Nouvelle-Aquitaine: des réactions entre soulagement et déceptions


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Temps de lecture 19 min

Publication PUBLIÉ LE 27/05/2019 PAR La rédaction

 Isabelle Boudineau : Vice-Présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l’Europe et de l’international: « Au niveau européen, même si la majorité PPE/socio-démocrates est fragilisée, il va falloir compter aussi sur l’ADLE [libéraux], et les Verts pour ce mandat. Pour la France, c’est une bonne surprise de voir les verts en troisième position. Les questions environnementales, il est grand temps que l’Europe s’y mette. Autre bonne nouvelle : la participation est en hausse. Ça fait plaisir, c’est peut-être ce qui a favorisé les Verts, les jeunes ont davantage voté.

« Le Rassemblement National cherche à faire exploser l’Europe de l’intérieur. Ce sont des élus totalement inutiles au niveau européen, ils ne travaillent pas. Ils ne s’investissent pas sur des dossiers pour lesquels ils se sont engagés dans leur campagne. Le groupe de l’extrême droite en Europe est un groupe minoritaire qui n’arrivera pas à faire passer des textes. Je fais partie de ceux qui sont très en colère par rapport à la stratégie de Macron face au RN. Dualiser cette campagne, se présenter en seul rempart face à l’extrême droite est une mauvaise idée. Le Président de la République a fait la campagne du RN. La démocratie c’est le pluralisme. J’en veux beaucoup à Emmanuel Macron d’avoir nationalisé le scrutin. L’explosion du nombre de listes ne se serait pas produite si le scrutin avait été régional. 34 listes, c’est ridicule. Les listes avec des thématiques sans aucun rapport avec l’Europe, c’est du folklore, jamais elles auraient été représentées sur un scrutin régional ».

Sacha Houlié, député LREM de la Vienne. « C’est une défaite honorable. On a fait compagne sur deux thèmes dès la présidentielle et on continue. Ces deux thèmes c’était l’Europe : l’importance de la régulation européenne (d’un point de vue économique, sociale, environnementale, régalien). Tout le monde l’a compris parce que quand on a dix points de participation en plus sur la question européenne pour nous conforter ou nous sanctionner. Ça veut dire que tout le monde a compris l’enjeu européen et tout le monde a choisi de participer. On avait aussi choisi de faire campagne sur la transition écologique et solidaire. De ce point de vue-là, les électeurs nous font passer un message : tout ce qu’on faisait été insuffisant sur le phytosanitaire, sur l’isolation des bâtiments, sur la transition du modèle. Ils ne nous ont pas dit que c’était mal, ils nous ont dit que c’était insuffisant. En tout cas c’est comme ça que je le reçois. On a certainement beaucoup de chose à faire pour amplifier le message et pour que les politiques publiques qui soient portées, elles soient autrement plus efficaces que ce qu’elles l’ont été. Ce qu’on a fait économiquement est incomplet ou insuffisant ce à quoi on va s’attacher dans les prochains mois. »

Elisabeth Morin Chartier, ex député européenne (PPE): « Il y a un vrai message passé par les électeurs français. Ils se sont mobilisés. On a une excellente participation par rapport au taux habituel. Ça veut dire que l’Europe mobilise. Il y a une vraie prise de conscience de ce que l’Europe peut apporter à chacun de nous.
Le message est très clair sur la scission entre les anti-européens et les pro-européens. On voit bien que le groupe La République En Marche, le groupe Agir, le MoDem ont extrêmement bien résisté et que le Rassemblement National est à périmètre constant. Et vont faire un siège de moins que dans la précédente mandature. Et puis il y a un vrai groupe de délégation française de la République En Marche avec vraisemblablement 22 élus d’après les résultats. Après, c’est l’effondrement des partis politiques traditionnels que ce soit Les Républicains et c’est l’invalidation totale de la ligne choisie par Laurent Wauquiez, c’est-à-dire exactement la raison pour laquelle j’ai quitté Les Républicains en février 2018. Même chose sur le PS qui n’a pas su se renouveler, redonner un projet qui soit innovant.
« Moi qui suis une européenne convaincue je suis très contente ce soir que les Verts soient forts en France. Ils avaient de très bons candidats sur cette liste. Je les connais bien. Ce sont mes collègues. J’ai travaillé avec eux en particulier sur la directive travailleurs détachés. Chez eux pas une voix ne m’a manquée. Là on voit bien le périmètre des pro-européens se dessiner en France. Au niveau européen, ma famille politique le PPE résiste très très bien. Elle sera encore la famille majoritaire. Les socialistes ne seront pas loin. Il faudra faire avec l’ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) mais comme par le passé c’est ce que nous avons toujours fait. Et, vous savez, au parlement européen personne n’est jamais sûr que la famille soit complètement unie. Il faut toujours parler et aller chercher des votes dans d’autres familles politiques. C’est ce qu’on appelle le consensus, c’est la négociation, c’est le travail de parlementaire européen. »

