Présidentielles: les Français de Madrid ont l’esprit critique


Comment les Français qui vivent en Espagne vivent-ils la campagne des présidentielles? Mathieu de Taillac depuis Madrid a vécu le débat entre les deux finalistes à l'Institut Français. Un regard passionné mais des réactions qui témoignent d'une prope

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/05/2007 PAR Catherine Boulanger

« Le débat, c’est le seul moment où l’on arrive à suivre la campagne ». Pour Marine, 21 ans, et Jimmy, 26 ans, tous deux en stage à Madrid, le duel télévisé de ce mercredi 2 mai était une excellente manière de se préparer, depuis l’Espagne, au second tour de l’élection présidentielle française. Comme plusieurs dizaines d’expatriés, ils s’étaient donné rendez-vous à l’Institut Français pour regarder en direct Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal débattre de leurs programmes électoraux. Marine fait part de ses difficultés pour suivre de près la campagne « quand on n’a pas Internet à la maison ».
Pourtant, ce scrutin 2007 passionne au moins autant les Français d’Espagne que leurs compatriotes de l’hexagone. Pour Soledad Margareto, « émigrée sentimentale » à Madrid depuis plus de 40 ans et élue à l’Assemblée des Français de l’Étranger, les Français de la péninsule « se sont toujours intéressés aux élections, mais cette année plus que jamais ». Au premier tour, les queues devant les consulats des grandes villes espagnoles (notre photo) ont témoigné de la volonté de près de 17.000 Français de prendre part au scrutin. Pour le deuxième tour, les autorités consulaires rajouteront des urnes à Madrid, Valence et Alicante.

Vérité des deux côtés des Pyrénées


À la cafétéria de l’Institut Français de Madrid, le duel a été observé en miroir de la situation ibérique. Alors que chacun des candidats s’est référé plusieurs fois à la situation économique espagnole et à l’action de José Luis Rodríguez Zapatero, les expatriés savent souvent mieux que les débatteurs de quoi il en retourne.
Ainsi quand Nicolas Sarkozy fait l’éloge de l’économie espagnole, parvenue « dans une certaine mesure » au plein emploi, chacun sait qu’outre Pyrénées, où le taux de chômage est tout juste inférieur au niveau français, le salaire minimum n’atteint pas les 600 euros net. Quant aux « 80% d’Espagnols propriétaires » cités par le candidat de l’UMP, ils suscitent les réactions dubitatives d’un public qui sait qu’en Espagne les crédits immobiliers de plus de 40 ans sont une banalité.
La presse espagnole observe elle aussi la bataille électorale en comparaison avec la politique nationale. Les quotidiens de centre droit comme ABC ou El Mundo affichent leur préférence pour Nicolas Sarkozy, tandis qu’El País, proche des socialistes, a consacré plusieurs éditoriaux à défendre la Zapatera. Mais au lendemain du débat, la plupart des médias ne donne « ni vainqueur, ni vaincu », comme titre El País. Un peu comme à l’Institut Français, où le plus applaudi de la soirée fut… le technicien, lorsqu’il parvint à rétablir le son de la télévision.

Mathieu de Taillac
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