Municipales : un maire sortant serein, un débat courtois à Périgueux

Vendredi soir, plus de deux cents personnes ont assisté au centre de la communication au premier débat public organisé entre les trois candidats à la mairie de Périgueux. Chacun était venu avec son lot de supporters, parfois très bruyants. Michel Moyrand, le maire socialiste sortant, visiblement très détendu, était face à Antoine Audi, candidat investi par l’UMP avec le soutien des centristes et Jean-Paul Daudou, candidat divers droite. Le premier sujet de ce débat public, animé par nos confrères de France bleu Périgord, Sud Ouest et de la Dordogne libre, était l’emploi.

« Périgueux résiste mieux » Antoine Audi et Jean-Paul Daudou ont dénoncé une situation désastreuse. Le premier à prendre la parole a été Antoine Audi : « Les Périgourdins ont été maltraités par l’inaction locale. Il y a dix ans, le chômage affichait un taux de 7 %, aujourd’hui, il est 10,5 %. » Pour Jean Paul Daudou, la ville a largement décliné et des friches commerciales ont fleuri dans le centre ville et les quartiers. » Michel Moyrand, tout en rappelant que la compétence dans le domaine économique, revient à communauté d’agglomération, précise que » la ville résiste mieux que le reste du département. On a inversé la tendance. » Ses adversaires dénoncent la fuite des commerces vers la périphérie. Michel Moyrand insiste : si on compare avec Angoulême ou Brive, Périgueux résiste mieux. » Antoine Audi, qui est contre la création d’une galerie commerciale dans le centre, veut jouer sur la complémentarité entre petits commerces et grandes surfaces, en citant l’exemple de Saint Quentin et il entend « se battre pour Périgueux au sein du grand Périgueux. »

Une recours du maire contre l’extension du LeclercJean Paul Daudou entend travailler sur une charte commerciale pour définir l’activité commerciale entre le centre et la périphérie. Pour le maire, il faut parvenir à faire venir de grandes marques qui dynamiseraient l’activité commerciale. Michel Moyrand a profité de ce débat public, pour annoncer qu’il fait un recours contre l’extension du centre Leclerc de Trélissac, parce que « cela va encore placer le commerce du centre ville en concurrence ». La question du stationnement fut largement évoquée. Jean-Paul Daudou défend l’idée d’une tarification spécifique du stationnement pour les commerçants et les salariés des entreprises périgourdines. Michel Moyrand rappelle à Jean Paul Daudou, que c’est lui qui a négocié les tarifs de parkings avec Vinci, notamment le stationnement payant le samedi, jour de marché. Il met en avant le succès des zones bleues.

Le « grand quartier » de la gareParmi les nouveaux projets de Michel Moyrand, pour les six prochaines années, il y a le grand quartier de la gare. « Ce que nous voulons faire est essentiel, un pôle multimodal. On serait aussi sur des activités tertiaires. On travaille déjà avec des chefs d’entreprises sur le secteur de la Sernam. » Jean-Paul Daudou, qui considère que ce grand quartier de la gare n’a aucune identité propre, propose un ensemble destiné aux affaires, un centre des congrès, un ou plusieurs hôtels. » Il reprend l’idée de Casino, qui lui tient à coeur. Antoine Audi souhaite une vraie zone économique sur la zone de la Sernam, plutôt que des logements sociaux. Il considère qu’il y en a déjà beaucoup trop. « Je veux faire venir des entreprises sans attendre, des sociétés de services, du numérique. Je travaille déjà dessus. »

La vidéo surveillance en débat.Périgueux est-elle une ville où le sentiment d’insécurité prédomine dans la population? Antoine Audi et Jean-Paul Daudou, sur ce sujet, partagent la même analyse et répondent par l’affirmative. Michel Moyrand souligne que les chiffres communiqués par l’Etat sont plutôt bons. Il veut privilégier l’humain et la prévention en renforçant les effectifs de la police municipale. Antoine Audi propose la vidéo protection et une meilleure coordination entre police nationale et police municipale, se refusant de choisir entre les options humaines et techniques. Les deux candidats de droite semblent d’accord sur la vidéo surveillance avec des nuances qui semblent échapper à une majorité de l’assistance.

Vendredi, les auditeurs de France bleu et le public ont assisté à un débat sans heurts, dans le respect des idées, qui a fait état de différences plutôt techniques ou philosophiques. Ce sera aux électeurs de trancher entre les trois candidats. Si dans l’hypothèse d’un second tour, Antoine Audi a clairement indiqué qu’il se désisterait en faveur de Jean-Paul Daudou, s’il arrive derrière lui dimanche prochain. Jean Paul Daudou réserve sa réponse au lundi 24 mars, « n’excluant rien du tout ».