Laurent Delage : élu girondin du Nouveau Parti Anticapitaliste: « Le RN arrive en tête et c’est un gros problème. Ce n’est sûrement pas eux qui vont incarner la possibilité d’une bonne politique au niveau européen, ils ne savent qu’attiser et instrumentaliser la colère. La campagne était une cacophonie sans véritable intérêt : la fin de campagne a sombré sur les questions identitaires. Macron s’est fait prendre à son propre jeu en désignant le RN comme adversaire principal. L’abstention est en légère baisse mais elle est encore trop élevée. Sur le score d’Europe Écologie les Verts, les mobilisations pour le climat aident. Ce n’est pas la première fois que les écologistes font un bon score au niveau européen et c’est tant mieux. En revanche, si on veut mener une politique écologiste, il va falloir s’attaquer aux capitalistes et attaquer les grosses industries sur leur fonctionnement. Le Nouveau Parti Anticapitaliste appelait à voter Lutte Ouvrière. Nous faisons un petit score, mais nous nous y attendions. »

Yves d’Amécourt : Maire (LR) de Sauveterre de Guyenne et conseiller régional: « Je ne suis pas surpris du résultat de la liste LR, je suis déçu. Je suis triste sur plusieurs points : nous avions une tête de liste pleine de talents, je pensais que François-Xavier Bellamy mobiliserait plus que ça. Laurent Wauquiez s’est entouré de ses proches uniquement, je le regrette. Il récolte la vendange d’une refonte approximative des Républicains. Ils ont baissé de 12 points dans l’opinion, depuis la Présidentielle de 2017. Wauquiez doit reconstituer un bureau politique compétent, il faut reconstruire la droite sur des bases plus larges et plus inclusives. Sur le scrutin, on arrive à ce résultat-là à cause de Macron. C’est un échec pour lui. Chirac disait ‘on ne parle jamais de son concurrent sinon on lui fait de la publicité gratuite’. LREM a fait la campagne du RN.

Je suis un européen convaincu : on envoie très peu de députés dans la majorité européenne (PPE et socio-démocrates), une bonne part d’entre eux n’est même pas europhile. C’est la responsabilité du Président, qui a nationalisé le scrutin. Sur les 34 listes, seules 6 enverront des députés au Parlement Européen. Dommage que ces Européennes aient été un tel imbroglio politique. 20% des voix ont été portées sur des listes qui ne seront pas représentées. La hausse du taux de participation en devient vaine. »

Andréa Kiss : Maire (Génération.s) du Haillan(gde): « Je ne comprends pas les français. Je suis consternée qu’un quart d’entre eux ait pu voter en faveur d’un parti qui rejette l’Europe et la vole, à l’image de quelques affaires judiciaires. Pour ce qui est de Génération.s, on aurait préféré faire mieux. Les sondages nous mettaient dans la fourchette des 3-4%, c’est vrai, mais nous espérions plus. Au moins les frais de campagne seront remboursés. Nous devons maintenant reconstruire la gauche. Je suis contente de la présence des écologistes si hauts. On rebat les cartes différemment. Pour ce qui est de l’après-européennes, au niveau local on est déjà en ordre de marche pour les prochaines municipales. Nous nous efforçons de pouvoir présenter uniquement des listes de la gauche réunifiée. C’était le cas sur ce mandat, et ce sera le cas sur le prochain mandat ».

Geneviève Barat, vice-présidente PS de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de la ruralité, du vivre ensemble, de la vie associative et de la citoyenneté : « Cela fait près de 30% ici, chez moi à Saint Germain petit bourg creusois; sur 188 votants 50 voix ont été données au RN ! Il arrive ce à quoi on s’attendait… Le score du RN ne m’étonne pas, et nous attendions des résultats plus bas pour LREM. Le parti du Président de la République obtient un score qui n’est pas admirable pour un parti gouvernemental contrairement à Merkel dont les résultats affirment sa place au gouvernement et qui est pourtant depuis longtemps à la tête du pays. Les Allemands confirment la crédibilité du parti qui gouverne tandis que chez nous, l’inquiétude se ressent vraiment. Mais je pense qu’Emmanuel Macron continue à récolter les votes de beaucoup de Républicains car Bellamy était donné à 13% dans les sondages d’intention de vote, la répartition s’est certainement faite là. Quant à nous ce n’est pas brillant d’être passés de 14 à 6% il faut l’avouer… Étonnement donc devant le score LR, et déception, aussi, devant le choix des Verts de ne pas avoir été rassembleurs ; Geneviève Barat constate tout de même « une très bonne élection pour le parti de Jadot. Il va falloir faire attention à ne pas mener de combat seul, cela serait préjudiciable et on ne peut pas prendre le pouvoir sans rassemblement. »

Répondre à un parti, entendre l’inquiétude des français et continuer à partager l’exécutif avec les écologistes, c’est le souhait que la Vice-Présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine lance à une gauche éclatée. « Ce n’est pas brillant pour la gauche, c’est certain, mais loin d’être désespéré ! On ne peut que regretter que Jadot n’ait pas accepté une liste commune car il aurait pu en prendre la tête et représenter l’alternatif. » Et de se féliciter de l’élection d’Eric Andrieu sans oublier de fustiger une Europe qui a donné l’impression de ne pas suffisamment protéger le milieu agricole et le monde rural. « La mondialisation est dure à vivre, la montée du populisme résulte de cette mondialisation qui se veut libérale. Les résultats chez moi à Saint-Germain le démontre et le clivage est fort. » La Vice-Présidente de la Région appelle à un rapprochement de la gauche, le plus rapidement possible, en vue des municipales.

Sophie Borderie, présidente PS du Conseil départemental de Lot-et-Garonne. » « En Lot-et-Garonne, les résultats enregistrés sont conformes aux résultats nationaux avec néanmoins une accentuation du vote d’extrême droite, comme cela était malheureusement déjà le cas en 2014. Localement, il est plus que jamais nécessaire de poursuivre notre combat pour la ruralité et pour l’équité territoriale. Bien souvent, celles et ceux qui subissent des injustices et vivent un sentiment de relégation trouvent refuge dans le vote extrême. Acteurs de la vie publique, nous avons tous un rôle à jouer dans ce combat. J’y prendrai toute ma part. »

Michel Lauzzana, député LREM: « En talonnant la liste arrivée en tête, la liste Renaissance et La République en Marche ont porté de vraies ambitions pour l’Europe. Jamais, un parti au pouvoir n’a eu un score aux européennes aussi élevé comparé aux élections présidentielles précédentes. Le Rassemblement National fait un score plus faible qu’à la précédente élection européenne. Je ne peux que regretter le nombre de suffrages lot-et-garonnais pour ce dernier, parce que je sais que le repli nationaliste qu’ils proposent n’est pas la bonne réponse aux enjeux de demain. Je remercie les partisans du projet européen de Renaissance pour leur mobilisation. Le pourcentage de voix obtenues nous permet d’avoir un nombre conséquent de députés afin de mobiliser à nos côtés les partis progressistes qui seront les artisans de l’Europe de demain. »

Alexandre Freschi, député LREM : « Les partis extrémistes faisaient plus de 40% en 2017 aux élections présidentielles donc pas de surprise de voir le RN en tête. La responsabilité de ceux qui refusent de voir que l’enjeu se trouve entre progressistes et populistes est grande. »

Olivier Damaisin, député LREM du Lot-et-Garonne: « Le score de liste d’union conduite par LREM en Lot-et-Garonne traduit une forte défiance vis-à-vis de l’Europe. Pourtant, les nationalismes et l’extrême-droite n’ont jamais apporté aucune solution. Il est, plus que jamais, temps de porter au-devant des français, des européens, les valeurs de progrès, de justice sociale et d’écologie. Le message est clair au niveau national. Au global, les partis démocratiques, progressistes, écologistes, sont largement représentés face aux extrêmes. L’érosion traditionnelle des partis au pouvoir n’a pas eu lieu. »

Edwige Diaz (RN), conseillère régionale et déléguée départementale de la Gironde : « Il s’agit évidemment d’une grande satisfaction pour le Rassemblement National. Ces résultats sont le fruit d’une campagne incroyable de Jordan Bardella, mais aussi, en Gironde, des actions de terrain que les militants ont menées tous les jours sans relâche depuis le mois de janvier. Par la voie démocratique, les Français disent « stop » à Macron et à sa majorité arrogante. Je demande maintenant aux Girondins de s’engager, de monter des listes dans leur commune, pour les élections municipales à venir. Dans notre département réputé à gauche, il s’agit à présent de transformer l’essai ! »

Nicolas Thierry (EELV), vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine en charge de l’environnement et de la biodiversité : « Nous ne nous attendions pas à atteindre ce niveau-là, surtout auprès des jeunes qui se sont beaucoup mobilisés pour EELV. La vague verte se confirme en Europe, ce qui va nous permettre de former un groupe puissant au Parlement européen. Au niveau national, nous avons une immense responsabilité, en tant que premier parti de gauche. Nous devons proposer une alternative puissante à l’extrême-droite. Deux projets de société s’affrontent entre le repli sur soi, qu’ils représentent, et le projet de reconnexion avec le vivant, que nous défendons. Nous allons nous mettre rapidement en capacité de conquête du pouvoir à tous les niveaux, pour qu’émergent des présidents de l’exécutif écologistes. »

Christine Bost (PS), maire d’Eysines et vice-présidente du Conseil Départemental de la Gironde : « Les résultats montrent que la gauche reste bien ancrée à Eysines. Si l’on rassemble tous les votes à gauche, pour le PS, les Verts, LFI et Génération.s, cela fait 2840 électeurs sur 7280. Ce n’est pas négligeable. Je regrette que les acteurs politiques de gauche n’aient pas été capables de s’unir. LREM arrive donc en tête dans ma commune, suivi du RN. 1300 personnes ont voté pour le RN aux Européennes, contre 1700 au premier tour de la présidentielle 2017. Cela montre que leur électorat se stabilise dangereusement. Je suis tout de même heureuse de constater que l’écologie reste une grande préoccupation : les Verts ont obtenu 16,71% des voix à Eysines. »

Pierre Hurmic, président du groupe écologiste au conseil municipal de Bordeaux : « Avec 21.54% des suffrages exprimés, nous représentons aujourd’hui la 2ème force politique à Bordeaux. La liste Europe Ecologie figure même en tête des votes dans 2 cantons sur 5 (le 1er et le 5ème).Ce score légitime nos combats et nos propositions pour présenter une alternative politique crédible autour de la question écologique, indissociable de la justice sociale. A nous de prendre nos responsabilités et de porter ce rassemblement ouvert à toutes celles et ceux qui veulent placer, enfin, l’écologie au cœur des enjeux politiques bordelais. »

Jean-François Egron (PS), maire de Cenon et vice-président de Bordeaux Métropole : « Malheureusement, nous ne pouvons que constater la hausse du vote RN. Les électeurs se désinhibent et votent ouvertement pour eux. Le RN arrive en tête à Cenon avec 20,52% des voix. Le mouvement des gilets jaunes et les cahiers de doléances nous laissaient supposer que ce parti prospérerait. Dans les quartiers, l’absence de moyens a aussi fait durcir le ton, notamment avec la baisse des effectifs policiers. »

Alain David (PS), conseiller municipal de Cenon et député de la 4e circonscription de la Gironde : « Voir le RN en tête, c’est désolant. Voir LREM le suivre, c’est encore plus inquiétant pour nous. Le parti socialiste a toujours été en tête dans les élections précédentes à Cenon : c’est donc un phénomène nouveau. Je voudrais rester persuadé que c’est ponctuel et que cela ne s’inscrit pas dans les pratiques politiques de nos électeurs. Il y a clairement un effet de ras-le-bol, les gens ne croient plus en rien. Il ne faudrait pas que cela perdure et qu’ils aient la même attitude lors des prochaines échéances électorales. Il va falloir se mettre à reparler aux électeurs pour qu’ils reprennent confiance. »

Loïc Prudhomme (LFI), député de la 3e circonscription de la Gironde : « En Gironde, nous sommes un peu au-dessus du niveau national, mais c’est tout de même bien en dessous de ce que nous imaginions. Cela confirme que notre électorat est bien loin des préoccupations européennes. A Lormont, nous avons eu 10% des voix, mais il y a eu un très fort taux d’abstention à 57%. Nous avons aussi perdu le vote de quelques jeunes électeurs urbains qui ont préféré voter pour EELV. Notre mission est donc de mobiliser les abstentionnistes et de leur montrer que nous sommes la seule alternative au duo LREM-RN, lors des prochains scrutins. »

Mathieu Bergé, Conseiller régional Génération.s: « Déçu de n’envoyer aucun député à Bruxelles, même si le seuil des 3% est dépassé et nous installe dans le paysage politique. Il devient urgent de travailler au rassemblement de la gauche écologiste et sociale et de rompre définitivement avec le social libéralisme qui a mis la Gauche en échec dans toute l’Europe. Dès demain, nous travaillerons à ce rassemblement sincère pour offrir une alternative au libéralisme et au nationalisme. »

Jean-Luc Gleyze, président (PS) du conseil départemental de Gironde: « Aujourd’hui, les Françaises et les Français se sont exprimés pour élire leurs représentants au Parlement européen. La participation est en hausse de 10 points par rapport à 2014, un signal positif pour la vie démocratique, même si on ne peut pour autant se satisfaire d’une participation à 51%.
Ce soir, il faut voir la réalité en face, le Rassemblement national arrive en tête de ce scrutin. C’est un échec pour la France, et c’est un échec pour l’Europe. Pour ma part, je ne me résoudrai jamais à voir l’extrême-droite à un tel niveau. Ces résultats traduisent un revers collectif, dont il va falloir tirer toutes les leçons.
C’est également une défaite pour la Gauche qui, une nouvelle fois, n’a pas su se rassembler malgré l’importance des enjeux. Alors que la campagne a démontré la proximité qui existe entre les partis de gauche, alors que l’urgence climatique se fait chaque jour plus pressante, alors que les besoins de justice sociale sont de plus en plus impératifs, la division et l’éparpillement des voix de gauche livrent l’Europe à un affrontement entre libéraux et nationalistes.
Pourtant, le rassemblement est possible. Nous le démontrons localement, dans les communes et intercommunalités, au Département et à la Région. Alors pourquoi n’y parviendrions-nous pas au niveau national et au niveau européen ? »

David Habib, député PS 3ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques: « Les résultats de ces élections font apparaître de bonnes et de mauvaises nouvelles. Parmi les bonnes : la participation, en hausse ; le score du Parti Socialiste supérieur à ce que les sondages annonçaient. Inversement, le score du Rassemblement National est une source évidente d’inquiétude. C’est surtout un échec pour Emmanuel Macron qui s’était engagé au-delà de la normale, apparaissant même sur des affiches. De fait, il a cristallisé par sa politique et son comportement un vote anti-Macron. Si l’on continue comme ça, Marine Le Pen l’emportera en 2022. C’est d’abord à Emmanuel Macron de changer, d’attitude et d’orientation, notamment en matière sociale. Non, tous les Français ne sont pas des premiers de cordée ! Beaucoup d’entre eux souffrent et sont oubliés par ce pouvoir. Le Parti Socialiste doit lui aussi changer. La période du deuil est finie. Nous devons retrouver notre enthousiasme et parler plus fort, plus clairement aux Français. Nous devons entendre l’appel qui a été lancé ce dimanche, notamment par les jeunes, sur le plan environnemental, sans courir après les dirigeants écologistes.« 

 

Dominique Bussereau, président du conseil départemental de Charente-Maritime:  » Triste de voir de RN en tête, mais c’est hélas la suite logique de la crise des Gilets Jaunes. Maintenant après l’échec des Republicains, il faut refaire l’UMP, c’est à dire la vraie alliance de la Droite et du Centre et  vraisemblablement ouvrir un dialogue démocratique avec EmmanuelMacron, Edouard Philippe et Jean Pierre Raffarin. […] C’est le moment de se rapprocher du terrain et d’entamer enfin une vraie politique de décentralisation ».

