Manuel Valls aime « l’odeur de la poudre » à Pau


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 19/03/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

Le matin même, un nouveau sondage avait en effet placé le candidat du Modem en tête du premier comme du second tour des municipales. Le ton a donc été donné d’emblée. François Bayrou, accusé de démagogie et d’ambitions personnelles, s’est vu opposer l’image d’un concurrent « efficace », ayant fait ses preuves sur le terrain en tant que député-maire de Mourenx. Mais également celle d’un candidat socialiste passionné par une ville où le très emblématique André Labarrère, maire pendant plus de trente ans, voyait en lui son successeur.

« Pau a besoin d’un vrai maire, pas d’un acteur » Dans un Palais Beaumont où plus d’un millier de personnes avaient pris place, et que l’on avait choisi parce que le parc des expositions était occupé par un salon professionnel, les premiers tirs d’artillerie lourde ont été déclenchés par André Duchateau,  adjoint au maire sortant et colistier de David Habib.

Dénonçant le programme « évanescent et vaporeux » de la tête de liste Modem, tout comme sa mauvaise compréhension des dossiers locaux,  celui-ci a estimé que « Pau n’a pas besoin d’un acteur qui joue un rôle de maire. Elle a besoin d’un vrai maire ». Un élu qui, explique-t-il, prenne à bras le corps les sujets liés à l’économie, à l’innovation et à l’emploi, place la politique en faveur de l’enfance parmi ses priorités, soit proche des gens,  et s’engage clairement  sur les grands dossiers d’infrastructures, telle la LGV, là où son concurrent ne fait que les survoler. « Pensez-vous que seule la bobine de François Bayrou va régler tous vos problèmes ? » a-t-il lancé, conscient qu’une bataille d’image est aussi en train de se jouer sur le terrain. « Le souci de dire la vérité »  « Nous sommes prêts à gérer la ville. Nous avons une belle liste, qui lui ressemble, un beau projet. Je ne regrette rien de ces six mois de campagne » a pour sa part confié David Habib après avoir accueilli un Manuel Valls qui, comme lui, a été délégué national des jeunes socialistes, connait de près la fonction de maire, et avec lequel il est entré à l’Assemblée nationale en 2002.

Les contacts ayant amené son équipe à aller jusqu’à présent à la rencontre des deux tiers des foyers palois lui ont permis, explique-t-il, de dépasser son « tropisme du développement économique », et de prendre également  en compte « les attentes réelles des habitants en matière de piétonisation et d’organisation de l’espace. »

Le souci de « dire la vérité » dans le chiffrage des projets a de même prévalu, poursuit-il, avant de revenir sur le  programme de « Pau le mouvement ». Tant sur le plan social, culturel, économique, qu’en matière d’éducation, de sécurité ou de déplacements. Autant de sujets qui l’amènent à critiquer l’aspect  « irréaliste », des propositions de François Bayrou. « Il veut baisser la fiscalité d’un point par an. Cela représente 12 millions d’euros. C’est exactement le coût des halles. C’est impossible !  »

Dans la foulée, David Habib a ironisé sur la géométrie variable des positions adoptée par le candidat Modem qui, après avoir préconisé un  « tram-bus » en 2008, s’est opposé au bus-tram en 2014.  Même constat pour ses engagements politiques. « Un coup à droite, un coup à gauche. Il a deux plaques d’immatriculation. A chaque élection, il change d’amis. » Le coup de grâce a été  porté avec l’énumération des présences de François Bayrou aux séances du conseil municipal : «  2008, huit  sur neuf. 2009, trois sur huit. 2010, trois sur neuf. 2011, deux sur douze. 2012, deux sur huit. 2013, neuf sur neuf. Les élections approchaient. Félicitations, monsieur Bayrou ! »

« Il reste dix jours pour choisir entre deux visions, deux projets, deux personnalités » a conclu le candidat socialiste.  Dans cette perspective, celui-ci a annoncé son intention de tendre  la main dès dimanche soir au Front de gauche et aux Verts, «  pour  faire une liste unique de la gauche ».

« L’homme de la situation »  « David Habib est l’homme qu’il faut pour cette ville » a pour sa part affirmé Manuel Valls, en saluant le travail accompli pendant six ans par l’équipe sortante.  Les sondages peu favorables au candidat socialiste ? « J’aime ces campagnes où il y a l’odeur de la poudre » a lancé le poids lourd du gouvernement. Pour inviter, au contraire, ses hôtes à être fiers « des valeurs de progrès, de tolérance et de justice sociale » auxquelles ils croient.

Face à « une France qui doute d’elle-même »,  la nécessité d’expliquer inlassablement les mesures adoptées par le gouvernement a de même été soulignée : de la contribution demandée aux plus riches aux emplois d’avenir ou encore aux postes retrouvés dans l’Education nationale, pour ne citer que quelques exemples.

 Dans le même esprit, les atouts dont dispose la capitale du Béarn doivent être mis en valeur, estime le ministre. « Pau n’a pas besoin de modèle.  Il y avait parait-il un duc à Bordeaux. Ici, il n’y a pas besoin d’un comte, mais d’un maire républicain. »

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