Nouvelle Donne : leur « plan d’urgence » pour la France


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 25/06/2015 PAR Romain Béteille

Nouvelle Donne, jeune parti politique naissant fondé, notamment, par le très médiatique Pierre Larouturou, continue le combat. Après un score de 5,84% aux dernières départementales dans les cantons ou la liste se présentait seule (contre 3,7% aux dernières européennes), le parti semble en progression, mais le faible nombre de circonscriptions dans lesquelles ils étaient présents (seulement 33 cantons ont bénéficié de listes indépendantes sur les 2054 présents) ne donne pas forcément une image de bonne santé. En interne, par contre, force est de constater que les choses bougent nettement plus. Tous les 15 jours, les militants du parti (qui ne revendiquent d’ailleurs aucune carrière politique et sont issus de corps de métiers très différents) tiennent une réunion de comité, en présentant à chaque fois un thème phare très différent (culture, emploi, transition énergétique, ect). 

Le 9 juin dernier, le parti a lancé au niveau national une campagne sous forme de fascicule détaillé baptisé « Plan d’urgence pour la France », dans lequel ils présentent 5 mesures immédiates « qui permettraient de relancer la dynamique de l’emploi en seulement 3 mois ». « Nous souhaitons entamer des discussions, nous ne sommes pas des spécialistes et nous n’avons pas de formation d’économistes. Mais le parti de Nouvelle Donne, c’est de prendre des grands thèmes nationaux et de les appliquer à l’échelle de la région », persuade Cyril Mouguet, prof d’Histoire-géographie et militant du parti en gironde depuis un an et demi. Un plan qui semble donc difficile pour ceux qui se revendiquent comme des « non spécialistes de l’économie ». Pourtant, parmi les 5 mesures, certaines sont très concrètes. 

Des idées concrètes…On peut notamment citer la proposition numéro 4 : « investir dans le logement et faire baisser les loyers ». Pour cela, trois applications à mettre en place : placer les 37 milliards d’euros que constitue le Fond de Réserves de Retraites dans la construction de logements, modifier le Code des Assurances pour obliger les assureurs à investir 20% de leur collecte annuelle dans la construction de logements et par là même créer des emplois (environ 200 000 postes) et faire baisser les loyers. En filigrane, dans beaucoup des idées du parti, on retrouve un combat virulent contre « la doctrine du néo-libéralisme et des marchés financiers ». Autre proposition, celle d’investir 1000 milliards (sur 1200) créés par la BCE en janvier dernier, en proposant un traité dès le prochain sommet européen (la COP21) pour « sauver le climat » et militer pour la transition énergétique. Enfin, au rayon des mesures concrètes, celles créées pour protéger les PME (Petites et Moyennes Entreprises, NDLR) : renforcer leur trésorerie et leur recouvrement de créances, leur accorder des délais pour payer l’URSSAF et leur réserver un tiers des commandes publiques (y compris au niveau régional) et diminer de 10% l’impôt sur leurs bénéfices pendant une durée maximale de 5 ans. 

…d’autres moinsLes deux dernières mesures, en revanche, sont plus vagues ou moins concrètes : séparer les banques de dépôt des banques d’affaires (pour rappel, une loi de 2013 est allée dans ce sens, mais uniquement pour la séparation de 2 à 3% des activités des banques). et « protéger les salariés » en adaptant une mesure canadienne. Quand une entreprise a 20% de salariés en trop, elle baisse le temps de travail de 20%. Une réduction du temps de travail (à 32 heures), déjà testée dans d’autres pays, permettrait, selon Nouvelle Donne, de faire baisser le taux de chômage. « La loi De Robien de 1996 était déjà allée dans ce sens. Nous souhaiterions aller plus loin et proposer une semaine de quatre jours pour sécuriser les emplois et éviter les licenciements massifs », affirme Cyril Mouguet. « Le chômage est aujourd’hui voulu et décidé. Sans parler de conspiration, on peut parler de cynisme. On attend des politiques qu’ils sachent accepter le changement du monde du travail ». 

Un chantier de sensibilisationLes propositions sont là, les réunions avec les citoyens aussi, mais le parti manque toujours de monde : ils sont environ une centaine en Gironde, mais seuls quelques habitués fréquentent les réunions régulièrement, « toujours les mêmes », nous confie Cyril Mouguet. D’autant qu’avec l’avènement de la future grande région, le challenge est de taille pour ce petit parti qui va bénéficier d’un handicap supplémentaire. Mais les militants s’accrochent. Même si le calendrier et la campagne des régionales n’est pas encore fixée (« on ne sait même pas si on aura assez d’argent pour y aller »), ceux qui incarnent la Nouvelle Donne reste positifs : « On pense que le pouvoir politique, c’est celui que voudra nous donner le citoyen. On voit bien, en allant dans la rue à leur rencontre, que les gens ont un intérêt pour nos idées », confie Sylvie Justou.

Petite subtilité qui fait des élus de Nouvelle Donne des cas à part dans le paysage politique : lors des dernières européennes, ils ont signé une charte éthique empêchant le cumul de leurs mandats, et le parti s’est engagé à surveiller ses élus quitte à se retourner contre eux. En attendant, le jeune parti cherche à renforcer ses rangs : il revendique 550 000 électeurs aux dernières européennes. Sur leur site internet, une pétition lancée en même temps que le plan d’urgence, à pour l’instant recueillis 4850 signatures sur… 100 000 espérées. Avant même de se lancer dans les batailles électorales, un gros chantier reste donc à faire. D’autant que la soixantaine de militants ont annoncé leur démission, se plaignant de « l’innéficacité du mouvement » créé il y a un an et demie. Mais ça, Nouvelle Donne en est conscient : les militants et les curieux vont s’intéresser, le 9 juillet prochain, à la transition énergétique. Et continuer, malgré tout. 

L’info en plus : pour retrouver l’actualité de Nouvelle Donne, c’est par là


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