Michel Delpon, LREM, député du Bergeracois: « J’observe une forte progression de la participation. Elle est meilleure que prévue et c’est une bonne chose pour la démocratie. Bien sûr, nous aurions préféré être devant, ce n’est pas le cas. Mais pour un parti qui n’existait il y a trois ans, nous envoyons 22 députés  au parlement européen.  Le FN était en tête la dernière fois. La montée des verts n’était pas attendue, c’est un signal fort sur la transition énergétique. C’est un signal qui me va bien puisque je travaille sur l’hydrogène. Il y a sans doute une orientation à donner sur le social et l’écologie à notre politique. »

Jean Pierre Cubertafon, député modem de la 3e circonscription de Dordogne: « Je suis déçu. On ne peut pas se voiler la face. Mais le parti de Marine Le Pen fait moins bien qu’il y a 5 ans, il était à 25 % au niveau national. Cette élection pour la République en Marche et ses alliés fut très difficile dans le contexte de ces six derniers mois avec la crise des gilets jaunes.  Nous n’avons pas réussi suffisamment à convaincre. Ce vote s’est transformé en référendum . On assiste à l’effondrement de la droite républicaine, qui a perdu beaucoup de voix. Je suis agréablement surpris par le score de Yannick Jadot, tant en plan national qu’au niveau de la Dordogne. Les écologistes sont 3e.

Claude Olive, maire LR d’Anglet et vice président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques : « Quand on regarde les résultats sur Anglet, on voit effectivement qu’on reste toujours une ville modérée avec un Rassemblement national à 14% des voix. On est sur un vote donc très politique et où l’on voit comme sur toutes les élections européennes un vote ou tout le monde se défoule un peu.avec 3 listes ce ui ne veut pas dire grand chose. La grande satisfaction est qu’on a une participation de 54,82% des voix Je ne sais trop dire à proprement parler sur les transfuges de voix ui se sont effectués, notamment la République en marche pour empêcher le Front national d’être très haut ici, des déperditions, notamment sur les Républicains et des écologistes assez haut. Mais pour ce  qui nous concerne il y aura des enseignements à tirer assez rapidement »

Florence Lasserre-David, députée Modem de la 5ème circonscription associée à la République en marche: « La participation est une bonne surprise et veut dire que les gens s’intéressent au sujet européen en comprenant que ça les touchait directement et se sont mobilisés alors que l’on attendait une absence plus importante. Certes, elle arrive devant d’une très très courte avance mais le chiffre de ses suffrages n’augmentent pas. Pour ce ui nous concerne, Emmanuel Macron confirme avec cette élection, une base forte et solide et ui ne s’est pas effondrée comme certains le pensaient et l’espéraient. C’est extrêmement important pour nous. Il ne faut pas oublier qu’on en est qu’à deux ans de mandat. Malgré les apparences on a ressenti cela pendant la campagne et sur les marchés. Son implication dans la campagne,  considérée comme un risque par certains, n’était que son devoir en tant que président de la République. Pour ce qui me concerne j’en retire deux termes: humilité, parce u’il faut être lucide, on a pas réussi à passer devant même si on est très proche, et une détermination qui ne peut être que renforcée pour agir au service du pays. Détermination que nous avions il y a deux ans et, on le voit qu’il faut poursuivre aujourd’hui. »

Max Brisson, sénateur LR du Pays basque: « Le résultat de la liste LR ne correspond pas à nos attentes. La droite n’a pas réussi à s’extraire du piège tendu par Emmanuel Macron qui a tout fait pour réduire à la réédition du choc l’opposant à Marine Le Pen.En cela, c’est aussi un échec pour le président.
Triste résultat et déception donc, d’autant plus que FX Bellamy avait créé un espoir collectif. Je pense donc ce matin à tous nos candidats, nos élus et nos militants qui se sont tant engagés sans compter.
Il faut maintenant analyser ce résultat et se préparer à rassembler nos concitoyens de la droite et du centreafin d’incarner une véritable alternative. Nous devons entendre le message des Français et y répondre par un projet d’alternance entièrement réinventé et tourné vers les préoccupations réelles de nos concitoyens.
Nous devons réagir aussi en nous réunissant. Ce projet, nous devons le construire dans un large rassemblement de tutes les forces de la droite et du centre. C’est pour cela que je serai aux côtés de toutes celles et ceux ui voudront porter et incarner cet élan. »

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