PS : A Reims tensions en tous genres et divisions


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/11/2008 PAR Joël AUBERT
« T’en connais des militants qui ont quitté le parti pour suivre Mélanchon? » interroge une jeune femme d’une quarantaine d’années. « Deux lui répond sa voisine. Je ne juge pas. Mais entre Besancenot, les Verts, les Communistes et nous ce n’est pas le moment de fonder un parti. » Il est 10 heures du matin, samedi 15 novembre, les bus en direction du Parc des expositions de Reims sont assaillis par les militants socialistes et les journalistes. A l’entrée, des militants comme des salariés CGT de France 3 distribuent des tracts, qui interpellent les dirigeants du PS. On se bouscule pour les accréditations de presse, où l’on peut croiser Bruno Masure.

La tension est palpable
Dans la salle de conférence, des personnalités du parti plus ou moins en vue se succèdent à la tribune pour défendre leur motion. La tension est palpable. « La décision des alliances entre motions sera prise par les dirigeants, lors de la commission des résolutions explique un militant. Les caméras sont partout: celles des médias, et celles du parti qui retransmettent, sur six écrans géants, les discours dans la salle de conférence. Dans une salle connexe, les fédérations sont représentées par des stands. Militants et délégués s’y retrouvent pour des discussions informelles, autour d’un café ou même d’un verre de champagne. L’heure n’est pourtant pas à la fête. « Je ne quitterai pas le parti si Ségolène Royal devient Premier secrétaire, prévient Jean, un cadre du parti d’une soixantaine d’années qui soutient la motion de Martine Aubry. Je tenterai de changer les choses de l’intérieur » précise-t-il.

Ballade des éléphants
Dray,Royal, Fabius, Lang, Delanoé, Moscovici, Aubry, Peillon et Hollande, les fameux élephants, entourés chacun de leur garde rapprochée sont partout: à la tribune, dans le patio pour fumer ou près de la buvette. Les journalistes, eux aussi sont nombreux. Six cents accréditations ont été délivrées. Leur nombre fait presque concurrence à celui des militants, assis sur les tribunes au fond de la salle. Une chose est frappante. Si ces militants sont surtout des hommes âgés, en moyenne d’une soixantaine d’années, ce sont deux femmes se disputent la tête du parti. Assis aux premiers rangs de la salle de conférence, les délégués des motions ont le visage grave. Les caméras du parti filment tour à tour les entrées et les sorties des caciques du PS. Elles scrutent aussi leurs réactions lors des discours de leurs camarades.

Division
A l’image des militants divisés, les élus socialistes d’Aquitaine le sont tout autant. Michèle Delaunay assiste à un congrès pour la première fois.  » C’est très stressant d’attendre. On a envie d’agir. Mais on attend  » explique-t-elle. « Je soutiens la motion E, celle de Ségolène Royal et de Gérard Collomb. Ils œuvrent pour le changement notamment pour que ces congrès ne se déroulent plus de la sorte! »
Alain Rousset, Président de la région et également député de Gironde qui défend la motion A de Bertrand Delanoé est, lui aussi, inquiet. « Si je suis confiant? pas du tout. Nous sommes un parti en crise  » s’exclame-t-il.
L’après midi, tous les médias sont présents. Un mur de journalistes entoure François Hollande pour la dernière séance du Premier secrétaire. Le moment attendu de la journée, c’est la prise de parole de Ségolène Royal. Sa montée sur scène se fait entourée d’une nuée de micros et de caméras. Au point qu’il est difficile de l’apercevoir. Pour celle qui est sur scène, les coups sont durs. Une partie de la salle lui est défavorable et ne perd aucune occasion de la huer ou de la siffler, en signe de désapprobation. « C’est un classique explique un militant, l’applaudimètre sert à mettre la pression et à démontrer les rapports de forces ». Chacune de ses phrases est ponctuée par les applaudissements et les huées des militants divisés. Il est 17 heures et personne n’est en mesure de dire qui s’alliera avec qui. La journée se termine par l’échec des alliances entre motion, la nuit rien ne s’arrangera. Et le congrès restera comme celui de la division.

Charlotte Lazimi
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