Nouvelle-Aquitaine : une journée de réflexion pour l’emploi


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/01/2018 PAR Emmanuelle Diaz

Choisi par Alain Rousset car : « c’est un lieu dont les objectifs sont de faire se parler des mondes -tel que celui de l’entreprise et celui de la formation- qui d’ordinaire ne se parlent pas ; Mais aussi, un lieu où l’on cherche à anticiper les besoins de l’emploi ; Un lieu qui diffuse de l’info (présentation de métiers dans les lycées et dans les Maisons de l’Emploi) », le Centre Régional Vincent Merle-Cap Métiers à Pessac a donc accueilli, hier, ce séminaire. Une manifestation organisée afin de comprendre pourquoi en situation de chômage, « des centaines de milliers d’emplois demeurent non pourvus, chaque année ». « Un gâchis humain et une perte économique inconcevable » pour le Président de la Région qui a, au passage critiqué les préjugés lors de l’orientation et l’image dont souffrent certains métiers qualifiés de « pénibles » ; rappelant, par ailleurs, que « recruter (était) la priorité de la Grande Région ».

Des pistes pour comprendre

Une journée qui a commencé par l’intervention de plusieurs experts. Et notamment Hervé Garnier, Secrétaire National CFDT en charge du travail, venu débattre sur « ce que nous enseigne l’étude sur les conditions de travail des salariés ». Et selon l’enquête réalisée fin 2016 par cet organisme, les résultats semblent plutôt encourageants puisque 76% des salariés disent aimer leur travail et 57% y prendre même du plaisir. Des résultats cependant assombris par des critiques relatives au management ; les salariés interrogés ayant largement manifesté leur besoin d’autonomie ainsi que le désir de participer davantage aux décisions de l’entreprise. Toujours selon l’enquête, le salaire arrivant en seconde position après le fait de pouvoir donner un sens à son travail, la reconnaissance de l’employeur et l’articulation de la vie privée/vie professionnelle. Le télétravail (jusqu’ici peu développé : il concerne 15% des salariés), et l’ubérisation croissante du monde du travail se révèlent particulièrement attractifs. « Le salariat ne fait plus rêver face aux velléités d’indépendance », note Hervé Garnier.

Auteur de l’étude de France Stratégie « renforcer la capacité des entreprises à recruter », Morad Ben Mézian se demande, pour sa part, si les difficultés des entreprises à recruter sont dues à un manque de compétence des salariés ou à une inadéquation de ces compétences avec les besoins de l’entreprise. Des recherches qui l’ont amené à constater le peu d’outil RH dont bénéficiaient les petites entreprises. Un constat qui les conduit, pour l’expert, à tergiverser et manquer de jugement lors d’un recrutement. La solution ? « Réfléchir, quand on n’est pas encore en période de recrutement à l’évolution du marché, aux compétences requises… et définir précisément les besoins de l’entreprise ».

Frédéric Toubeau, Directeur Régional de Pôle-Emploi Nouvelle-Aquitaine, a souhaité, quant à lui, aborder la question des besoins de main d’œuvre dans la Grande Région. « On est dans une période de dynamisme, avec un taux de croissance de 1,9% début 2017 », note-t-il. Il n’empêche. Malgré la bonne santé des secteurs comme l’hôtellerie-restauration, les services à la personne, la sylviculture, les transports logistiques ou le numérique, 29 800 offres d’emploi sont demeurées non pourvues en 2017. Dans le même temps, 9% des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle-Emploi n’avaient pas le brevet des collèges, 55% avaient un niveau CAP-BEP, 22% un niveau BAC, 12% BAC + 2 et 11% un niveau supérieur à BAC + 2. « Le diplôme n’est plus une garantie de trouver du travail, il faut travailler sur les compétences, avec des mises en situation professionnelle », précise-t-il.

 recruter bis

Des initiatives qui fonctionnent

Parallèlement, des exemples d’initiatives territoriales réussies ont été présentées lors de cette rencontre :

-ainsi Cathy Pineau, chargée de mission au comité Bassin d’Emploi du Pays niortais et dont la structure analyse, en liaison avec les RH et les dirigeants, les besoins des entreprises du territoire, recrute en lien avec ces besoins et assure la promotion des filières et des métiers

-Gérard Bourges, Directeur RH de Lim Group (Nontron) anticipe ses besoins dans les métiers du cuir grâce à la création d’une école de formation spécifique, créée il à cinq ans pour répondre à un besoin de formation de selliers et accueille des gens de tous horizons.

-Mustafa Gursal, Directeur de la boutique de l’emploi à Limoges forme des étudiants et des demandeurs d’emploi, à la recherche d’un travail en 4 semaines (taux d’insertion de 70% après 3 mois)

-Christophe Alvez, conseiller recrutement à la DRH de l’AIA ou comment Aérocampus forme les sans-emplois aux métiers de maintenance de l’Atelier Industriel de l’Aéronotique de Floirac

-Olivier Salleron, Président de la Fédération du Bâtiment Nouvelle-Aquitaine ou comment le BTP Aquitain a rehaussé ses salaires et prestations sociales.

Un débat qu’ont conclu Alain Rousset et Estelle Sauvat, Haut Commissaire à la transformation des compétences, par l’annonce d’un investissement de l’État de 15 milliards d’euros pour les Régions sur les cinq prochaines années (essentiellement pour la formation des jeunes et des demandeurs d’emploi les moins qualifiés). 11 500 formations supplémentaires sont d’ores et déjà prévues en Nouvelle-Aquitaine pour l’année 2018 et 53M€ pour le mois qui vient. Au final, elle devrait obtenir entre 459 M€ et 559M€ entre 2019 et 2022.

Une annonce qui a précédé la signature en fin de journée de la convention de coopération 2018-2020 entre le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine et Pôle-Emploi de la Région : « Innovons ensemble pour l’emploi et la qualification ».

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles