Interview: Monique de Marco, sénatrice de la Gironde : « les écologistes prennent de plus en plus de place »


EELV Aquitaine
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/09/2020 PAR Yoan DENECHAU

@qui! : Le 27 septembre, vous avez été élue sénatrice de la Gironde. Comment vous sentez-vous ?
Monique de Marco : C’est une extrêmement belle surprise; j’ai eu beaucoup d’émotion dimanche soir. J’espérais bien sûr réussir à passer le cap, mais je n’imaginais pas avoir autant de votes (14,48% avec 489 voix, NDLR), vraiment. On est passés au premier tour du calcul. Je pensais que ce serait beaucoup plus serré que cela. Nous aurions pu passer les 500 voix : une trentaine de personnes a mis la profession de foi au lieu des bulletins de votes.
Nous avons réussi à convaincre au-delà de l’urbain, de la Métropole. Nous avons fait campagne dans le périurbain et le rural. J’avais à mes côtés une équipe qui a joué le jeu, qui s’est vraiment mouillée. C’est avant tout grâce à eux et leur énergie que nous avons réussi ce challenge. Je dois maintenant prendre mes marques au Sénat. C’est une institution complexe, avec des règles. Je m’y ferai !

@! : Est-ce vraiment une si grande surprise ? Les Municipales de 2020 ont vu beaucoup de mairies renversées par la vague écologiste…
MdM : Dans notre campagne, nous nous sommes rendus compte que cette vague écologiste n’était pas seulement au niveau de Bordeaux et sa Métropole. Dans les nouvelles municipalités, beaucoup travaillent sur la transition écologique. Il est malvenu d’annoncer que seules les grandes villes ont bougé, de ce point de vue là.

@! : Vous êtes engagée en politique depuis plus d’une vingtaine d’années, au niveau municipal et régional notamment, avec plusieurs gros dossiers à votre actif comme le SRADDET ou l’Agence de la biodiversité… Votre entrée au Sénat apparaît comme une forme de consécration ?
MdM : Le projet dont je suis le plus fière est Acclimaterra, sur l’impact du changement climatique en Aquitaine, qui a fait référence au niveau national et européen. En ce qui concerne le Sénat, j’avais déjà une bonne connaissance de la Gironde, à travers mes fonctions de conseillère régionale et Vice-présidente de la Région; j’avais mis en place des appels à projets « territoires à énergie positive » et au fil des années j’ai tissé des liens. Je pense avoir eu une reconnaissance de mon travail, de mon envie de faire avancer le projet écologiste.

@! : Pour la première fois depuis 2017, un groupe écologiste siégera au Sénat. Pour vous cela signifie davantage de poids et de marge de manœuvre ?
MdM : On n’aurait jamais imaginé être douze dans ce groupe – il faut être 10 minimum. Nous sommes seulement sept élus EELV et nous avons réussi à amener d’autres sénateurs et sénatrices. C’est étonnant et cela nous permet d’avoir plus de moyens, participer à toutes les commissions, avoir plus de temps de parole.
Notre groupe se nommera « Groupe écologiste solidarité et territoires ». Nous avons nommé notre président : Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère. Il n’est pas encarté, c’est un signe de rassemblement. Nous ne voulons pas l’hégémonie au sein de ce groupe.
Quant à mes propres engagements : je serai à Paris trois jours, le reste du temps sur mon territoire. Je veux garder le lien avec les élus girondins. Un sénateur est le relais des élus de son territoire. Il est indispensable de conserver ce lien.

@! : Justement, un point noté et salué par le Maire de Bordeaux : vous êtes la première écologiste à être élue sénatrice de la Gironde. Comment l’interprétez-vous ?
MdM :
La place des écologistes se fait de plus en plus grande. Je pense qu’une page de l’histoire girondine vient de se tourner. Pour nous c’est incroyable, ça change la donne pour les départementales, les régionales. On voit bien qu’il n’y a pas seulement eu la vague verte aux municipales, il y a eu les marches pour le climat et les résultats de la convention citoyenne, avec ses 149 propositions. On sent qu’il y a un intérêt particulier pour le projet écologiste. Il y a toujours moyen d’agir, de bousculer les choses et faire avancer ses idées.

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