Pau : François Bayrou et la démocratie directe


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/06/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

Au cours de la campagne des municipales,  Martine Lignières-Cassou, la maire PS sortante qui ne se représentait pas, avait été critiquée par ses opposants pour sa difficulté à nouer des liens avec ses administrés. Un constat similaire était fait, à mots à peine couverts, par certains militants socialistes confrontés à l’exercice instructif du porte-à-porte. François Bayrou s’est engouffré dans la brèche, avec une méthode simple : du contact avant toute chose.

« Tous les jours, sans rendez-vous »Organisées au Pavillon des Arts, dans une salle lumineuse dont les baies vitrées donnent sur la chaîne des Pyrénées, ses réunions du vendredi ne sont qu’une partie de l’arsenal qu’il déploie.  Dans une cité où les conflits avec le personnel municipal ont parfois été tendus, une rencontre est désormais organisée le dernier samedi du mois avec les agents de la Ville qui le souhaitent. De même, les Palois peuvent être reçus chaque jour en semaine par un élu, entre 11 h et 13 heures, à la mairie, sans avoir à prendre rendez-vous. Les rencontres du vendredi viennent en plus. En attendant que des réunions soient prévues par micro-quartiers, dotés chacun d’un référent.

« On a beaucoup travaillé »Cette façon de travailler la population au corps a été rappelée par le maire lors de son premier « forum citoyen » de fin de semaine. Elle lui a également donné l’occasion d’esquisser un bilan de ses débuts : « On a beaucoup travaillé sur la propreté, et on va le faire sur les problèmes de sécurité. Car il y a des attitudes qui n’ont pas leur place dans cette ville » a-t-il confié. Tout en signalant que l’on dénombre près de 600 marginaux à Pau.

« Pourquoi dans cette ville et un peu moins ailleurs ? » . La réponse manque . » Tout le monde voit bien que des hommes et des femmes sont dans des situations très difficiles. » Mais, explique-t-il,  la loi impose plusieurs devoirs aux maires, dont celui de veiller à la sécurité et à la tranquillité des habitants. D’où les caméras de surveillance qui vont être installées dans l’hyper centre, et  le recrutement de nouveaux policiers municipaux qui « patrouilleront 24h sur 24 ».

 Ces mesures viennent s’ajouter au plan anti-tags déclenché récemment, et à la mise en place d’un service municipal d’alerte auquel les Palois pourront s’adresser, de 8 h à 20h, afin de régler les mille et un tracas de la vie quotidienne. « On enverra des commandos pour qu’il y ait une réaction immédiate » assure l’édile, agacé par la vieille habitude politique qui consiste «  à faire une grande annonce et plus rien après ».

Circulation et signalétique : les bêtes noires

Questionnaire envoyé aux parents d’élèves sur les rythmes scolaires (« des milliers d’entre eux y ont répondu »), rencontre organisée avec les commerçants pour lancer la rénovation des halles… D’autres exemples suivent. Dans la salle, où une cinquantaine de personnes ont pris place, les questions se succèdent, pragmatiques et tous azimuts.

La première porte sur les difficultés de la circulation. « Il faut de la logique » répond François Bayrou, avant de revenir sur le plan qu’il a en tête, et d’évoquer une autre de ses bêtes noires : la signalétique. « Le maire d’Agen est venu me voir. Il n’a pas réussi à trouver la mairie en voiture, et il est arrivé à pied. » De quoi, pour ceux qui le reçoivent,  » avoir l’air de  zozos « .

 « La mairie n’est pas Pôle Emploi, mais on va vous recevoir »Les arrêts de bus où l’on attend trop longtemps, les poubelles vides laissées au milieu de la chaussée, les animations jugées trop bruyantes… « Quelqu’un prend des notes ?  » demande le maire à ses collaborateurs. Car tout y passe. Y compris l’emploi, bien sûr. « C’est choquant, affolant, de voir que l’on n’a aucune réponse à nos demandes de travail » dit une jeune femme, insistante et venue avec son mari pour obtenir un rendez-vous direct avec le maire.  L’intéressé explique qu’il a déjà reçu 600 à 700 demandes de ce type depuis qu’il est élu, qu’il y a près de 80 000 habitants à Pau, et que la mairie n’est pas Pôle Emploi. « Mais vous allez être reçu par un élu, pour qu’on puisse vous répondre. »

Orchestré à parité entre hommes et femmes , le jeu des questions et des réponses va se poursuivre  pendant deux heures. Ce qui permet  à François Bayrou d’évoquer son souhait de transformer l’imposante place de Verdun en jardin d’agrément (avec parking souterrain),  de citer Bordeaux en exemple pour ses animations,  ou encore d’annoncer que le slogan « Pau Porte des Pyrénées » imaginé par ses prédécesseurs ne va pas faire de vieux os.

Quant au bilan de l’équipe précédente, il l’expédie en une phrase : « J’ai été élu parce que ça n’allait pas, mais pas du tout. » La courtoisie n’oblige personne à mettre des gants.

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