Urbanisme : Pau se projette en 2030


Mairie de Pau, reproduction Aqui
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 11/01/2017 PAR Jean-Jacques Nicomette

Ce n’est pas le premier, rappelle l’édile Modem. Dans les années 20, l’architecte Léon Jaussely avait déjà amenée la vieille cité adossée au gave à pousser fortement vers le nord. Cinquante ans plus tard, l’arrivée de l’autoroute reliant Bayonne à Toulouse, avait conforté cette extension tandis que des équipements publics majeurs comme l’université et le centre hospitalier donnaient une nouvelle allure à la ville.

 Zénith, Palais des sports… d’autres sites avaient vu le jour. Cela n’avait pas suffi. Tandis que le centre était concurrencé, comme partout, par des zones commerciales faisant florès en périphérie, Pau avait perdu bon nombre d’emplois industriels. Cela, en dépit de la présence de l’un des sièges du groupe Total. Ajoutez à ce tableau une fiscalité locale qui rebutait les ménages souhaitant acheter ou faire construire,  un nombre croissant de logements vétustes vides et des quartiers qui vieillissaient mal. Un vrai casse-tête pour les élus locaux qui multipliaient alors les projets de réaménagement urbain.

Un rôle de capitale 

Le futur parc des expositions

Le nouveau plan d’urbanisme conduit par François Bayrou vise les quinze prochaines années. Avec pour ambition de ramener sur Pau les populations et les emplois perdus. Mais également de « montrer le caractère exceptionnel » d’une cité devant selon lui jouer un rôle de « capitale ». Cela, dans une aire d’influence qui dépasse les seules limites du Béarn.

 « C’est aussi un projet de société » explique-t-il, avant de dire sa volonté de « proposer une vision d’avenir qui suscite de nouveaux investissements privés ».

Architecture, économie, loisirs, industrie, logement… Rien n’est négligé. L’arc brandi par le maire possède plusieurs cordes. Elles seront décochées vers huit grands secteurs.

Le centre-ville, bien sûr, dont il veut que « les Palois soient fiers » et dans lequel il souhaite que « de nouveaux ménages aient envie de s’installer », mais également le très populaire quartier Saragosse.

Ce vaste ensemble d’immeubles collectifs a été « retenu parmi les 200 quartiers prioritaires d’intérêt national, avec une enveloppe de 5 millions d’euros à la clef » s’enorgueillit François Bayrou. Parsemée d’arbres (la ville en possède 25 000 au total) dont certains ont près de deux siècles, cette partie de la ville où une MJC très active vient d’être rebâtie a pour vocation de devenir un éco-quartier.

Des chercheurs et des médecins

De l’autre côté d’une pénétrante nord-sud, le secteur Technopole-Université doit pour sa part s’agrandir. Il accueillera de nouveaux bâtiments consacrés au transfert de technologie et à la recherche. En particulier celle qui porte sur les géosciences. Un domaine conforté par la présence en Béarn du groupe Total, mais aussi par la proximité du bassin industriel de Lacq dont la reconversion dans la chimie fine a permis de préserver de nombreux emplois.Entre autres moteurs locaux…

L’Université de Pau et des Pays de l’Adour attend en effet de savoir si elle sera retenue pour le label « I-Site » (Initiatives-Sciences-Innovation-Territoires-Economie) attribué dans le cadre des investissements d’avenir lancés par le gouvernement. Label qui porterait chez elle sur le thème de l’énergie et l’environnement. Outre les chimistes et les pétroliers, le sujet intéresse aussi le ténor de l’aéronautique qu’est Safran Helicopter Engines (ex-Turbomeca), numéro un mondial des turbines d’hélicopère.

Dans un tout autre domaine, 120 étudiants en première année de médecine devraient être accueillis à la rentrée prochaine par la cité béarnaise avec le soutien de l’université de Bordeaux. Jolie reconnaissance pour les « sudistes ».

Le parc des expos déménage, les rives s’aménagent

La plaine du stade du Hameau, avec le nouveau stade en arrière plan

Toujours au nord de l’hyper-centre, la plaine du Cami-Salié, elle, a été choisie pour abriter le nouveau parc des expositions. Quant au secteur de  Hauterive, qui englobe notamment le centre hospitalier, il devrait voir arriver collège, clinique et centre de formation (les Apprentis d’Auteuil).

Au Nord-Est, les projets et chantiers ne manquent pas non plus. Qu’il s’agisse d’agrandir le pôle économique, voisin du centre technique et scientifique de Total, ou encore de créer une zone d’habitat non loin du stade du Hameau. Modernisé et agrandi, ce dernier pourra recevoir plus de 18 000 spectateurs en septembre prochain.

Un dernier gros morceau, et non des moindres, concerne les Rives des Gaves. Une friche industrielle peu ragoutante située non loin du stade d’eaux vives doit disparaitre dans ce secteur pour laisser la place à un nouveau quartier. La majorité municipale souhaite également aménager un lac de plus de 1,2 hectare qui constituerait un lieu de promenade.

Cerise sur le gâteau, un parc naturel urbain de 350 hectares aménagé en concertation avec les communes voisines  permettrait aux habitants de l’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées, qui regroupe désormais 31 communes, se tourner à nouveau vers leur rivière.

Vert comme une ville

Ce « verdissement » d’une ville déjà riche de nombreux jardins se retrouvera à l’autre bout de la cité, derrière l’autoroute. En effet, le public pourra accéder au domaine de Sers, un haut-lieu de l’équitation que l’on aménagera également  en parc de loisirs et de promenade. Un lien étant prévu avec le très fréquenté bois de Bastard, tout proche.

 Bref, Pau veut séduire et elle se dote pour cela de tout un plan de bataille. Des grandes manœuvres que viennent compléter plusieurs chantiers, en cours ou à venir.

C’est le cas du vieux quartier du Hédas que l’on réaménage, de l’immense place de Verdun que l’on va rénover en l’équipant d’un parking payant, ou encore du bus à haut niveau de service. Ce projet prévu par l’ancienne municipalité et dont le trajet a été modifié reliera l’hôpital à la gare SNCF selon un axe nord-sud. En attendant qu’une ligne Est-Ouest soit un jour créée.

Quant aux halles, les travaux préparatoires débutent en février. Depuis les municipales, le sujet a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Ca continue. Que voulez-vous ? Le Béarnais est comme ça, souriant mais pugnace.

Pour en savoir plus : L’exposition consacrée à « Pau 2030 » sera ouverte au public au Pavillon des Arts du 21 janvier au 25 février ainsi que du 4 au 29 avril. On pourra  la découvrir à la médiathèque André Labarrère du 1er mars au 1er avril. Elle devrait également tourner dans différents quartiers.

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