Manuel Valls en « campagne » pour le revenu universel à Bordeaux


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/10/2016 PAR Romain Béteille

La visite était éclair, mais le message pourtant clair. Manuel Valls, premier ministre du gouvernement Hollande, était en visite à Bordeaux ce jeudi au sein du Conseil départemental. L’objectif de la visite ? En savoir plus sur le projet d’expérimentation du revenu universel, où l’accord général d’une dotation monétaire constituant un socle de protection sociale minimum. Cette protection sociale universelle, il l’a martelé dans son discours, va dans le sens du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale instauré en janvier 2013. « Le RSA a été revalorisé de 10% en cinq ans, les prestations familales aux parents isolés de 25% et celles pour les familles nombreuses de 50%. 600 000 personnes supplémentaires bénéficient d’une couverture complémentaire santé », a-t-il notamment chiffré à la tribune du département.                                                                                                         Objectif : solidarité

« Les risques de la vie ne sont plus les mêmes : multiplication des emplois à temps partiel, contrats courts, épisodes de chômage, dans une économie qui ne connaîtra plus les taux de croissance du passé. 35% des bénéficiaires potentiels du RSA n’en font pas la demande en raison d’un système trop complexe. Il faut aussi aller vers le revenu universel parce que les moins de 25 ans n’ont pas accès aux minimas sociaux », a continué Manuel Valls, en annonçant la création d’un fonds d’aide aux départements en difficulté de 200 millions d’euros en 2016 pour lequel la Gironde « sera éligible » et un fonds d’appui aux politiques d’insertion doté de 50 millions d’euros en 2017. La réforme complète des minimas sociaux, elle, est souhaitée par le premier ministre depuis le mois d’avril, avec la piste d’un revenu minimum pour les personnes précaires dès 18 ans. 

Mais le département veut visiblement aller plus loin, en suivant la position du Sénat qui a proposé début octobre un revenu universel expérimenté dans des territoires « volontaires ». Ainsi, quatre scénarios devraient être testés : un revenu de base comprenant la fusion de l’allocation logement et du RSA, un autre comprenant la fusion de dix allocations, un troisième sans conditions à hauteur de 750 euros et un dernier évalué à 1000 euros. La Gironde s’est portée candidate pour ce test grandeur nature. « C’est une garantie et une incitation à la prise d’initiatives sans prise de risque irrémédiable. Quant-à ceux qui jugent que son coût serait trop élevé, il est trop tôt pour l’affirmer. C’est avant tout un investissement social. C’est une réponse potentiellement forte aux défis posés à notre société », a affirmé Jean-Luc-Gleyze, le président du Conseil départemental, en suivant la ligne d’un rapport publié la semaine dernière par le sénateur Daniel Percheron.

Une expérimentation globale                                                                                                                                                                                     L’étude en question, menée conjointement avec la Fondation Jean Jaurès, le Cepremap (Centre pour la recherche économique et ses applications) et l’IPP (Institut des Politiques Publiques) devrait se conclure au premier trimestre 2017. Pour autant, selon Manuel Valls, « la mise en place du revenu universel ne se fera pas du jour au lendemain. C’est l’horizon d’un quinquennat… ou d’une législature ». Comprendra qui voudra. En tout cas, le sujet devrait être un des thèmes majeurs de l’élection présidentielle à venir, et un sujet de société ailleurs en Europe. En septembre, la Finlande a annoncé une phase de test de deux ans à partir du 1er janvier prochain. 

Enfin, Manuel Valls a poursuivi sa visite au sein d’une PMI spécialisée dans la capture et le traitement de l’image i2S dans le cadre d’un autre programme d’expérimentation, celui de l’Usine du Futur, initié par la région Nouvelle Aquitaine. La dernière étape, elle, s’est faite à Mérignac au sein du château Luchey-Halde, pour un échange avec les viticulteurs mais aussi des militants de la fédération socialiste de Gironde, dans un fief socialiste de la périphérie bordelaise, tenue par le sénateur-maire Alain Anziani. Une volonté, sans doute, de resserrer les rangs. Et même si aucune date concrète de mise en application de l’expérimentation du revenu universel sur le département n’a pour l’instant été avancée, la faute à un rapport toujours en cours d’écriture au sein de la Fondation Jean-Jaurès quant-à ses modalités, il devrait être dans les rangs des principaux projets de la gauche pour 2017. Restent les chiffres qui, eux, sont déjà établis : en Gironde, 181 000 personnes vivent actuellement sous le seuil de pauvreté avec un taux de 13,4% pour les habitants en zone rurale.

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