Nathalie Kosciusko-Morizet invitée des rencontres Sciences Po/Sud-Ouest


Pierre Metivier
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/10/2012 PAR Elise Lambert

Deux amphithéâtres ont été nécessaires hier soir 18 octobre pour la venue de l’ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet. Interrogée par les étudiants de l’école et un journaliste de Sud-Ouest, elle a expliqué, parfois avec ironie, son parcours politique et sa vision de l’écologie. Polytechnicienne et ingénieure du Génie rural, des eaux et des forêts, NKM a été une des premières spécialistes des questions environnementales à l’UMP. Cette casquette de scientifique ne la préparait pas à première vue à embrasser une carrière politique, malgré la famille politique dont elle est issue. « Je n’ai jamais été inscrite dans un mouvement de jeunesse » affirme-t-elle, « de mon temps, les études d’ingénierie étaient plutôt apolitiques ».

Elle évoque son envie pour la politique en réaction à ce qu’elle considérait comme « l’abandon de la société ».

Elle entre à la Direction de la prévision au Ministère de l’Ecologie en 1997 comme agent contractuel, elle s’occupe de la création d’une cellule environnementale pour le gouvernement. Elle rejoint Alstom et publie sous pseudonyme une note pour « Une nouvelle politique de l’environnement », remarquée par Jacques Chirac. Il l’invite à rejoindre son parti et à s’occuper des questions environnementales.

« Il n’existe pas de modèle unique » 

A l’évocation des figures historiques ayant marqué son parcours politique, NKM évoque Danton, mais ne veut pas choisir de femmes, ayant trop souvent eu un destin tragique. « Pour les femmes tout est encore à inventer ».

Elle précise « qu’il n’existe pas de modèle unique en politique». Devant une assemblée majoritairement d’étudiants, elle ajoute que le désaccord, même au sein de sa famille politique est plutôt normal. « L’adhésion totale, on la connaît surtout dans des régimes totalitaires. Si vous êtes totalement d’accord avec une personnalité politique, interrogez-vous… » lance-t-elle avec humour.

 Quand on l’interroge sur la vie politique française, elle répète à plusieurs reprise qu’elle est inscrite dans la durée, et sans doute plus lorsqu’on est une femme. Elle dénonce néanmoins les « fausses bonnes idées », telle que les listes Chabada, car ce sont souvent les hommes du partis qui choisissent les femmes présentes sur les listes, mais plutôt une féminisation des lieux de pouvoirs (les partis, les commissions d’investiture…)

  Cette féminisation, qui a son regret ne sera pas mise en avant lors de l’élection du Président de l’UMP le 18 novembre prochain. N’ayant pas réussi à réunir les quelques 7924 parrainages nécessaires pour se présenter, elle a du renoncer. « J’ai demandé qu’on accorde une semaine de plus, je n’ai pas fait campagne tout l’été juste pour des parrainages. C’est un vrai engagement politique, les militants attendent plus qu’une élection de chef. Présenter plusieurs candidats, quatre ou cinq à l’élection me paraît normal étant donné la diversité au sein de ma famille politique ».

 « Ce n’est pas une catcheuse » avait dit d’elle Lionel Lucas, député UMP. « Pour moi la politique n’est pas un combat de catch, ce sont des arguments » réplique-t-elle. Pourtant, c’est en catcheuse qu’NKM a du se présenter lors des législatives en juin dernier. « Le FN, la gauche, tout le monde était contre moi », raconte-t-elle. « Dans les faits, j’avais vraiment aucune chance de gagner ». Et puis ce qu’elle considère comme ses forces : la transparence et la franchise, l’amènent finalement à réelue à 58,41% des voix face au candidat socialiste Olivier Thomas « soutenue par le FN ». « Les électeurs n’aiment pas qu’on ne leur disent pas la vérité. Je suis persuadée que certains n’étaient pas d’accord avec moi, mais appréciaient de savoir au moins où ils étaient. C’est toujours mieux que les magouilles internes. » affirme-t-elle.

 Une franchise qu’elle montrera à plusieurs reprises lors de questions sur l’écologie et de son précédent mandat. « C’était un poste rude et passionnant », mais elle déplore que la campagne présidentielle se soit aussi peu préoccupée de l’environnement. Et surtout pas les Verts.

 Eva Joly décriait qu’on ne « pouvait pas être écologique et de droite », auquel NKM réplique farouchement qu’elle n’a aucune leçon à recevoir d’un parti, qui ne traite plus depuis longtemps d’écologie. « Le problème dans ce parti est que les représentants ne sont pas issus du milieu écologique ».  Nicolas Hulot était plus légitime selon elle. « Mais bon, lui il s’en fichait des marchandages électoraux pour quelques circonscriptions, il voulait parler d’écologie et c’est tout. »

En juillet dernier, elle choisit de lancer son mouvement : La France droite . Pour elle, c’est un positionnement politique et une rectitude face à une gauche « plus que jamais conservatrice ». Elle se démarque de la ligne Patrick Buisson, ajoutant que l’UMP avait été victime pendant la campagne de « caricature » relayée par les médias, notamment sur sa droitisation.

Si la « France droite » ne lui a pas permis d’accéder à l’investiture pour la présidence de l’UMP, NKM assure avoir encore pleins de projets en tête. Présidentielle 2017? Elle ne l’a jamais confirmé. Elle répète que la politique française s’inscrit dans la durée.


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