Municipales : Agen pourrait basculer au centre


Ville d'Agen
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/03/2008 PAR Nicolas César

A Agen, la campagne municipale est musclée. Le député du Nouveau centre, Jean Dionis du Séjour ne mâche pas ses mots quand il critique le maire sortant, le socialiste Alain Veyret, chirurgien de métier. Il se dit carrément scandalisé par la façon, dont son adversaire a géré la ville. « C’est un sentiment de révolte face à cette dégringolade agenaise qui m’a amené à être candidat » explique t-il. Jean Dionis du Séjour rappelle qu’Alain Veyret entretient des relations houleuses avec la communauté d’agglomération et a enregistré la démission de huit de ses adjoints au cours de son mandat. Il brandit un livre de l’une de ses ex-adjointes, Patricia Henry, qui s’intitule « Larmes à gauche ». Cette ex-adjointe à la culture, professeur des écoles, accuse le maire Alain Veyret d’être autocrate. Alain Veyret n’y voit là qu’un épiphénomène et estime que ce livre n’aura aucun impact auprès de la population. « On a eu comme toute équipe neuve et sans expérience qui se met en place des difficultés. Mais, elles ont été résolues. Aujourd’hui, nous avons une équipe unie. C’est tellement vrai que deux tiers de l’équipe municipale précédente se représente. Nous avons seulement souhaité rajeunir un peu notre liste » souligne t-il. Au passage, il ne manque pas de rappeler que son adversaire, Jean Dionis du Séjour est « un transfuge du PS, devenu fidèle lieutenant de François Bayrou, avant de se rapprocher de l’UMP de Nicolas Sarkozy ».

Agen était très endettée en 2001

Jean Dionis du Séjour l’attaque également sur son bilan. Pour lui, il faut « réveiller Agen », car à ses yeux, Alain Veyret « n’a rien fait ». « Faux, nous avons rénové le centre ville, les quartiers », répond le maire sortant, qui rappelle dans quelle situation, il a trouvé la ville, lorsqu’il a succédé à l’UDF Paul Cholet, en 2001. « Quand nous sommes arrivés, les finances publiques étaient dans un état catastrophique. A l’époque, la ville payait deux millions d’euros d’intérêts aux banques. Aujourd’hui, nous sommes la ville moyenne la moins endettée de France avec 17 millions d’euros d’endettement. On a une capacité d’autofinancement de plus 5 millions d’euros. » Jean Dionis du Séjour, lui, retient que les impôts ont augmenté de 27% en 6 ans.


Deux programmes diamétralement opposés

Alain VeyretPour Alain Veyret, « il faut continuer à rénover le cœur de ville et les quartiers » pour lutter contre les îlots d’insalubrité à Agen, mais aussi poursuivre le développement des pistes cyclables (21km déjà réalisés) et créer, entre autres, un pôle culturel sur le site André Malraux. La priorité de Jean Dionis du Séjour est tout autre : le développement économique. « Nous pensons qu’il faut avoir une ambition industrielle, commerciale, artisanale pour notre ville. » Il envisage également de faire d’Agen, « une ville exemplaire en matière d’environnement », en réduisant notamment la place de la voiture en centre-ville, à travers l’élargissement des trottoirs.

Un scrutin incertain

En 2001, Jean Dionis du Séjour était déjà candidat, sur la liste de Philippe Lacaze. Le candidat d’union de la droite avait été battu, n’obtenant que 46,94% au second tour, face au socialiste Alain Veyret. Cette fois, le duel s’annonce plus serré. Le 24 janvier, un sondage donnait une légère avance au maire sortant, face à Jean Dionis du Séjour (48%). Depuis, une nouvelle liste a émergé, celle de Jules Bambaggi, qui représente Lutte Ouvrière et la LCR. Le Modem, lui, a renoncé à présenter une liste, même si Yvan Gabrièle, le porte-drapeau du Modem pour ces élections municipales, a réussi à rassembler 38 noms sur sa liste. « Il y a une liste, mais pas d’équipe » a expliqué Patrick Beauvillard, le président départemental du Modem. Une liste, qui avait suscité des espoirs, puissqu’un sondage BVA l’avait créditée de 6%. Au premier tour de la présidentielle, François Bayrou avait obtenu 19,74 % à Agen. Des voix, qui pourraient compter le 9 mars prochain, dans un scrutin très incertain.

Nicolas César

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