovation des petits villages et de leurs équipements ? Nous consacrons 900 millions d’euros à la solidarité, nous construisons des collèges, nous investissons 145 millions d’euros dans la ligne à grande vitesse alors que la ville de Bordeaux met zéro, nous entretenons 7.000 km de routes départementales alors que personne ne vient nous aider. Si nous disparaissons, qui va payer ? » plaide-t-il encore.

Mais ce vieux routier de la politique, élu depuis 1968, s’inquiète du climat actuel. « Un climat comme aujourd’hui, je ne l’ai jamais connu. Il y a un rejet des politiques. Le seul élu qui échappe à ça, c’est le maire. Les gens sont impatients et veulent des résultats tout de suite. Malheureusement, il n’y a pas, de baguette magique. Nous n’avons pas suffisamment expliqué la situation aux français. Nous avons 2 000 milliards de dette, dont une augmentation de 700 millions sous Nicolas Sarkozy. Il faut renverser la table et réussir à redresser la situation, et nous devons faire beaucoup de pédagogie. C’est vrai que ce sont les entreprises qui créent les emplois. Nous on crée les emplois d’avenir. Mais il faut les emplois des entreprises. Le pacte de responsabilité, ce doit être donnant-donnant, gagnant-gagnant. Cela ne veut pas dire qu’il faut être social-libéral. Mais je suis social-démocrate ».

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles