Journée des maires : un plaidoyer pour la « résilience »


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/06/2019 PAR Romain Béteille

L’occasion pour le président du Conseil départemental, Jean-Luc Gleyze, d’inviter sur scène deux jeunes membres du mouvement « Youth for Climate », participant depuis plusieurs semaines à des « marches pour le climat ». « Nous voulons nous battre pour une agriculture saine, juste et locale. Nous voulons nous battre pour la sobriété et l’efficacité énergétique. Nous voulons nous battre pour de la durabilité. Nous ne voulons pas accuser les générations précédentes de nous laisser ce monde, nous voulons leur tendre la main pour qu’on en construise un meilleur », a ainsi déclaré l’un d’entre eux. 

L’état des lieux du changement climatique, fait au travers des multiples rapports nationaux, n’a pas échappé à un petit rappel départemental, dont l’objectif est de tendre vers une neutralité carbone d’ici 2030. Les deux jeunes représentants de Youth for Climate ont d’ailleurs émis le souhait d’une « assemblée citoyenne publique » (pilotée par la collectivité ?) sur la neutralité carbone. « En Gironde aussi, les effets du réchauffement se font sentir. Certains pêcheurs signalent déjà la disparition progressive de la lamproie. En 2025, l’érosion des côtes sableuses représentera l’équivalent de 1000 terrains de football, et elle va encore s’accentuer. Sur le département, on a ramassé l’an dernier l’équivalent d’une piscine olympique en déchets sauvages rien que sur le littoral. L’étalement urbain est aussi très visible et a des conséquences sur la qualité des sols, la biodiversité et la santé. Chaque année, la gironde artificilaise 1100 hectares pour construire des infrastructures, des parkings ou des habitations. Dans vingt ans, elle aura artificialisé l’équivalent de la métropole, soit 60 000 hectares », a ainsi rappelé l’élu. 

Bilan énergétique girondin

Sur des domaines précis, là aussi, le défi à relever est vaste. En termes de consommation d’énergie, par exemple, les chiffres publiés en 2018 (sur des données de 2016) par l’ALEC (Agence Locale de l’Énergie et du Climat) parlent pour eux : chaque habitant consomme annuellement 26 300 kWh, un chiffre inférieur de 15% à la moyenne régionale (29 200 kWh). En valeur brute, pourtant, la consommation est bien plus stable. Le bâtiment reste le principal consommateur d’énergie finale (42% pour l’habitat et le tertiaire, 38% pour les transports). La dépense énergétique départementale représente ainsi 4,2 milliards d’euros (25% de la dépense régionale et 10% du PIB de la Gironde) pour un « panier moyen » de 2700 euros par habitant (contre 2800 en Nouvelle-Aquitaine). Les énergies fossiles représentent 60% des consommations énergétiques locales, dont 58% pour le pétrole. 

Besoin de résilience

Pourtant, le département, au travers de différents témoignages, a souligné un fort besoin de « résilience, « cette capacité à anticiper les risques, à réagir à un choc et à s’adapter. Nous savons déjà le faire sur des temps courts, lors des tempêtes par exemple. Il va falloir que nous en soyons capables sur du temps long, autant au niveau environnemental que social. Les premiers touchés seront les plus fragiles. Nous sommes une collectivité de proximité aux côtés des populations, en charge des personnes et des territoires vulnérables, nous pouvons donc faire jeu commun. Il faut inventer de nouvelles formes de solidarité, des mesures plus radicales que celles que nous avons déjà prises. Autant en matière d’agriculture biologique, de meilleure gestion de l’eau, ou de soutien aux projets solidaires ». a ainsi rajouté Jean-Luc Gleyze.

Des solutions et des expérimentations, la Gironde n’en manque pas en effet. Citées au cours de cette conférence des maires, nous pouvons notamment citer : le forum « solutions solidaires », le « bocal local » spécialisé dans l’agriculture urbaine, l’espace de créativité « l’usine végétale » sur la commune du Fieu, le maire de Cussac Dominique Fedieu qui a investi la production des agriculteurs de sa commune au sein de sa restauration collective scolaire ou encore les « trophées de l’agenda 21 » organisés par le département. Dédié aux citoyens, collectifs et associations, aux entreprises, aux collectivités et aux établissements scolaires. Les participants ont jusqu’au 26 juillet prochain pour proposer un projet de « transformation sociale et écologique » (climat, résilience, citoyenneté, solidarité), pour une dotation totale de 18 000 euros. « Nous pouvons avoir en main les solutions à notre échelle. Nous nous engageons à maintenir actions compétences. Nous pouvons impulser le changement qu’attendent les générations de demain ». 

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