Médecine: L’urgence d’investir dans les soins primaires


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/12/2010 PAR Joël AUBERT

Etre malade sans médecin à des kilomètres à la ronde pose déjà dans certaines régions quelques problèmes. La désertification médicale est un enjeu de santé publique. Si aujourd’hui, les soins primaires en France sont plus ou moins bien répartis, la situation pourrait bientôt s’aggraver. Pour y remédier, le groupe Galilée propose trois journées pour réfléchir et agir.
Né de la rencontre de Jean-Paul Durand, ancien rédacteur en chef du Quotidien du Médecin, puis d’Impact Médecin qu’il co-fonda en 1991 et de Rémy Fromentin, consultant, ancien directeur d’une CPAM, Caisse Primaire d’Assurance Maladie, le groupe Galilée est avant tout une lettre d’information, qui parait tous les mardis depuis trois ans. Peu à peu le cercle s’est agrandi. Experts, professionnels participent désormais aux réflexions et formations organisées. Dès lors, a émergé ce projet organisé sur trois journées, le 10 décembre, le 10 mars, le 10 juin autour d’un thème, la désertification médicale à travers les inégalités sociales. Le but: établir des constats, évaluer les défis et bien sûr trouver des solutions.

« Croiser les regards sur les soins primaires »
Médecine: L'urgence d'investir dans les soins primaires - Rémy FromentinVendredi dernier, professionnels de la santé de France, mais aussi de Belgique, d’Espagne, d’Italie ou du Portugal ou encore médecins généralistes, infirmiers, assureurs, journalistes se sont réunis pour réfléchir, témoigner et comprendre. Des personnalités comme Elisabeth Hubert, chargée de rédiger un rapport par le président de la République sur la médecine de proximité, le député UMP de l’Hérault Jacques Doumergue, le sénateur des Hauts-de-Seine Jean-Pierre Fourcade, chargé d’évaluer la loi HPST sur les Agence Régionale de Santé (ARS) ont aussi fait part de leur analyse. « Il s’agissait de croiser nos regards sur les soins primaires », explique Rémy Fromentin. Nous voulions savoir si la désertification médicale avait lieu et dans quelle mesure. Nous avons réaliséque la médicalisation du pays était plutôt satisfaisante, mais que ça n’allait pas durer, en raison du papyboom-grand nombre de départs à la retraite- chez les médecins généralistes dans une dizaine d’années. »

Sur le terrain, les collectivités s’inquiètent et cherchent déjà des solutions. « Dans la région par exemple, les médecins sont surtout répartis sur les littoraux urbanisés et beaucoup moins dans les territoires ruraux » précise Solange Ménival, conseillère régionale d’Aquitaine,Vice présidente en charge de la santé et des formations sanitaires et sociales et co-organisatrice de la journée. En tant qu’élue, l’enjeu est colossal sur nos territoires. Les citoyens demanderont des comptes à leurs élus si la situation se détériore. Il faut se donner les moyens d’innover. »

L’image du médecin généraliste installé en libéral est détestable

En bilan de cette journée, à laquelle ont notamment participé le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes, la Fédération Nationale des Infirmiers, on constate que peu de médecins généralistes souhaitent s’installer en libéral. « L’image du médecin généraliste aujourd’hui est détestable », regrette Rémy Fromentin.
Trois défis se détachent : lutter contre les inégalités, travailler ensemble et baisser les coûts de santé (La France étant l’un des pays les plus chers en matière de santé.) « L’Andalousie se porte mieux, insiste Rémi Fromentin. Car ils ont investi dans les soins primaires depuis environ huit ans, en instaurantun exercice de la médecine pluridisciplinaire, avec un meilleur partage de l’information». Autre constat, avecl’allongement de la durée de la vie, la médecine change. « Les patients vivent plus vieux avec des maladies plus longues et plus compliquées. Il faut réfléchir à la répartition des soins, explique Rémi Fromentin. Il faut favoriser le dialogue interprofessionnel pour un meilleur suivi des patients ». Les solutions émergeront au mois de juin, estiment les organisateurs. « Les élus et membres du colloque en retirent notamment l’idée de réorganiser la pratique de la médecine. Le médecin est conforté dans son rôle et dans la valorisation de son activité », conclut Solange Ménival.

Photo : aqui.fr

Charlotte Lazimi

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